Montres, oreillettes, lunettes, téléphones intelligents : tous ces dispositifs connectés permettent d'accéder à une information contextuelle enrichie en sollicitant les deux sens les plus évidents : l'ouïe et la vue. Pourquoi s'arrêter là, alors que la technologie permet désormais d'explorer d'autres voies ? Au Ceatec, l'opérateur japonais NTT Docomo a dévoilé cette semaine un appareil inédit baptisé Yubi qui, lui, s'intéresse au toucher.
La forme du Yubi rappelle celle des manettes à détection de mouvement de la console Wii. Avec son revêtement doux, il tombe bien dans la main, et propose au pouce un emplacement dans lequel ce dernier vient se loger naturellement. Le secret du Yubi réside dans les quelques moteurs dissimulés dans ses entrailles : il sait en effet se tordre légèrement de façon à transmettre une information.
Pour Docomo, le scénario d'usage le plus évident est celui de la navigation : plutôt que de suivre un itinéraire les yeux collés à l'écran du téléphone - risquant ainsi moult collisions, en plus de passer à côté de ce qui m'entoure, le Yubi va vibrer pour signaler qu'un changement de direction est à prévoir, puis se tordre légèrement vers la gauche ou vers la droite, selon le chemin que doit emprunter l'utilisateur.
L'avantage de ce procédé haptique est double : la compréhension est immédiate, implicite, comme si quelqu'un vous tenait la main et vous tirait vers lui pour que vous le suiviez. Il est également adapté pour tous ceux dont la vue ou l'ouïe seraient défaillants.
Docomo imagine aussi que son Yubi serve à la transmission d'un signal entre deux personnes. Lorsque ma main serre le Yubi, l'utilisateur auquel je suis associé sent une pression dans sa paume et sait donc que je suis entré en contact avec lui. Une forme de communication non verbale, encore balbutiante sans doute, à laquelle s'intéresse aussi la première montre connectée d'Apple.
En l'état, Yubi n'a pas encore vocation à être lancé comme un produit fini, mais Docomo espère que ses démonstrations susciteront un intérêt suffisant pour que naissent des scénarios d'usage plus poussés, lesquels motiveraient alors peut-être une commercialisation.