Votre smartphone pourrait prédire votre risque de mortalité

Mathilde Rochefort
Publié le 25 octobre 2022 à 12h20
© Daniel Romero / Unsplash
© Daniel Romero / Unsplash

Bientôt, le smartphone de tout un chacun pourrait prédire le risque de mortalité de son détenteur en analysant simplement les données enregistrées durant six minutes de marche. 

Les objets connectés permettent de surveiller notre santé de manière bien plus efficace, à l’instar des appareils Withings qui ont été primés à plusieurs reprises, ou encore de l’Apple Watch qui est notamment capable de détecter une crise cardiaque. Toutefois, ces gadgets ne sont détenus que par une partie mineure de la population. 

Six minutes de marche suffisent 

Dans une nouvelle étude publiée dans la revue PLOS Digital Health, des chercheurs ont établi que les données de mouvement recueillies par les capteurs des smartphones, bien plus démocratisés, pouvaient permettre de prédire le risque de mortalité sur cinq ans d'une personne avec une précision d'environ 70 %.

Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont examiné les données de 100 655 participants à l'étude UK Biobank, qui recueille depuis plus de 15 ans des informations sur la santé d’adultes d'âge moyen et de personnes âgées vivant au Royaume-Uni. Cette dernière a démontré d'importantes corrélations entre la vitesse de marche et la santé générale, car les participants ont porté des moniteurs d'activité au poignet pendant une semaine et ont ensuite été suivis pendant au moins cinq ans.

Ils ont ensuite soumis les données relatives aux capteurs de mouvement et aux décès d'environ un dixième des participants à un modèle d'apprentissage automatique, qui a développé un algorithme permettant d'estimer le risque de mortalité à cinq ans à partir de l'accélération pendant une marche de six minutes.

Cet algorithme prédictif a pu offrir des estimations du risque de mortalité sur cinq ans aussi précises que celles recueillies par des dispositifs portables 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ou par des tests de marche cliniques plus complexes. En effet, « pour de nombreuses maladies, en particulier les maladies cardiaques ou pulmonaires, il existe un schéma très caractéristique selon lequel les personnes ralentissent lorsqu'elles sont essoufflées et accélèrent à nouveau à faible dose », explique Bruce Schatz, chercheur à l'Université de l'Illinois Urbana-Champaign.

Un intérêt pour les tranches de population vulnérables

Les données recueillies par ces trackers de fitness sont similaires à celles pouvant être enregistrées par un smartphone placé la poche d'une personne lorsqu’elle se déplace. « Bien que ces données aient été recueillies à partir de moniteurs d'activité, nos modèles de capteurs n'utilisent que les entrées qu'il serait possible de recueillir à l'aide de téléphones bon marché, actuellement disponibles. Cela est possible grâce à nos expériences cliniques approfondies avec des téléphones bon marché, qui ont permis de développer des modèles prédictifs très précis de l'état de santé des patients cardiopulmonaires », expliquent les chercheurs dans l'étude.

« Cela est particulièrement important à des fins d'équité en matière de santé, étant donné que les populations les plus à risque pour la santé sont souvent celles qui ont le moins de ressources - ainsi, les personnes les plus susceptibles d'avoir des téléphones bon marché plutôt que des dispositifs portables bénéficieraient le plus d'une évaluation facile. Les applications téléphoniques pourraient enregistrer six minutes de marche consécutives au cours de la vie quotidienne, puis calculer des modèles prédictifs pour la stratification du risque via une analyse de la population », continuent-ils.

Les chercheurs se concentrent désormais sur les capteurs présents dans les smartphones et souhaitent les tester sur des échantillons de personnes émanant de toutes les tranches de la population, afin que les résultats soient les plus efficaces possibles pour tout le monde. Cette étude démontre le rôle toujours plus important des smartphones pour la santé. Pour rappel, des scientifiques envisagent également de s’en servir en tant que stéthoscopes connectés

Mathilde Rochefort
Par Mathilde Rochefort

Avide de nouvelles technologies et particulièrement férue de la marque à la pomme, j’en fais mon métier depuis près d’une décennie. Réseaux sociaux, IA et autres applications… Je partage mon expertise quotidiennement sur le World Wide Web.

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Commentaires (10)
Killa_Bees_Be

Je peux prédire la sienne aussi si il continue à me faire ch****

alf333

Tu as fait ma journée! :rofl:

Killa_Bees_Be

:smile: :sweat_smile:

Sodium

Surtout si vous le regardez souvent en conduisant.

Felaz

Moi qui croyait que seules les montres connectées le pouvaient ^^

obbiclubic

Mme IRMA peut revendre sa boule et ses boucles d’oreille …

rv69720

Plus tu es vieux, moins tu vas vite, plus tu t’approches de la mort, normal tu es vieux,cqfd :wink:

« …un schéma très caractéristique selon lequel les personnes ralentissent lorsqu’elles sont essoufflées et accélèrent à nouveau à faible dose… »
Pour les non vieux, il est déconseille (sous peine de mourir bientôt) de marcher tranquillement (prendre son temps dans la vie), il faut toujours aller vite : ça peut tuer ça aussi !
Bon de toute façon on va tous mourir un jour ou l’autre…

Essylt

J’ai mal aux genoux ! Tu es mort dans 6 mois. :sob:

StephaneGotcha

« Bonjour.
Vous allez mourir dans 11.429 jours.
Bonne journée. »

jerem25200k

ces excuses bidons pour contrôler toujours plus les peuples