· S | F · Chronique futuriste d'une enquête aux côtés d’Amy Earthson

Johan Gautreau
Expert objets connectés
11 avril 2020 à 11h11
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SF - Disparition numérique - Les enquêtes interstellaires de Amy Earthson

Aliens, intelligences artificielles et complots : pour la sortie de sa toute première novela, Jérémie Paret ne fait pas les choses à moitié. Voici un nouvel auteur indépendant à suivre de près lors des prochaines années !

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Nous nous donnons 5 citations et 5 paragraphes pour vous convaincre.

Disparition numérique - Les enquêtes interstellaires de Amy Earthson (2020)

Jérémie Paret

Il y a de fortes chances que vous ne connaissiez pas encore Jérémie Paret. Portant à la fois les casquettes de journaliste et concepteur UX, le bougre s'est dit qu'il n'avait probablement pas assez de boulot. Donc pourquoi pas rajouter le chapeau d'écrivain ?

C'est en 2017 qu'il pose les premières pierres de l'édifice Amy Earthson. Disparition numérique est ainsi le début d'une aventure interstellaire qui se veut truffée de technologie, d'action et de complots. Le tout avec une héroïne badass qui n'a rien à envier à ses homologues masculins - ou cyborgs comme un AssaSynth !

“Vous plaisantez Earthson, vous n'êtes pas au courant ? Vous avez encore oublié d'interroger votre IA personnelle !”

Amy Earthson : voilà un personnage que vous ne risquez pas d'oublier de sitôt. Née sur la planète Vorcia - premier carrefour après l'étoile Altaïr - elle est un mélange savoureux de Rambo, de Martin Riggs et de Sherlock Holmes. Tout ça au féminin. Pour un peu, elle ravirait presque la place de Rydra Wong dans mon cœur. Ce n'est pas peu dire à quel point la belle détonne !

Mais trêve de digressions, passons à la suite si vous le voulez bien. Disparition numérique est un roman - ou plutôt une novela - qui se passe dans un univers futuriste où l'homme a déjà bien entamé sa conquête de l'espace. Il a même rencontré plusieurs espèces extraterrestres qu'il n'a pas tenté d'éradiquer, ce qui est plutôt rare.

C'est d'ailleurs l'un des points que j'ai le plus apprécié dans le premier roman de Jérémie : il tente de garder une cohérence dans cet univers, un certain réalisme qui renforce l'immersion. Si les mondes décrits sont imaginaires, ils n'orbitent pas moins autour d'étoiles bien réelles de notre galaxie. Les personnages sont d'ailleurs soumis à leurs contraintes de gravité, d'émissions radioactives, etc. Le romancier est même allé jusqu'à créer une carte téléchargeable à l'échelle des différentes étoiles de la Fédération. Si ça ce n'est pas du fan-service comme on l'aime !

Disparition numérique SF

“L'IA des transports d'Altaïr a été kidnappée cette nuit. Tous les portails sont coupés. Notre système est complètement isolé de la Fédération depuis maintenant cinq heures.”

Pas de repos pour les braves, encore moins quand ils sont de la police interstellaire. La situation est tendue : l'intelligence artificielle qui régit les transports a mystérieusement disparu. Bien entendu, c'est le genre de détail qui met vite le souk dans la Fédération puisque cette IA est en charge du contrôle des portails qui relient les planètes colonisées entre elles.

Amy et son équipier Liam Koringer sont donc placés sur cette enquête prioritaire qui va les mener de péripéties en rebondissements sans aucun temps mort. Ce sera l'occasion pour nous lecteurs de profiter d'un univers très coloré où IA, vies organiques et hybrides cohabitent en paix. Je vous rassure quand même, tout n'est pas superbement lustré dans le monde créé par Jérémie Paret. Je pense ainsi à ce bar louche que va devoir investiguer notre équipe de choc. Le lieu n'est pas sans rappeler la cantina de Mos Esley dans Star Wars. Savoureux !

Les tirs d'armes futuristes ne tardent donc pas à fuser dans tous les sens. L'action est soutenue, mais ne vient heureusement pas empiéter sur la réflexion, ce qui est souvent le cas dans les enquêtes de SF. Jérémie arrive à conserver une trame équilibrée et développe même un complot à l'échelle interstellaire.

“Je pense que le kidnapping de l'IA des transports est bien réel, mais qu'il ne s'agit que d'une pièce d'un puzzle plus grand.”

Amy va vite devoir se rendre à l'évidence, le rapt de l'IA des transports n'est pas anodin et ne relève pas des causes “classiques” d'enlèvement. Elle est ici face à une affaire d'envergure qui va l'obliger à employer tous les moyens à sa disposition. Et par “tous les moyens” j'entends des choses comme le piratage ou la menace de prisonniers. C'est qu'elle ne rigole pas la petite Amy !

Après une attaque en règle dans un bar louche où elle était à la recherche de bons tuyaux, notre inspectrice de choc va poursuivre son aventure dans l'espace, plus précisément sur la station orbitale Pi Alpha. Ce passage du roman est clairement mon préféré, mêlant le meilleur de l'univers créé par Jérémie Paret. C'est en particulier valable pour ma découverte des Zians, une espèce alien cristalline dotée d'une intelligence collective et qui fait office de... data center pour les autres espèces de la Fédération.

Bon, en fait le passage d'Amy et de son équipier manque de causer un incident diplomatique. Mais c'est pour le bien de l'enquête, promis !

“Nous sommes légion, nous sommes partout.”

Au grès de ses investigations, notre enquêtrice chic et choc en viendra à découvrir son véritable ennemi, à savoir le groupe Carbon-XII. D'eux, nous n'apprendrons pour l'instant pas grand-chose, si ce n'est qu'ils ne sont pas à l'origine de l'enlèvement et qu'ils utilisent Amy pour leurs propres desseins depuis un moment.

Leur chef, le charmant Vorag, ne manquera d'ailleurs pas de vous faire penser à un mix de Dark Vador et du Docteur Gang - oui, oui, celui de l'Inspecteur Gadget dans son fauteuil de maître du monde. Il n'apparait que dans un chapitre, mais donne la couleur d'emblée : il compte bien en faire baver Amy comme il faut.

Cette brève introduction est juste ce qu'il faut pour nous mettre l'eau à la bouche pour le second roman de la série. Vorag est un bon gros méchant bien sombre à souhait, j'adhère totalement. En fait, j'adhère encore plus quand ce type de méchant bonhomme n'est pas le pire du lot, terrorisé qu'il est par une mystérieuse puissance dont nous ne savons rien. Mais je vous laisse la joie de découvrir tout ça dans Disparition numérique !

“On cherche une aiguille dans une botte de foin.”

Il est temps pour moi de conclure cette chronique. Vous l'aurez compris, j'ai vraiment apprécié cette novela. Jérémie met en place un univers très accrocheur, porté par une héroïne qui n'a pas froid aux yeux. L'enquête futuriste menée par Amy Earthson ne manque pas de rebondissements et augure clairement du meilleur pour la suite. Pour un premier essai, c'est franchement réussi !

La bonne nouvelle, c'est que ce roman est entièrement gratuit. Il a été lancé pour le confinement, mais restera accessible à tous par la suite. Vous pourrez donc en profiter pour allonger un peu votre pile à lire spéciale confinement, ce titre se bouquine en une petite heure. De quoi profiter d'une belle pause récréative entre deux gros morceaux de SF.

La date de sortie du prochain volet des Enquêtes interstellaires de Amy Earthson n'est pas encore connue. Il faudra donc un peu de patience avant de découvrir le fin mot sur les objectifs de Carbon-XII. D'ici là, n'hésitez pas à télécharger le premier volet de cette saga qui démontre une fois de plus que les auteurs indépendants français ont clairement du talent !

Amy Earthson couverture
Les enquêtes interstellaires de Amy Earthson - Disparition numérique (2020) est téléchargeable gratuitement sur la page Medium de Jérémie Paret en version EPUB, PDF ou Kindle.
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