Arnaud Montebourg, actuel candidat aux élections primaires socialistes vient de préciser sa pensée au sujet de l'Economie de la création et du rôle de l'Hadopi. Dans un entretien accordé à La Tribune, il explique ne pas être « pour la suppression de toute mesure de régulation. Il faut un compromis entre Hadopi et le projet socialiste. Nous devons trouver un équilibre entre les intérêts des créateurs et la possibilité d'accéder aux produits culturels à un coût abordable. La licence globale me paraît insuffisante ».
Le candidat socialiste campe donc sur ses positions. Il reste ainsi fidèle à sa prise de position de 2009, lors des débats portant autour de la création de la haute autorité. A l'époque, Montebourg s'était abstenu de voter contre la loi Hadopi, alors que l'ensemble de la Gauche était restée très critique à l'égard de la loi. Il donnait néanmoins ses motivations sur son blog personnel en expliquant que : « la question des sanctions, dès lors qu'est maintenu le principe de l'illégalité du téléchargement est une nécessité. Je suis évidemment favorable aux sanctions du Code de la route lorsque les conducteurs franchissent les règles [..] Je ne suis pas certain que celles d'HADOPI le soient, telle est la raison pour laquelle je ne veux pas soutenir ce texte ».
Dans la foulée, Arnaud Montebourg réaffirme vouloir que les FAI contribuent à financer la création artistique. « Je suis pour un mécanisme de soutien à travers les profits considérables des fournisseurs d'accès Internet. Nous avons aussi besoin d'investissements publics dans le numérique. Le grand emprunt est une goutte d'eau. Il en faudrait un par an pour atteindre le montant nécessaire de 600 milliards d'euros en vingt ans », explique-t-il.
Pour rappel, le candidat Montebourg s'était déjà positionné sur la question de l'accès aux contenus culturels. Précisément, il souhaitait que les professionnels du secteur contribuent au financement de la Création. En juillet dernier, le candidat proposait « une taxation culturelle sur les industries de la culture, par des centimes prélevés sur les bénéfices publicitaires des télévisions privées, les profits gigantesques des fournisseurs d'accès à Internet et les produits industriels diffuseurs de culture comme ceux d'Apple ». Selon ses propos, cette taxe serait indolore pour les consommateurs.