Crise des semi-conducteurs : l’Europe ne sera jamais indépendante, selon la Commission européenne

Yohann Rapi
Publié le 02 décembre 2021 à 14h25
Union européenne

Pour Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, l’Europe ne pourra jamais se passer totalement des puissances étrangères pour la fabrication de puces électroniques. Mais tout n’est pas perdu.

Aujourd’hui, les composants qui équipent vos appareils viennent majoritairement d’autres territoires. L’Union européenne veut prendre ce problème à bras-le-corps et peser à nouveau sur ce marché.

L'indépendance industrielle de l'Europe en question

La pandémie mondiale de Covid-19 a grandement ralenti de nombreux secteurs, à commencer par ceux de l'électronique et de l'automobile, touchés par une pénurie de semi-conducteurs, pour l'essentiel fabriqués en Chine. L’Europe, elle, accuse un train de retard sur la technologie de pointe, élaborant plutôt des composants moins complexes.

Ces difficultés ont fait office de déclic pour revendiquer une indépendance vis-à-vis de ces fournisseurs étrangers. Mais Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, a préféré tempérer les attentes sur le sujet. Pour elle, cela nécessiterait une dépense de 150 milliards de dollars sur 5 ans et ne constitue pas la meilleure solution. Elle plaide à la place pour le maintien des relations avec les acteurs extérieurs actuels, avec tout de même une plus grande régulation et une amélioration de la capacité de production européenne.

L’Europe, un « petit » acteur qui veut reprendre des couleurs

Ainsi, d’ici 2030, l’ambition affichée est de pouvoir produire 20% des composants électroniques au niveau mondial, contre seulement 10% en 2021. Une belle progression, mais néanmoins loin des 40% constatés en 1990. De surcroît, l’Europe veut aussi être plus libre d’un point de vue géopolitique pour éviter que des turbulences entre certains pays ne détériorent encore plus la situation.

Pour motiver les troupes, Thierry Breton, commissaire européen, présentera le « European Chips Act » début 2022 qui vise à « soutenir les investissements, notamment de rupture, et plus largement l'ensemble du secteur, en assouplissant les règles de concurrence relatives aux aides d'Etat ». En contrepartie de ce soutien financier, il est attendu qu’en cas de crise, l’Europe soit choisie en priorité. En attendant, quelques acteurs tels qu'Intel ont déjà manifesté leur volonté d'ouvrir des centres de production en Europe.

Source : Tom's Hardware.

Yohann Rapi
Par Yohann Rapi

Grand passionné de jeux vidéo et de cinéma depuis toujours, j'ai trouvé le courage de me lancer pour pouvoir partager ces centres d'intérêt qui me tiennent à cœur, et pouvoir exprimer mes avis divers et variés, même si au fond personne ne les a réclamés.

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Commentaires (10)
neaufles

Ils serait grand temps qu’ils se réveillent et pense à long terme dans tout les secteurs industriels innovants.

zomurn

Tu ne peux pas être le numéro 1 partout et avoir tout le savoir et savoir faire et pour le moins cher possible. Il faudrait appliquer une politique de protectionnisme a la Trump, mais ça aussi c’est utopique…on cherchera toujours à avoir des accords d’import/export.

g-m1n1

« Ainsi, d’ici 2030, l’ambition affichée est de pouvoir produire 20% des composants électroniques au niveau mondial »

Perso 20% de la prod mondiale pour un continent pour 450 millions d’habitants ça me parait très bien! L’important c’est surtout de subvenir à nos besoins essentiels, on n’a pas besoin de devenir l’usine du monde non plus (ce qu’on ne deviendra pas vu nos salaires et conditions de travail).

Nullement besoin de tout produire localement(au niveau européen), mais si une partie peut l’être, tant mieux.

Wen84

En gros, encore un argument de l’UE qui part en fumée : « L’UE pour plus d’indépendance » :slight_smile:

Popoulo

C’est en rien utopique. A vouloir toujours être assistés et dépendants des autres, on en arrive à des situations biens compliquées. Allez donc parler de « protectionnisme » à la Chine lol.

Francis7

On a choisi la mondialisation en voulant tout décentraliser et produire ailleurs au maximum par souci d’économie et d’enrichissement des multinationales.
La crise économique et sociale a commencé à se faire ressentir avec celle du COVID-19.
La France était incapable de produire un seul masque, d’où la mesure prise du premier confinement radical de mars 2020.

zomurn

Assisté ou dépendant…ou collaboratif ? Ça dépend du point de vue, dans un accord chacun doit y trouver un intérêt. En attendant je doute que Renault ou Peugeot vendraient des voitures si absolument tout serait fabriqué et assemblé en Europe… j’achèterai une Ford qui elle a été fabriquée en partie en Chine. Même les porches je parie qu’il y a des pièces qui viennent de Chine.

Emelka

Quand on voit la presidence de l’UE et la tete de la commission, des clowns au service des big corp, pas etonnant de lire de telles absurdites…

fred38

mdr comme si un indus europeen allait ns faire des resistances et condo a 0.001 cts les 10. On aura tjrs besoin d eu pour les composants de base de ttes facons. Sinon il va falloir augmenter les prix de 30 % et voir plus pour nos equipements.

max6

La crise actuelle avec les difficultés d’approvisionnement qui en découlent ont pu servir d’électrochoc. C’est pas une mauvaise chose à suivre…