A l'occasion d'une journée consacrée à la transformation numérique des entreprises, Mark Hurd était de passage à Paris. Le PDG d'Oracle a insisté sur le mouvement dans lequel l'ensemble des sociétés doivent rapidement s'engager à savoir un processus de transformation de leur activité. Un passage par le cloud, les applications mobiles ou les services faciles d'utilisation pour les clients sont autant d'outils que recommande le dirigeant.
Un passage à marche forcée pour Oracle si les entreprises ne souhaitent pas que leur activité ou leur modèle soit dépassé par un nouvel arrivant, plus petit, plus agile et plus innovant. Si tout le monde a en esprit des services tels qu'Uber, Facebook ou WhatsApp, la trajectoire d'autres sociétés comme Kodak sont le reflet de la tendance actuelle.
Mark Hurd explique : « 70% des sociétés qui figuraient au Fortune 500 depuis 1990 n'y sont plus à présent. Depuis 2000, la moitié n'y est plus. Le constat est simple, la plupart de ces sociétés ont été dépassées par d'autres. Nous sommes donc en face d'un problème de stratégie globale, à l'heure actuelle ce que font la plupart des sociétés n'est pas de l'innovation mais de la réduction de coûts. Elles ont ainsi une croissance, certes mais très faible ».
Mark Hurd, le PDG d'Oracle
Le successeur de Larry Ellison estime que ces changements devront tout d'abord passer par des modifications internes, du côté des gens qui composent les entreprises. Mark Hurd explique : « l'âge de la retraite recule, certains l'estiment aux Etats-Unis à 72 ans. Imaginez une société dans laquelle des personnes de près de 70 ans vont travailler avec des collègues de 40 ans et d'autres de 20 ans. Ce sont différentes manières de penser, des outils différents et une flexibilité propre à chacun. Cette diversité doit servir de moteur ».
Oracle et les « vendeurs de CD »
Pour faire comprendre que le changement ne va pas de soi, le dirigeant rappelle la lourdeur des relations entre éditeurs de progiciels, intégrateurs et entreprises. « Autrefois, les éditeurs vendaient un CD contenant un logiciel, une société payait un intégrateur pour le modifier en fonction des besoins métiers de la société. Plus tard, l'éditeur proposait une V2 avec un nouveau CD mais contenant des fonctionnalités que la société avait déjà implémenté. C'est un modèle long et couteux que le cloud permet de remplacer », explique Mark Hurd.En France, le constat est identique. Richard Frajnd, directeur France pour Oracle précise : « nous fournissons traditionnellement des bases de données mais nous avons dû nous intéresser aux données non-structurées, adopter de nouveaux protocoles Hadoop, NoSql et créer des connecteurs. En termes de cloud, nous avons dû revenir sur notre modèle d'affaires pour être capable de fournir solution en mode PaaS, on premise et IaaS ».
La démarche d'Oracle a été poussée par le marché mais également par des résultats financiers fuyants. Fin août, le groupe américain a encore publié un bilan en baisse avec un bénéfice net en recul de 20%, à 1,75 milliard de dollars. D'un autre côté, les revenus générés par son activité cloud ont augmenté de 29% à 611 millions de dollars. Une transformation de modèle entamée face à des sociétés plus petites et plus jeunes mais dont les fruits restent encore difficiles à tirer.
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