En dépit de leurs craintes, les pigeons ne battent pas de l'aile

15 juillet 2013 à 15h44
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Ils se disaient acculés par les propositions de réformes fiscales du gouvernement. Pourtant, les start-up Internet ont réussi à faire bondir leurs levées de fonds au premier trimestre de l'année.

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Les pigeons peuvent roucouler. Au premier trimestre 2013, les levées de fonds dans le domaine des start-up ont littéralement explosé de 80% en valeur, et de 108% en volume, font savoir les observations de l'indicateur Fibamy, lancé par l'ISAI, fonds des entrepreneurs Internet. Son patron n'est autre que Jean-David Chamboredon, le lanceur d'alerte des entrepreneurs, à l'origine du mouvement des pigeons d'octobre dernier.



L'automne dernier, ils se révoltaient contre les mesures incluses dans le projet de loi de finances 2013, notamment s'agissant de la taxation des plus-values de cession, plus communément appelée la « niche Copé ». Ils dénonçaient également l'alignement des charges des auto-entrepreneurs sur le barème de l'impôt sur le revenu.

Les « geonpi » évoquaient à l'époque des mesures anti-économiques, une fiscalité « qui ne tient pas compte du potentiel de création d'emplois, du risque et de l'illiquidité est une fiscalité aveugle, démotivante, démobilisante, destructrice de valeur ».

La fronde avait reçu un tel écho que le gouvernement avait fini par céder en partie, revenant sur l'alignement de la taxation des revenus du capitaux sur ceux du travail. Le taux forfaitaire du 19% a finalement été maintenu, couplé à 15,5% de prélèvements sociaux. À l'époque, Jean-David Chamboredon parlait de la définition de l'entrepreneur comme une « usine à gaz ». Pour lui, aucune mesure n'avait été prise « pour les business angels, et pas de business angels, ça veut dire une hécatombe de start-up », relatait L'Expansion.

Il semblerait bien que ces craintes, exprimées en octobre dernier, se soient aujourd'hui envolées. Au dernier trimestre 2012, les investissements avaient effectivement chuté de 30% sur an, à environ 7 millions d'euros. La baisse s'avérait en revanche beaucoup moins franche d'un trimestre à l'autre, déclinant d'un peu plus de 10%. Bien que l'ISAI parlait à l'époque de « catastrophe », ces tendances demeurent sans comparaison avec l'explosion constatée sur les trois premiers mois de l'année 2013.

Le fonds explique ce regain par un phénomène de « stand-by » d'investissements finalement réalisés et annoncés sur la période. L'intérêt retrouvé auprès du dispositif ISF PME, qui permet de déduire de l'impôt sur la fortune une partie des sommes investies dans les PME aurait également joué, notamment suite à la modification de son barème sous la présidence Hollande.

Les besoins grandissants des start-up ainsi qu'un « effet de projecteur » suite au lancement du mouvement des pigeons sont les dernières explications avancées. Avec leur mouvement, les pigeons pourraient bien avoir réussi à semer avant tout la graine du succès.

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