Télécoms : des investissements records malgré la baisse des prix et des revenus

24 mai 2013 à 18h43
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L'Arcep vient de publier les résultats provisoires de son observatoire des marchés des communications électroniques en France. En 2012, les investissements ont atteint de nouveaux records. Mais la guerre des prix a rogné leurs revenus.

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Les temps sont globalement difficiles pour les opérateurs télécom, Free excepté. La concurrence féroce à laquelle ils se livrent profite en effet largement aux consommateurs, à en croire les résultats provisoires de l'observatoire des communications électroniques publié jeudi par l'Arcep.

Des investissements records et des volumes en forte hausse

L'une des premières tendances marquantes de l'étude de l'Arcep vient du montant des investissements réalisés par les opérateurs. En 2012, l'autorité les évalue ainsi à plus de 10 milliards d'euros, un niveau qui n'a plus été atteint depuis 1998. Le déploiement de la 4G explique bien sûr en partie cette tendance. C'est en 2012 que les opérateurs ont en effet commencé à déployer leurs réseaux, et le travail est encore long. Ils auraient déjà consacré 2,6 milliards d'euros sur l'année aux fréquences 800 MHz, « contre 936 millions en 2011 pour la bande 2,6 GHz », explique l'Arcep.

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Evolution des investissements des opérateurs

Hors achat de fréquences, les investissements battent également tous les records. L'activité mobile concentre à elle seule la moitié des flux d'investissement, ajoute l'autorité.

Il faut dire que les opérateurs ont été confrontés à des volumes très élevés sur l'année, principalement sur mobiles. L'Arcep a ainsi mesuré un volume de trafic de 231,2 milliards de minutes sur l'année (13,3 milliards de plus qu'en 2011) pour 183,1 milliards de SMS. S'agissant des données, la progression des abonnements (75% du parc de client en 2012, contre 71% en 2011) avec ses offres data dites « illimitées » a permis une explosion de plus de 67% de données échangées en volume (95 500 teraoctets).

Mais les revenus baissent avec les prix

Avec de tels volumes, les opérateurs auraient presque pu espérer un retour sur investissement des plus rapides. Reste qu'entre temps, Free Mobile est passé par là, cassant les prix avec ses offres sans engagement et entraînant ses concurrents dans une course aux prix bas. À tel point que les prix dans le mobile ont chuté de 11,4% en moyenne en un an. La tendance est générale, que ce soit pour les gros consommateurs (qui bénéficient de la démocratisation des offres d'abondance) comme pour les petits, avec des forfaits plus récents conçus spécialement pour eux. Le marché en berne du prépayé n'échappe pas non plus à la règle, avec une baisse des prix de l'ordre de 8%.

Autre mauvaise nouvelle pour les opérateurs, la baisse de leurs revenus, à la fois sur les marchés de gros que de détail, de l'ordre de 3,3% sur un an. Soit 50,9 milliards d'euros en 2012. Une partie de ce recul trouve son explication dans la baisse des prix des terminaisons d'appel, à l'initiative de l'Europe, indique l'Arcep. Le marché des clients finals accuse une perte encore un peu plus nette, de 4,1%, à 42 milliards d'euros. En dépit des plans sociaux, le nombre d'employés est en revanche resté stable sur un an (+0,1%), confirmant une tendance haussière depuis trois ans. Les opérateurs emploient à ce jour directement 129 000 personnes.

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La baisse des revenus est générale
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