Téléphonie mobile : Softbank prend 70% de l’américain Sprint

Thomas Pontiroli
Publié le 15 octobre 2012 à 15h46
Le troisième opérateur mobile du Japon a annoncé la prise de contrôle du numéro trois américain du secteur, Sprint, via le rachat de 70% de son capital. L'investissement se chiffre à 15,4 milliards d'euros.

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C'est chose faite. Un mois après avoir racheté l'opérateur mobile japonais eAccess pour 1,42 milliard d'euros, Softbank, troisième acteur du pays dans ce domaine, annonce avoir pris 70% du capital du troisième plus gros opérateur mobile des États-Unis, Sprint. Le montant de l'opération, 15,4 milliards d'euros, fait de cette transaction la plus grosse jamais réalisée par une entreprise japonaise à l'étranger. Un investissement favorisé par la cherté du yen.

Dans le détail, Softbank va acquérir pour 9,3 milliards d'euros d'actions de l'opérateur américain et recapitaliser la société à hauteur de 6,1 milliards d'euros. L'argent frais sera notamment utilisé pour « son réseau mobile et sa stratégie d'investissement ». La transaction devrait être finalisée au mitan de l'année prochaine, après approbation des actionnaires de Sprint et des autorités de régulation. Pour le p-dg nippon, Masayoshi Son, « cette opération fournit une excellente opportunité d'étendre l'expertise de Softbank sur les smartphones et les réseaux haut débit LTE dans le plus grand marché mondial ».

Cette prise de contrôle intervient à un moment où le secteur de la téléphonie mobile japonais est saturé, rappelle l'AFP, avec plus d'abonnés mobiles que d'habitants. Softbank grossit ainsi ses rangs afin de peser plus lourd face à ses rivaux nationaux NTT DoCoMo et KDDI. Pourtant, le p-dg de Softbank dit rester prudent. « Cela va représenter un défi comprenant de grands risques », prévient-il dans le communiqué officiel, avant d'ajouter que « ne pas le relever entraînerait de plus gros risques encore ».

L'agence de notation Moody's a déjà fait planer la menace d'une dégradation de la note de la société nipponne en « catégorise spéculative », pointant du doigt un coût d'achat très important et la récupération de la dette de Sprint de 16,4 milliards d'euros. L'agence craint que ce fardeau n'entame la rentabilité du japonais. Au deuxième trimestre 2012, Sprint affichait une perte opérationnelle de 485 millions d'euros, un gouffre qui s'était creusé de près de 300 millions d'euros en trois mois.

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