Doctolib critiqué par des médecins pour sa promotion de médecines non reconnues

Vincent Mannessier
Publié le 23 août 2022 à 11h40
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Plusieurs professionnels de santé ont critiqué le référencement de médecines non reconnues sur la plateforme de prise de rendez-vous médical à distance Doctolib.

Parmi les professionnels visés par des médecins sur Twitter, on trouve des praticiens en naturopathie et en urinothérapie, considérées comme des médecines parallèles qui relèvent du domaine du bien-être, et non de la santé. D'autant que, parmi ces praticiens, certains ont été formés par des personnalités aux méthodes plus que problématiques. Doctolib a réagi dès lundi.

Des médecines parallèles référencées sur une plateforme dédiée à la santé

Ce n'est pas la première fois que Doctolib est critiqué pour son fonctionnement, mais jusqu'alors, les reproches qui lui étaient adressés concernaient principalement la sécurité des données médicales de ses utilisateurs. Cette fois, c'est l'offre même de l'entreprise française qui est remise en question. Car ce week-end, plusieurs médecins et scientifiques ont relevé, sur Twitter, la possibilité de prendre des rendez-vous « médicaux » auprès de professionnels exerçant une activité non reconnue par le ministère de la Santé. Si ces professions ne sont en principe pas illégales, cela soulève tout de même une question : est-ce le rôle de Doctolib, site de plus en plus hégémonique sur ce secteur, de référencer ces praticiens ?

Un autre problème, plus grave encore, a également été soulevé. Comme l'a fait remarquer sur Twitter Tristan Mendès France, maître de conférences et membre de l'observatoire du conspirationnisme, certains des comptes concernés ne s'arrêtent pas à la pratique de médecines parallèles. Ils font parfois également la promotion active de théories ou de personnalités ouvertement complotistes, comme Thierry Casasnovas ou Irène Grosjean.

La plateforme s'est défendue ce lundi

Devant l'ampleur prise par la polémique, surtout auprès de praticiens confirmés, Doctolib a tenu à se défendre. En ce qui concerne le premier point, elle explique n'être pas compétente pour trancher quelle médecine est valable ou non. Elle ajoute cependant qu'elle indique clairement les pratiques qui ne sont pas reconnues par le ministère de la Santé sur son site, en affichant la mention « Ce praticien exerce une profession non réglementée » sur leurs profils. De plus, ces praticiens ne représenteraient que 3 % du total, et seulement 0,3 % du nombre de rendez-vous.

En revanche, les équipes de Doctolib ont annoncé la suspension de 17 comptes de professionnels affiliés à des théories complotistes, et une vigilance renforcée sur la question.

Vincent Mannessier
Par Vincent Mannessier

Rédacteur indépendant depuis des années, j'ai rédigé plus de 1.000 articles sur Internet sur une large variété de sujets. J'aime tout particulièrement écrire sur les actualités des réseaux sociaux et des GAFAM, mais les jeux vidéos et l'innovation numérique en général me passionnent aussi.

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Commentaires (10)
hallbid

Ce ne sont pas des « médecines non reconnues ».
Ce n’est pas de la médecine. C’est de la charlatanerie qui ne repose sur aucun fondement scientifique.

En écrivant cela, vous légitimez un peu ces pratiques. SVP faites attention à cela.

JohnLemon

Ah, voilà ce que c’est que d’avoir confié de fait le marché de la prise de rdv à un groupe privé désormais en situation de monopole. Ce n’est pas faute d’avoir prévenu. x)

Daeneroc

Quelle était l’alternative ? Doctolib a crée un produit qui n’existait pas et à l’utilité avérée. On ne confie pas des marchés lorsqu’il n’y a pas de concurrence sérieuse. Hors il n’y a aucune solution similaire publique.

MisterDams

C’est une solution qui aurait dû arriver via une DSP, mais on considère pas la mise en relation médicale comme un service public effectivement.

Sinon, rien n’empêche le groupe de lancer en parallèle Phytolib ou Mytholib si ça leur chante, ces professions ne sont pas interdites par la loi et peuvent donc très bien être référencées quelque part.

On leur demande juste de clarifier la position d’un site qui s’appelle « Docto- » et qui assure dès l’accueil qu’on va contacter un « professionnel de santé », ce qui a priori n’est pas un titre approprié pour certaines activités.

FoxLeGoupil

Pour les pseudo-médecines il existe déjà un site équivalent à Doctolib mais bon, je ne vais pas commencer à faire la promotion des charlatans…
Plusieurs chaînes YouTube Sceptique/Zététique en ont parlés il y a quelques mois (« Fantine & Hippocrate » , « La tronche en biais »).

MisterDams

Probablement, mais ce n’est pas lancé par la même entreprise. Ça reste visiblement une opportunité de business pour eux, même si c’est que 3%.
J’évoquais le fait qu’ils pouvaient très bien faire un site équivalent pour ces activités là, le but étant surtout de bien séparer les différents métiers.

Nmut

Par curiosité, c’est quel commentaire que tu vises là?
Je trouve les réponses plutôt intéressantes et ne faisant que montrer des opinions, pas de prosélytisme ni d’insultes (sauf si un commentaire a été supprimé…)

Blackalf

Un commentaire a en effet été supprimé, la réponse l’a donc été aussi. jap

Aenoma

La naturopathie du charlatanisme ? Alors les médicaments (à la base c’est extrait de plantes) aussi.

hallbid

Oui la naturopathie n’a pas fait preuve de son efficacité scientifiquement. Pour être validé comme médecine, une pratique doit faire ses preuves mesurée dans dans études sérieuses et reproduites par des pairs.

Vous conviendrez, que si je vous vend un bouillon de légumes et herbes cuisiné un soir de pleine Lune et que je vous explique que ça soigne le cancer, vous aurez le droit d’avoir des doutes et que ce n’est pas de la médecine.