J.Giachino, Starzik : « de la musique à la BD, une continuité pour nous »

31 mai 2011 à 18h13
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La plateforme de vente de musique en ligne passe désormais à la bande-dessinée. Pour 1,99 euro, Starzik propose la location d'une BD pour une durée de 10 jours. L'accès permanent via une liseuse est proposé pour 4,99 euros. Son p-dg fondateur, Jérôme Giachino nous dévoile les raisons qui l'ont poussé à passer au neuvième Art.

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Quels ont été les motifs pour passer de la vente de musique en ligne aux bandes dessinées. Les deux marchés sont-ils réellement différents ?

Nous ne changeons pas réellement de secteur. Chaque année, et cela depuis que nous faisons du téléchargement légal, nous avons diversifié notre offre. En 2005 la musique, en 2006, les clips puis les films, les jeux pour proposer depuis l'an dernier des livres numériques. La bande dessinée va donc dans notre logique de diversification.

Pour nous, il existe des liens forts entre l'univers du jeu, de la musique et de la bande dessinée. C'est donc une continuité plutôt qu'une rupture.

Le marché de la bande dessinée dématérialisée est-il suffisamment mature pour se permettre de s'y aventurer ou la part de risque reste importante ?

Le marché du livre physique est estimé à environ 4 milliards d'euros en France, il y a donc de la place. Avec l'avènement de certaines tablettes ou portables, il y a une véritable appétence pour les nouveaux formats, les nouveautés. C'est pourquoi il est important de proposer une offre la plus exhaustive possible. Starzik a donc signé un partenariat avec izneo, une plateforme de distribution de BD numériques créée par huit éditeurs français et belges. On y retrouve des albums de Casterman, Dargaud et Le Lombard mais aussi bientôt d'un nouvel éditeur.

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L'offre de Starzik propose de la location, de la consultation en ligne d'album. Le fait de ne pas proposer des œuvres en téléchargement est-il un moyen d'éviter la question des DRM ou d'autres formats propriétaires ?

Les inconvénients dans la BD sont les mêmes que ceux de la musique. Les DRM (Digital rights management, ndr) en font partie. C'est pourquoi nous avons fait le choix de proposer d'accorder un droit de consultation grâce à une liseuse. Il ne s'agit donc pas d'un téléchargement définitif.

La BD est paradoxalement quelque chose de particulier dans le sens où il est important de respecter ce qu'à voulu mettre en valeur un auteur, un dessinateur. Il y a donc une obligation de qualité. En proposant une liseuse sur Starzik, nous prenons garde à ce que le rendu qualitatif soit respecté. Le fait qu'il ne soit pas possible de télécharger un album n'entraîne pas d'altération de la qualité de rendu de l'œuvre.

Dans quels délais est-il possible de se procurer une bande dessinée en version dématérialisée par rapport à sa date de sortie en version physique ?

En principe, il n'y a pas de chronologie décalée entre les supports dématérialisés et physiques. Normalement, on doit avoir un album en même temps que sa sortie dans les commerces traditionnels. Mais encore aujourd'hui il y a un besoin de rodage. Les sorties ne sont pas tout le temps concomitantes mais cela devrait plus souvent être le cas.

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Les récentes discussions parlementaires autour de la fixation d'un prix unique du livre numérique fixé par les éditeurs vont-elles modifier la manière de fixer les prix ?

Nous ne connaissons pas encore le spectre de la loi mais je pense qu'à l'avenir la bande dessinée sera soumise à un système de fixation d'un prix unique. Si c'est le cas, nous ne serons plus maîtres de nos prix. Actuellement, il y a des discussions en vue d'instaurer un prix unique du livre (et plus seulement les ouvrages homothétiques, c'est-à-dire bruts, ndr) au niveau européen.

Ma crainte est donc que la situation du livre ne devienne la même que pour le marché de la musique. Pour ce dernier, le numérique a apporté des choses extraordinaires mais il y a eu un revers de la médaille, une évolution que certains n'ont pas su anticiper. C'est ce type de phénomène que les éditeurs de BD veulent éviter...

Afin de rester au plus près des évolutions du marché mais également des tendances, avez-vous pensé à vous rapprocher des BD-blogs ou d'auteurs qui, faute de moyens, souhaiteraient d'abord proposer leurs planches en dématérialisé avant toute sortie physique ?

Cette logique fait partie de notre philosophie. Certains auteurs de talent fonctionnent sans éditeurs, sans labels, sans distributeurs. C'est donc à nous de les accompagner, ce type de partenariats pourrait donc logiquement se faire à l'avenir.

Olivier Robillart

Mêler informatique, politique et journalisme tu essaieras ! Voilà ce que m'a demandé un jour un monsieur ridé tout vert qui traînait dans un square en bas de mon immeuble. J'essaie désormais de rempli...

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Mêler informatique, politique et journalisme tu essaieras ! Voilà ce que m'a demandé un jour un monsieur ridé tout vert qui traînait dans un square en bas de mon immeuble. J'essaie désormais de remplir cette mission en tant que rédacteur pour Clubic. Je traite principalement de politique numérique tout comme de sécurité informatique et d’e-Business. Passionné de Star Wars, de Monster Hunter, d’Heroic Fantasy et de loisirs numériques, je collabore régulièrement à de multiples projets vidéo de la rédaction. J’ai également pris la fâcheuse habitude de distribuer aux lecteurs leur dose hebdomadaire de troll via la Clubic Week.

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