iMac 2011 : la nouvelle gamme d'Apple en test

Stéphane Ruscher
Spécialiste informatique
25 mai 2011 à 10h55
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Après les MacBook Pro, c'est au tour des iMac de passer à l'architecture Sandy Bridge et d'adopter la nouvelle connectique haut débit Thunderbolt. Toujours déclinée en 21,5 et 27 pouces, la gamme iMac bénéficie cette année d'une mise à jour plutôt significative puisque l'ensemble de la gamme passe au quadri cœur.

Disons le tout de suite : comme pour les MacBook Pro sortis il y a quelques semaines, la nouvelle gamme iMac est purement évolutive : l'intérieur se voit boosté à tous les niveaux (processeur, carte graphique, stockage), mais l'extérieur ne change pas ou si peu.

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Avant de rentrer dans le détail des deux modèles que nous avons testés, on peut déjà dégager quelques généralités. On trouve ainsi toujours deux modèles 21,5 pouces et deux modèles 27 pouces. Pour chaque diagonale, le premier modèle est bloqué sur un processeur Core i5, alors que le second propose une option Core i7, dont le principal gain, outre une fréquence supérieure, est la prise en charge de l'Hyperthreading, en plus du TurboBoost déjà intégré au Core i5. En clair, cela permet d'obtenir 8 cœurs logiques contre 4 sur les Core i5.

Au niveau graphique, pas de revirement en ce qui concerne les cartes choisies : c'est à nouveau AMD qui équipe ces iMac. On change de génération en passant aux Radeon HD 6xxx, en précisant que contrairement aux processeurs, fournis dans leur version desktop, les puces graphiques sont des versions Mobility.

Un mot sur Thunderbolt

Tous les nouveaux iMac intègrent au moins un port Thunderbolt. La connectique haut débit créée par Intel en collaboration avec Apple reste toujours aussi... théorique, puisqu'il nous est toujours impossible de la tester en pratique. On se contentera donc des chiffres avancés, et d'une démonstration que nous avons pu avoir dans les locaux d'Apple France, qui semble les confirmer. Pour rappel, Thunderbolt permet d'obtenir des débits de 10 Gbps sur deux canaux, avec la possibilité d'enchainer jusqu'à 5 périphériques différents. Thunderbolt permet également d'alimenter les périphériques sans recourir à un adaptateur secteur externe.

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Dernier usage permis par Thunderbolt : la vidéo, puisque la connectique intègre également une prise en charge Display Port, et que le connecteur est d'ailleurs identique au Mini Display Port présent sur les Mac depuis 2008. On pourra ainsi, en attendant des périphériques compatible, l'utiliser pour y connecter un écran comme l'Apple Cinema Display 27 pouces ou n'importe quel écran VGA/DVI, à condition cette fois de s'équiper d'un adaptateur vendu séparément.

Tests de performance

Afin d'évaluer les performances des nouveaux iMac, nous avons exécuté une série de tests synthétiques. Tous les modèles testés exécutent Mac OS X Snow Leopard avec toutes les mises à jour au moment du test (août 2010 pour les plus anciens).

Geekbench

Geekbench est une suite de benchmark qui évalue les performances du processeur en calcul entier et virgule flottante, et de la mémoire. Il délivre un score synthétique. Le résultat le plus élevé est le meilleur.

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Benchmark Geekbench (le plus grand résultat est le meilleur)


Sans surprise, le trio de tête est composé des trois Core i7 quadri-coeurs, avec naturellement le 3,4 GHz de l'iMac 27 pouces haut de gamme, suivi du MacBook Pro 15" et son Core i7 2,2 GHz, et de l'iMac haut de gamme de l'an dernier, qui était cadencé à 2,93 GHz. L'iMac Core i5 d'entrée de gamme arrive au pied du podium, dépassant légèrement un des derniers MacBook Pro 13" équipé d'un Core i7 double coeur.

Cinebench

On ne présente plus le logiciel de benchmark de Maxon, basé sur Cinema 4D. On utilise Cinebench 11.5 pour deux tests. Le premier met à contribution le processeur pour effectuer le rendu d'une scène. Ce test est multithreadé, les processeurs multi-coeurs et bénéficiant de l'Hyperthreading sont avantagés.

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Cinebench : test CPU (le plus grand résultat est le meilleur)


Là encore, la hierarchie est assez logique : on retrouve le même tiercé avec l'iMac Core i7 3,4 en tête, suivi du MacBook Pro 15" Core i7 2,2 GHz et de l'iMac Core i7 de 2010. Trois processeurs quadri coeurs et « hyperthreadés ». Suit l'iMac 21,5 pouces Core i5 qui confirme ses bonnes performances, et le MacBook Pro 13 pouces Core i7.

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Cinebench : test Open GL (en FPS, le plus grand résultat est le meilleur)



Passons au test OpenGL, qui cette fois ci évalue les performances du GPU. Cette fois ci, on trouve en tête les deux nouveaux iMac : le premier en Radeon HD 6970M et le second en 6750M, une puce que l'on trouve également dans notre MacBook Pro 15". Le dernier MBP 13", en revanche, est complètement largué, ne disposant que du coeur graphique de Sandy Bridge.


Photoshop Benchmark v3

Du fait de leur configuration musclée et de leur écran de très bonne qualité (malgré le panneau en verre propice aux reflets), les iMac ont de quoi séduire les professionnels, et notamment les utilisateurs de Photoshop. Pour tester leurs performances sous Photoshop CS5, nous utilisons le Photoshop Benchmark v3 de DriverHeaven, un test consistant à appliquer une batterie de filtres sur une image de 7000x5443 pixels. Le résultat exprime la durée totale du test, le plus petit résultat est donc le meilleur.

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Photoshop Benchmark v3 (en secondes, le plus petit résultat est le meilleur)


Ici, le processeur joue beaucoup, mais le disque dur peut être pénalisant. Nos deux iMac Sandy Bridge sont donc en tête, talonnés de près par l'iMac Core i7 2,93 GHz de 2010, lequel, on le rappelle, nous avait été livré dans sa configuration avec SSD. Les MacBook Pro Sandy Bridge sont logiquement en dessous, du fait de leur médiocre disque dur 5400 tours/minute.

Performances sous Windows 7

Pour compléter les performances sous Mac OS X, nous avons également effectué quelques tests sous Windows, via BootCamp. La version utilisée est Windows 7 Edition Intégrale 64 bits. Pour des raisons de compatibilité qui nous dépassent, et qu'on avait déjà rencontrés sur les MacBook Pro Sandy Bridge, nous n'avons pas pu installer les derniers pilotes AMD, devant nous contenter de ceux fournis par Apple sur le DVD d'installation de Mac OS X. Le Service Pack 1 de Windows 7 refusait également d'être installé.

3D Mark Vantage

On commence avec 3D Mark Vantage afin de tester les performances des puces graphiques. Le test est réalisé dans les conditions par défaut (1280x1024).

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3D Mark Vantage (le plus grand résultat est le meilleur)


Evidemment, l'iMac 27 pouces surclasse tous les autres modèles avec sa 6970M, suivi de l'ancien haut de gamme iMac, puis du MacBook Pro 15" Core i7 2,2 GHz et de l'iMac 21,5 pouces Core i5, tous deux équipés d'une 6750M.

Far Cry 2

Nous avions également ajouté un test avec Farcry 2 lors de notre test du MacBook Pro 15" Sandy Bridge. Nous l'avons donc comparé à ces deux iMac. Sans surprise, on retrouve des résultats similaires en ce qui concerne l'iMac 21,5 pouces, équipé e la même puce, et largement supérieurs avec la 6970M du modèle 27 pouces. Le test sur le MBP étant réalisé en résolution native (1440x900), nous avons utilisé une résolution proche (1400x1050) sur les deux iMac.

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Farcry 2 (en FPS, le plus grand résultat est le meilleur)


PC Mark Vantage

Dernier test sous Windows : PC Mark Vantage. Parmi les suites proposées par l'outil de benchmark généraliste, nous avons choisi celles concernant les disques, et la mémoire. Pour ce qui est du premier, la performance nettement supérieure de l'iMac haut de gamme de 2010 s'explique par le fait qu'il nous avait été livré dans sa configuration avec SSD.

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PC Mark Vantage : test du disque dur (le plus grand résultat est le meilleur)


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PC Mark Vantage : test de la mémoire (le plus grand résultat est le meilleur)

Conclusion

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L'iMac reste une machine assez unique dans sa catégorie. Certes, ça n'est pas le seul « tout en un » sur le marché, mais c'est sans doute celui sur lequel son constructeur concentre le plus d'efforts. Pour Apple, l'iMac est l'ordinateur grand public de référence. En dessous on trouve un Mac Mini uniquement présent pour occuper une entrée de gamme au ticket plutôt élevé d'ailleurs, et au dessus, les Mac Pro s'adressent exclusivement aux professionnels.

Le concept du tout en un a évidemment ses défauts, et notamment son évolutivité réduite. Chez Apple, c'est simple : elle est quasiment nulle, à l'exception de la mémoire vive. Le démontage de l'ordinateur est une opération des plus délicates (en gros, le seul moyen est de passer par l'écran LCD !), et de toute façon infructueuse puisqu'il apparaît qu'Apple utilise des connecteurs non standard pour ses disques durs dans sa nouvelle gamme, ainsi que des sondes de températures internes dans les disques. En clair : il est très difficile de changer un composant aussi simple qu'un disque dur sur les nouveaux iMac ! On retrouve ainsi le principal problème : celui de l'écran « jetable ». Acheter un iMac, c'est acheter un écran dont le destin est scellé à celui de l'ordinateur qu'il abrite. L'écran a un problème : vous ne pouvez plus utiliser votre ordinateur (ou alors utiliser un écran externe). Vous voulez changer d'ordinateur ? Vous aurez la sensation douloureuse de « jeter » votre écran ! D'autant plus que celui qui équipe les iMac est, malgré ses reflets prononcés, de très bonne qualité. Plus que jamais, l'iMac est donc une machine à prendre ou à laisser.

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Il n'en reste pas moins que ces iMac nous laissent une impression très positive. Apple a visiblement fait des efforts sur l'équipement des modèles, notamment en entrée de gamme. Ça reste plus cher qu'un PC équivalent, mais l'écart n'est pas complètement délirant quand on pense que l'on a des processeurs Sandy Bridge en version desktop à l'intérieur, et des cartes graphiques certes pas extraordinaires, puisqu'en version mobiles, mais tout de même suffisantes pour jouer sous Windows (peut être un jour sous Mac ?) de manière relativement confortable. A l'heure où nous écrivons ces lignes, les quelques fabricants de « tout en un » comme Sony, Acer ou HP sont encore sur la génération précédente de processeurs Intel. De plus, il est difficile de rester insensible au design particulièrement réussi de ces machines, même s'il n'a pas évolué depuis deux ans, et à leur silence.

Est-ce suffisant pour vous faire craquer ? Pas sûr si vous attachez avant tout de l'importance aux performances et à l'évolutivité, auquel cas vous trouverez forcément votre bonheur dans un desktop « classique » qui bénéficiera probablement de l'USB 3.0. En revanche, si la simplicité et le confort méritent pour vous quelques centaines d'euros supplémentaires, on ne trouve pas de meilleur « all in one » sur le marché à l'heure actuelle.
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