Est-ce que Spotify est en train de monter... ou en train de tomber ?

02 février 2023 à 11h50
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Le service de streaming musical a multiplié les investissements ces dernières années, et malgré un nombre d'utilisateurs record, il continue de perdre de l'argent.

Spotify est la plateforme de streaming la plus populaire au monde, et de loin, mais les résultats de son dernier trimestre restent en demi-teinte et forcent l'entreprise à repenser son fonctionnement.

Un demi-milliard d'utilisateurs, mais des pertes toujours importantes

Spotify compte aujourd'hui pas loin d'un demi-milliard d'utilisateurs dans le monde et 205 millions d'abonnés premium, donc payants, qui rapportent la quasi-intégralité des revenus de l'entreprise suédoise.

Les comptes ne sont pourtant pas bons, et malgré cette hausse spectaculaire des abonnements, plus importante d'ailleurs que les prévisions des analystes, Spotify continue de perdre de l'argent. Si le chiffre d'affaires pour le dernier trimestre 2022 est de 3,17 milliards de dollars, Spotify a perdu sur la même période 231 millions de dollars.

Daniel Ek a été interrogé à ce sujet, dans le cadre d'une conférence téléphonique avec les investisseurs de Spotify, et le fondateur du service de streaming reconnaît quelques investissements un peu impulsifs qui ont contribué à ces pertes : « Avec le recul, je me suis probablement un peu laissé emporter et j'ai surinvesti par rapport à l'incertitude que nous avons vue se dessiner sur le marché. »

Les investissements mis en pause pour dégager enfin des bénéfices

Daniel Ek ne regrette pas d'avoir élargi le nombre de contenus proposés sur Spotify, notamment dans le domaine du podcast. La société a lourdement investi depuis plusieurs années pour faire de l'application l'une des plateformes prioritaires d'écoute d'émissions audio, avec le rachat de studios et de contenus exclusifs pour fidéliser son audience.

Pour 2023, les équipes de Spotify n'ont qu'un seul mantra : « rapidité et efficacité ». Le groupe, qui s'est récemment séparé de 600 salariés, va également se réorganiser pour une prise de décision plus rapide. Alex Norstrom, directeur commercial de Spotify, et Gustav Söderström, directeur des produits de Spotify, sont devenus vice-présidents de l'entreprise et vont obtenir plus de responsabilités dans les évolutions du service afin de gagner en flexibilité. Les investissements vont par ailleurs être ralentis cette année. Daniel Ek explique vouloir désormais tirer parti des dépenses déjà réalisées, dans les podcasts ainsi que dans le livre audio.

Spotify sait qu'elle n'est pas encore la plateforme de référence dans le domaine de l'audiobook, mais cela ne pose pas de problème à son dirigeant. Celui-ci déclare : « Il y a deux types d'entreprises : il y a l'entreprise qui attend qu'elle soit parfaite du premier coup... et puis l'entreprise qui publie quelque chose dont elle sait qu'elle a besoin de travail et qui s'améliore rapidement à partir de là. Nous sommes définitivement les derniers. »

L'heure est donc aux économies et aux dépenses mesurées pour Spotify, qui vise toujours le milliard d'abonnés en 2030, mais aussi une rentabilité pérenne dans les prochaines années.

Spotify
  • De nombreuses offres d’abonnement en fonction des besoins de chacun
  • Une personnalisation du contenu salvatrice
  • Une interface et une ergonomie efficaces

Malgré quelques défauts minimes (dont une qualité sonore sur le point d’être améliorée pour mieux répondre aux nouveaux standards du marché), Spotify reste une référence dans le domaine du streaming musical. Avec plus de 200 millions d’utilisateurs réguliers dans le monde, il s’agit tout simplement du service le plus populaire à l’heure actuelle. Grâce à une personnalisation totale de son service, de nombreuses options pour s’abonner (ou la possibilité d’en profiter gratuitement), une interface simple et efficace, Spotify est sans aucun doute là pour durer et s’imposer encore pendant de nombreuses années en tant que leader. 

Malgré quelques défauts minimes (dont une qualité sonore sur le point d’être améliorée pour mieux répondre aux nouveaux standards du marché), Spotify reste une référence dans le domaine du streaming musical. Avec plus de 200 millions d’utilisateurs réguliers dans le monde, il s’agit tout simplement du service le plus populaire à l’heure actuelle. Grâce à une personnalisation totale de son service, de nombreuses options pour s’abonner (ou la possibilité d’en profiter gratuitement), une interface simple et efficace, Spotify est sans aucun doute là pour durer et s’imposer encore pendant de nombreuses années en tant que leader. 

Source : The Verge

Mathieu Grumiaux

Grand maître des aspirateurs robots et de la domotique qui vit dans une "maison du futur". J'aime aussi parler films et séries sur les internets. Éternel padawan, curieux de tout ce qui concerne les n...

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Grand maître des aspirateurs robots et de la domotique qui vit dans une "maison du futur". J'aime aussi parler films et séries sur les internets. Éternel padawan, curieux de tout ce qui concerne les nouvelles technologies.

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Commentaires (9)

gnouman
Il a vraiment un service de streaming qui est bénéficiaire ? J’en doute de plus en plus.
obbiclubic
…Spoty quoi ??
Yannick2k
comment un service de streaming qui doit reverser des droits d’auteurs peut gérer son porte feuille en fonction du nombre d’abonnés, gratuit ou premium, en fonction de ce qu’il écoute et combien de temps et combien de fois ?<br /> perso, j’ai Deezer et mes habitudes d’écoute sont très variables.
idhem59
Pour schématiser très grossièrement, une partie des revenus est allouée aux ayants droits, et le partage se fait selon la part d’audience sur la plateforme.<br /> Problème de ce système : les gros sont largement gagnants, les tout petits ramassent les miettes, et l’argent que tu donnes ne va pas forcément dans les poches des artistes que tu écoutes.<br /> Mais il n’y a pas vraiment d’autre solution quand l’abonnement est fixe mais que l’usage est multiple.<br /> Ce n’est pas comme YouTube par exemple où chaque visionnage génère son propre revenu.
Roger_Pimpon
Pour Spotify, c’est relativement simple (toute proportion gardée). L’artiste étant rémunéré à la part de marcher (autant dire que 95% des artistes ne touchent rien, juste rien, que leurs titres soient écoutés ou non). Deezer est lui censé être passé récemment en mode UCPS où la rémunération n’est plus gérée au global mais à l’utilisateur. On rémunère à priori les artistes qu’on écoute.<br /> Reste que les chiffres sont faméliques hors pour les artistes de grande place publique.<br /> La musique n’a jamais été aussi peu chère (nous en profitons tous en nous gavant à moindre frais (moi le premier)) et l’offre aussi vaste. Forcément en bout de chaine, cela coince (après tout le monde ne peut pas vivre de la musique. Pour qu’une société tourne, il faut aussi que des gens acceptent de faire le travail moins glamour mais nécessaire. Et est il vraiment nécessaire que des artistes s’enrichissent …la question est vite répondue).<br /> Et comme toujours ce nouveau modèle économique 2.0 où des boites, ces licornes, font du dumping, tournent à perte pendant des années soutenu par Wall Street &amp;co (tuant les acteurs installés hors de tout principe de concurrence sain), pour étouffer la concurrence et s’accaparer un marcher.<br /> Modèle dont nous sommes tous complices, puisque nous en profitons allègrement (enfin nous croyons, car les dégâts causés, tous les cadavres économiques, les travailleurs pauvres, finissent pour nous revenir à figure pour être poli).<br /> Il faudrait plus de transparence, moins d’intermédiaires, et accepter de payer plus (les plateformes pourraient proposer par exemple une possibilité de payer directement un « pourboire » à l’artiste, offrant à chacun la possibilité de rénumérer vraiment ceux qu’il veut soutenir. Un simple euro ferait une vraie différence).
k43l
Moi je suis étonné du CA.<br /> 200millions d’abonnés et que 3mds de CA.<br /> Soit la moitié est sur offre gratuite 3mois, soit tous ce beau monde est sur une offre partagé. Sans compter que l’offre gratuite avec de la pub est vraiment zero niveau CA.<br /> Pourtant 300 millions d’auditeur pour de la pub, sa doit bien se monnayer normalement.<br /> Ou dernière chose, le CA est directement déduit du versement au maison de disque.<br /> En tout cas, c’est pour moi la meilleur offre musical, même s’ils n’ont pas d’offre HD.<br /> Le coup de force et de com d’apple repose dessus, mais la plupart du temps t’es en AAC 256.
gaadek
Accepter de payer plus? Personnellement, j’ai du mal avec la proposition.<br /> Il faut rappeler que sur un abonnement à un service de streaming, les grands gagnants, ce sont les producteurs et les plateformes de streamings:<br /> Clubic.com – 20 Jan 19<br /> Streaming musical : quelle rémunération pour les artistes ?<br /> Pour moins de 10€/mois, la plupart des plateformes de streaming musical donnent accès à des millions de titres. 10€, c'est à peine le prix d'un CD d'une quinzaine de titres... Dès lors, combien peuvent espérer gagner les artistes qui tentent...<br /> Spotify par exemple garde 30% des revenus générés sur son site, et pour info ils ne créent pas de contenu, ils ne font que diffuser du contenu créé par d’autres. Même si technologiquement c’est une prouesse, c’est un investissement à coût relativement fixe (pas besoin de réinventer le système). Et c’est encore pire du coté des producteurs, ils ne produisent pas ni ne diffusent, mais ont les droits… Donc augmenter le prix des abonnements reviendrait juste à enrichir un peu plus ces profiteurs et ne bénéficierait pas aux artistes.<br /> Donc si des efforts sont à faire, j’exorte les major et autres à commencer par eux
Goodbye
Spotify, spoty est un mot en anglais
Roger_Pimpon
Certain. C’est ce que je voulais suggérer par transparence : que gagne (et pas en pourcentage, car là le nombre de petits pains se comptent en million. Un simple pourcentage sur le tout …) chaque intermédiaire (parce qu’il est certain, comme au temps de majors du disque, que bien tout ça ne soit pas rentable, certains s’en mettent pleins les poches) ?<br /> Et par payer plus, je suggérais justement ce système de rémunération directe à l’artiste (pourboire 100% acquis). Du temps où j’achetais mes CD, mon budget musique était bien supérieure pour une offre bien bien moindre (2 CD par mois pour 30€ (qui engraissaient certes les majors) alors qu’aujourd’hui l’équivalent de 10 pour 8€).<br /> Aujourd’hui les artistes de petites/moyennes renommés (ce qui ne veut pas dire petits talents) mettent en fait leur musique à dispo « gratuitement » sur les plateformes de streaming. Ils ne leur restent plus que le spectacle live pour vivre. Or il n’y a pas un marcher (et c’est peut être pas une vie non plus. Mais là aussi il faudrait un peu de transparence. Droits d’auteur, etc… tout de même des mécanismes de rénumération qui en bout de course représentent de belles sommes (toutes ces vieilles gloires de la musique populaire qui pour trois titres touchent un beau chèque tous les mois)) pour assurer des concerts toute l’année.<br /> Moi qui écoute du Jazz, c’est une musique qui en stream ne rapporte rien. Pour les musiciens Jazz, la fin du CD a été une perte sèche (et beaucoup en témoignent lors de leurs concerts).
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