Pilotes de drone : un marché du travail sur-saturé

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
16 octobre 2018 à 11h08
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Si le nombre de télépilotes a explosé depuis l'année dernière, il y a comme un hic, puisqu'ils sont nombreux à... ne pas voler ou presque. Et les raisons sont alarmantes.

Avec l'explosion du nombre de drones et une utilisation accrue de l'appareil dans divers secteurs, on se dit que les télépilotes ne manquent pas de travail. Malheureusement, la réalité est toute autre puisque, selon la Fédération nationale du drone civil (FPDC), 60% des pilotes de drone n'exerceraient leur activité qu'à titre occasionnel. Un chiffre qui contraste assez sévèrement avec la douce euphorie de ces nombreux titulaires de drone qui pensaient, il y a peu encore, pouvoir vivre de cette nouvelle activité pas si florissante.

Le nombre de télépilotes multiplié par deux en un an

Au début de l'année 2017, on comptait 3 500 pilotes de drone titulaires d'un brevet, obligatoire pour exercer son activité contre rémunération. Au 1er octobre 2018, ils étaient 7 510 à exercer, soit plus du double ! Ces télépilotes gèrent un parc de 13 300 drones et exercent sur un marché estimé à 250 millions d'euros en 2017, qui fait vivre une filière de 10 000 à 11 000 emplois, comme le rapporte Le Monde.

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Ce signe de bonne santé risque de n'être qu'une façade. Aujourd'hui, on estime qu'il y a trop de pilotes avec comme conséquence, nous l'indiquions plus haut, qu'une majorité ne vole pas ou presque. Tous les pilotes n'ont pas les nécessairement les compétences pour exercer dans diverses activités, ou du moins, elles ne vont pas au-delà de celle de pouvoir manier un appareil à distance. Et « aujourd'hui un télépilote doit aussi être capable d'interpréter les données qu'il a recueillies et, donc, disposer d'une compétence supplémentaire », note Francis Duruflé, chargé de mission à la FDPC.

Trop de pilotes tue le pilote

Les secteurs, eux, se bouchent les uns après les autres. Les services (événement privé, fête de famille) et l'audiovisuel (reportage, documentaire) sont saturés, et certains domaines comme le BTP, les grands ouvrages, la surveillance et la sécurité sont trop sollicités.

En gros, il n'y a pas assez de travail et trop de télépilotes. L'exemple parfait d'un oligopsone, ou celui d'un ascenseur qui ne fonctionne que dans un sens.

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (3)

Oncle_Picsou
Une majorité des pilotes de drone professionnels exercent une autre activité, comme photographe ou vidéaste non?
ddrmysti
Ca va même plus loin, sachant que chez les photographes ou vidéaste, tu en as beaucoup qui exercent une (voir plusieurs) autre activité à coté, à temps plein ou en complément. Sorti des cas où les gars sont employés à temps plein par des boites de production, ce n’est pas très porteur comme métier.<br /> Et même quand on sort du domaine de l’imagerie “figuratif”, ceux qui se servent d’un drone pour un usage technique avec caméra thermique, infrarouge et compagnie, c’est souvent un outil parmi d’autre dans leur besace, ils ne sont pas juste pilote de drone et c’est tout.<br /> Même dans les boites qui sont spécialisés dans le drone, faire voler leurs joujoux c’est une partie du travail, à coté de ça ils font souvent de la formation.<br /> Bref, du fait que tout le monde peu en avoir un sans trop de problèmes, le drone ce n’est plus un travail, mais un outils qu’un prestataire va mettre au service de son client dans le cadre de prestations plus large.
pilote_drone
Bonjour<br /> Je me permet ce petit message pour les personnes qui souhaitent quand même se lancer dans ce métier, pour aider a trouver les informations et les démarches a faires, nous avons publié un article les regroupent dont voici le lien : https://www.drone-malin.com/blog/informations-sur-le-metier-de-telepilote-de-drone.html si il dérange ! Merci de supprimer le message<br /> Cordialement<br /> Eric
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