Raccordement des zones rurales à la fibre optique : le gouvernement veut accélérer le mouvement

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 20 décembre 2021 à 11h15
© Pixabay
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Le gouvernement a décidé de lancer une consultation publique auprès des zones rurales notamment pour facilite et accélérer les raccordements complexes en fibre optique.

L'État s'est fixé un objectif ambitieux, répété maintes et maintes fois durant le quinquennat d'Emmanuel Macron : couvrir l'ensemble de la population française en très haut débit – à 30 Mbit/s – d'ici fin 2022, et généraliser l'accès à la fibre optique avant la fin de l'année 2025, dans le cadre du plan France Très Haut Débit lancé en 2013. Mais face à la difficulté de raccordements finaux à la fibre constatée dans certaines parties du territoire et notamment les zones les plus rurales (qui pèsent pour 40 % des locaux approximativement), le gouvernement a lancé une consultation publique visant à aboutir à la création des infrastructures nécessaires. Il promet des financements.

Absence d'élagage et de génie civil, difficultés d'accès aux domaines privés et obtention des autorisations parfois impossibles : les freins au raccordement ne manquent pas dans les zones rurales

Avec plus de 6 millions de nouveaux locaux rendus disponibles et éligibles à la fibre optique entre octobre 2020 et septembre 2021, la France peut se targuer d'être en tête du classement européen en matière de déploiement du FttH, avec une forte progression dans les zones rurales, comme a pu le marteler la patronne de l'ARCEP, Laure de La Raudière, à la rentrée. Pourtant, de nombreux logements particuliers et locaux professionnels font poindre des difficultés de raccordement.

L'État considère qu'il est « nécessaire que tous les raccordements puissent être effectivement réalisés pour poursuivre et finaliser la généralisation de la fibre optique à l'intérieur des logements et des entreprises ». Et en conséquence, il avait lancé, dans le courant de l'année, une étude menée par la Direction générale des entreprises (DGE) et l'Agence nationale de la cohésion des territoires, de façon à répondre aux difficultés qui empêchent certains locaux de bénéficier d'un raccordement en bonne et due forme.

Cette étude a permis de dessiner les grandes catégories de complexité et de dresser de multiples préconisations à la fois techniques, opérationnelles et réglementaires. Elle déplore notamment une absence de génie civil en aval des points de branchement optique et en domaine public. Selon la DGE et l'Agence nationale de la cohésion des territoires, cette absence toucherait un grand nombre de logements situés en zone d'initiative publique, les fameuses RIP, qui concernent les zones reculées, les zones rurales, financées par les collectivités locales. Des problèmes d'élagages non réalisés, d'accès aux façades et aux domaines privés, et des difficultés à obtenir les autorisations d'arrêtés de circulation nécessaires au raccordement ont ainsi été constatés. Le rythme du déploiement en prend donc un coup.

150 millions d'euros de financement supplémentaire accordés par l'État

Le gouvernement estime qu'il appartient aux opérateurs « de s'assurer que les locaux déclarés raccordables peuvent effectivement faire l'objet d'un raccordement final ». Pour l'État, la responsabilité incombe donc aux opérateurs, qui doivent réaliser les études et travaux nécessaires, y compris ceux portant sur la création des infrastructures permettant le raccordement final jusqu'à l'abonné.

Mais l'État considère que son soutien peut être « opportun » pour aider au financement de certains raccordements. Il promet ainsi d'accorder un soutien supplémentaire pour aider à la création des infrastructures nécessaires. Si de multiples conditions (réglementaires, de conformité etc.) devront être respectées, l'État pose sur la table une enveloppe de 150 millions d'euros, qui devra suffire à mener à son terme le chantier du déploiement de la fibre optique sur tout le territoire.

Il indique que le projet de cahier des charges (qui précise toutes les conditions d'éligibilité) est d'ores et déjà, et jusqu'au 31 janvier 2022, soumis à une consultation publique qui doit aboutir à un lancement rapide des financements, prévus à la fin du premier trimestre prochain.

Source : Gouvernement

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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benben99

Ceux qui choissisent d’habiter en zone rurale ont besoin de l’Internet, donc cette initiative est louable
Par contre ces gens de la campagne devrait payer davantage pour aider a eponger la facture

paprikadefrance

Ces gens de la ville devraient payer davantage pour aider à éponger la facture par soucis d’équité

wegener

Vous êtes au courant que bon nombre d’habitants en zone rural n’ont pas choisi d’y demeurer ???

Et oui, les zones rurales ne sont pas peuplées que d’urbain soudainement épris de campagne suite au COVID…

Après, votre raisonnement ne tient pas une seconde. J’habite en zone rural, dans une communauté d’agglo, mes impôts servent à financer tout un tas de choses au profit de la grosse ville centrale et qui ne me serviront pas… Ca s’appelle juste la solidarité territoriale.

Après on peut ne pas aimer non plus…

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PARDON ??!!
« Ceux qui choissisent d’habiter en zone rurale » !!!
Sachez cher Monsieur, que dans l’immense majorité des cas, ça n’est pas un choix : nous ne sommes pas tous des bobos parisiens qui ont décidé de venir vivre à la campagne chez les « indigènes » car les contraintes liées au COVID (par exemple) étaient trop pénibles en ville ! Les vrais habitants des campagnes n’ont pas choisi : ils vivent et travaillent ici avec des salaires moins élevés, des infrastructures quasi inexistantes, et je ne parle pas des services publics. Maintenant, si vous voulez que tout le monde devienne citadin, prévoyez de l’argent, et là, ça va couter beaucoup plus cher que d’aider les zones rurales à s’équiper en fibre.

iksarfighter

Et les box 5G ?

iksarfighter

Le problème des zones rurales c’est que les autochtones détestent les étrangers et essayent de les dégoûter pour avoir le pays pour eux.
Ça ne les empêche pas après d’aller pleurer pour avoir des services de proximité…

firephonic

Cela fait des années que je paie plein pot (comme les « citadins ») pour une connexion médiocre (actuellement du 5MBps), donc j’estime que j’ai très largement participé à l’effort collectif, n’en déplaise à certains qui ont du très haut débit depuis longtemps déjà, sans dépenser plus. Pour info, j’ai déjà essayé une box 5G mais la connexion était absolument instable… donc malheureusement c’est une béquille qui ne fonctionne pas chez tout le monde.

Et @iksarfighter, je ne sais pas de qui tu parles exactement mais la bêtise n’est pas l’apanage des zones rurales et la plupart des gens sont plutôt agréables. Il faut arrêter de tirer des conclusions hâtives en se basant sur les spécimens les plus virulents. La majorité silencieuse est plutôt bienveillante.

ewenlau

« autochtones »… On est tous dans le même pays, la France (je pars du principe que les gens ici sont français car cet article parle de la France), non ? Et en plus osez regrouper 40% des habitants à « détestent les étrangers », « les dégoûter ». Incroyable le culôt.

benben99

Bah, c’est juste normal que ça coûte plus cher en zone rurale. S’ils faut installer 10 km de fibre juste pour relier deux maisons parce qu’ils ne veulent pas se payer la connexion satellite, je pense que c’est normal qu’il fasse une petite contribution de plus pour payer. Au pire, augmenter de 10 a 20 euros par mois sur vingt ans si les gens ne peuvent pas payer d’un coup ce que ca coûte pour l’installation. Ca se payera a long terme.

benben99

Vous avez bien raison, il ne faut pas généraliser sur les autochtones. Il y en a des vraiment gentils en campagnes, et je ne dis pas ca ironiquement. Mais faut reconnaître qu’il y a aussi quelques pommes pourries. Par contre, même s’ils sont gentils, ca ne change rien au fait que ce n’est pas aux citadins d’assumer la majorité des coûts. Le gouvernement devrait concentrer son aide sur les régions qui sont plus pauvres et les autres régions on devrait les laisser payer la grosse part de la facture.