Chipsets entrée de gamme: G965, nForce 650i Ultra, SiS672FX

Après avoir reconquis son marché historique sur le secteur du haut de gamme, grâce au lancement il y a bientôt un an de cela des Core 2 Duo, Intel tente dorénavant de consolider ses parts de marché sur l'entrée de gamme. L'arrivée des Processeurs Intel Core 2 Duo de la série E4xxx en est l'illustration puisque le prix du ticket d'entrée dans le monde de l'architecture Core a sérieusement diminué alors que l'arrivée toute récente des Pentium E et autres Celeron 400 ne fera que renforcer cette tendance.

Reste que pour accompagner un processeur à moins de 100 euros, beaucoup ne sont pas prêts à débourser 150 euros ou plus dans une carte mère. Aussi nous nous proposons de tester deux Cartes mères pour processeurs Intel dont le tarif est inférieur à 100 euros. Ici, nous revenons sur le récent nForce 650i Ultra de NVIDIA mais également sur le chipset SiS 672 FX avec solution graphique intégrée, les deux cartes visant des publics différents. Et nous les comparerons à ce que nous considérons être une carte de référence, la G965MDH de MSI, une carte mère microATX avec chipset graphique intégré de classe 965G, l'occasion de faire le point sur les performances du G965 longtemps après son lancement.

Intel G965 : la partie graphique

Bien qu'Intel s'apprête à lancer dans les semaines à venir son chipset avec solution graphique intégré de nouvelle génération, le G35, nous avons choisi de revenir sur le G965, un chipset disponible depuis plusieurs mois. Rappelons au passage que statistiquement, et cela peut surprendre, Intel est le leader de la 3D avec plus de 40% de parts de marché quand ATI et NVIDIA s'arrogent respectivement +/- 25%. Avec de telles parts de marché, les solutions intégrées Intel sont-elles à même de faire tourner des jeux 3D récents et de remplacer une carte graphique vendue plus d'une centaine d'euros ? C'est la question que nous nous poserons, tout en considérant les fonctionnalités annexes du G965.

Techniquement, le G965 inaugure un tout nouveau cœur graphique répondant au nom de GMA X3000 et utilisant une architecture différente des GMA 900 et 950 que l'on retrouvait sur les chipsets i915G/i945G. Première différence avec ces derniers, l'architecture du GMA X3000 est unifiée, un peu comme sur les dernières GeForce 8 et Radeon HD. Autre subtilité, le cœur GMA X3000 gère DirectX 10, du moins sur le papier, car en pratique les fonctions DirectX 10 ne seront probablement jamais activées. Du coup, le GMA X3000 se borne à prendre en charge DirectX 9.0c et donc le modèle de shaders 3.0.



Avec huit unités de calcul unifiées pouvant traiter aussi bien des pixels que des vertex shaders, le GMA X3000 est handicapé par des pilotes qui évoluent beaucoup trop lentement alors que la compatibilité avec les jeux est franchement aléatoire. Intel a bien fait quelques progrès en la matière mais avec un titre pourtant populaire comme Half-Life 2, l'eau ne s'affiche toujours pas sur bon nombre de scènes.



Par ailleurs, si le X3000 est le premier cœur graphique Intel à ne pas confier le traitement des vertex shaders au processeur, les pilotes actuels n'activent toujours pas cette fonctionnalité ! Intel vient de tout juste de publier une version bêta de ses pilotes 14.31 activant le traitement matériel des Vertex Shaders... mais seulement sous Windows XP. Nous en avons profité pour tenter de mettre en avant un gain éventuel de performances par rapport aux pilotes 14.29 mais hélas, nous n'avons enregistré aucun gain sous Doom 3. Normal, le jeu n'est pas franchement gourmand en vertex, du coup nous nous sommes rabattu sur FarCry. Ici le framerate moyen double, passant de 10 FPS en 1024x768 à un peu plus de 20 fps toujours dans cette résolution. Petit détail qui rend ce doublement des performances totalement inintéressant : notre scène de test était crépie à divers endroits de polygones multicolores. Heureusement que le titre figure dans la liste de compatibilité d'Intel... Côté mémoire enfin, le G965 puise la mémoire vidéo dont il a besoin dans la mémoire vive du système, avec un maximum de 256 Mo alloués. Officiellement, Intel indique une fréquence de fonctionnement de 667 MHz pour le cœur graphique du G965.

Intel G965 : les autres fonctionnalités

Au-delà des fonctionnalités purement graphiques, le G965 est un chipset assez similaire au P965 de la firme de Santa-Clara. Prenant en charge les Processeurs Core 2 Duo, il est officiellement compatible avec les fréquences de bus systèmes à 533, 800 et 1066 MHz. La compatibilité avec les Core 2 à FSB1333 n'est donc pas officielle, pas plus que la prise en charge des processeurs en 45nm. Le contrôleur mémoire double canal du G965 est quant à lui certifié pour la DDR2 800/667/533 alors qu'Intel propose sa technologie Flex Memory pour permettre de mixer les tailles de barrettes mémoires. Malgré l'intégration du contrôleur graphique, le bus PCI-Express est géré avec 16 voies dans le northbridge et 6 dans le southbridge.



Southbridge qui n'est autre qu'un ICH8 offrant la gestion d'un total de 10 ports USB 2.0 et de six connecteurs Serial-ATA 3Gb/s. Les fonctions RAID d'Intel sont bien entendu de la partie avec la gestion des modes RAID 0, RAID 1, RAID 0+1, RAID 5, RAID 10 et Intel Matrix. La technologie HD Audio est naturellement au programme et comme c'est le cas sur les derniers chipsets Intel, le G965 ne propose hélas aucun contrôleur IDE natif. En revanche, il intègre un contrôleur réseau Gigabit, contrôleur qu'aucun fabricant de carte mère n'utilise, sauf dans le cas des systèmes Viiv.

MSI G965-MDH

Le fabricant de Cartes mères MSI propose plusieurs modèles basés sur le chipset G965 d'Intel dont la G965MDH qui retient aujourd'hui notre attention. Au format micro-ATX et adoptant un PCB rouge aux embouts arrondis, la carte accueille quatre emplacements mémoires DDR2 et un socket LGA775. Dotée du chipset G965, ici refroidi passivement par un simple radiateur, la carte est certifiée Intel Viiv et propose deux ports PCI, un slot PCI-Express 16x et un connecteur PCI-Express 1x. Alimentée par un connecteur ATX 24 broches et un connecteur ATX 12 volts, la carte comporte un étage d'alimentation quadri-phasé.

Munie de six connecteurs Serial-ATA 3Gb/s, la G965MDH se dote d'un connecteur pour le lecteur de disquettes et d'un connecteur IDE. Seul problème, le connecteur IDE ne peut pas être utilisé pour installer un système d'exploitation, MSI ayant câblé le connecteur en émulation USB... Pire, le slot IDE n'est compatible qu'avec les périphériques UDMA66 : à ce compte là, il valait peut être mieux ne pas mettre de connecteur IDE sur la carte mère...



Disposant d'une puce VIA gérant le FireWire, la carte fait appel à un codec audio Realtek, en l'occurrence un composant ALC883, et dispose d'un contrôleur réseau Intel, indispensable pour que la carte soit certifiée Viiv. En matière de connectique, on trouve un port parallèle, un port série, un connecteur VGA DB15, deux ports PS/2, quatre ports USB 2.0, un connecteur FireWire, un connecteur RJ45 pour le réseau ainsi qu'une rampe de six connecteurs audio au format mini-jack.



Disposant au total de trois connecteurs pour ventilateurs, la carte de MSI propose un BIOS des plus succincts qui ne permet de régler ni la fréquence du bus système, ni la fréquence mémoire, ni même ses temps de latence. Un choix qui se comprend vu la destination de la carte (usage multimédia) mais qui reste malgré tout éminemment regrettable. Quant au bundle accompagnant la carte, il est particulièrement chiche. MSI fait le minimum syndical en livrant un manuel, un CD, un I/O Shield, une nappe IDE, un seul et unique câble Serial-ATA et un adaptateur électrique Molex vers SATA.

NVIDIA nForce 650i Ultra

En attendant la disponibilité de ses premiers chipsets avec cœur graphique intégré pour la plate-forme Intel, NVIDIA lançait tout récemment le nForce 650i Ultra, un chipset résolument axé sur l'entrée de gamme. Dépourvu de cœur graphique, le nForce 650i Ultra fait une croix sur bon nombre des spécificités habituelles des nForce comme la prise en charge du SLI ou encore les fonctions réseaux avancées. Composé d'un northbridge et d'un southbridge, le chipset se distingue des solutions Intel par sa prise en charge native du bus système à 1333 MHz alors que le contrôleur mémoire DDR2 gère sans ciller la DDR2-800. En revanche, les profils EPP ne sont pas intégrés.

Compatible avec les Processeurs Core 2 Duo, Core 2 Quad, et autres Pentium, le nForce 650i Ultra adopte un southbridge plutôt ancien sous la forme d'un nForce 430. Dès lors, ses fonctionnalités sont limitées avec la gestion d'un maximum de quatre ports Serial-ATA 3Gb/s compatibles NCQ et de 8 ports USB 2.0. On retrouve la prise en charge des modes RAID 0, RAID 1, RAID 0+1 et RAID 5 en plus du contrôleur IDE double canal natif. Intégrant un contrôleur réseau Gigabit, le nForce 650i Ultra est dépourvu des fonctionnalités NVIDIA habituelles comme le Teaming. En revanche, la technologie First Packet qui permet de réordonner les paquets pour optimiser le ping est de la partie même si hélas, les pilotes NVIDIA pour Windows Vista n'activent toujours pas cette fonction.



Du côté du PCI-Express, le nForce 650i Ultra gère 16 lignes attribuables à un périphérique, en l'occurrence le port graphique, auxquelles s'ajoutent deux lignes 1x pour des périphériques PCI-Express 1x. Afin de se démarquer, NVIDIA insiste sur le fait que son nForce 650i Ultra est refroidi passivement alors qu'il dispose d'une optimisation lorsqu'une carte graphique GeForce est utilisée. Différente du LinkBoost des nForce 680i, une fonction qui avait brillé par son inefficacité, la nouvelle optimisation overclocke automatiquement certaines puces graphiques. Petit problème pour NVIDIA, seule une poignée de puces GeForce sont pour l'instant compatibles comme le GeForce 7300 GT ou le GeForce 7600 GS.

eVGA nForce 650i Ultra

eVGA est pour l'instant le seul fabricant, du moins à notre connaissance, à avoir annoncé une carte mère dotée du chipset nForce 650i Ultra. Au format ATX, celle-ci est d'une facture assez classique avec quatre emplacements mémoire DDR2, un socket LGA-775 et un étage d'alimentation sur six phases. La connectique de l'alimentation est composée d'un connecteur ATX 24 broches et d'un double connecteur ATX 12 volts. Alors que le northbridge est recouvert d'un radiateur passif, le southbridge est à nu. Dotée de trois ports PCI, la carte offre un connecteur PCI-Express 16x pour la carte graphique et deux ports PCI-Express 1x.

Contrairement à ses grandes sœurs en nForce 680i, la nForce 650i Ultra d'eVGA adopte un agencement sensiblement des ports Serial-ATA alors que les connecteurs ATX pour le boîtier sont ici accessibles. Des efforts certains ont été réalisés sur la disposition globale, le port IDE étant par exemple placé à 90°, mais hélas il reste encore du travail. Certains condensateurs sont bien trop proches des emplacements mémoire avec le risque bien réel de les tordre lors de la mise en place des barrettes. Dotée d'un seul port IDE (alors que le chipset peut normalement en gérer deux) et de cinq connecteurs pour ventilateurs dont un dédié au processeur, la carte conserve un connecteur pour lecteur de disquettes, et offre un codec audio Realtek ALC885.



Dépourvue de FireWire, la carte adopte une connectique externe on ne peut plus chiche avec seulement quatre ports USB 2.0, un connecteur RJ45, deux ports PS/2 et six connecteurs audio mini-jack. Exit donc les ports série, ports parallèle et autres sorties audio numériques. En ce qui concerne le BIOS, ce dernier est assez complet même si logiquement plus limité que celui des Cartes mères nForce 680i. eVGA nous permet de régler la fréquence du bus mémoire et celle du bus processeur de manière totalement indépendante, alors que les temps de latence de la mémoire sont largement ajustables. Les tensions sont également modifiables, y compris pour le FSB et le northbridge, avec un maximum de 2,1v pour la mémoire et 1,6v pour le processeur, ce dernier paramètre étant un rien faible. La fréquence du bus PCI-Express est elle aussi ajustable.



Terminons en évoquant le bundle qui accompagne cette carte mère. eVGA livre, outre un guide d'installation rapide et du reste peu attractif, un manuel complet et un CD de pilotes. On retrouve dans l'emballage quatre câbles Serial-ATA, deux adaptateurs électriques Molex vers SATA, un câble IDE et une nappe pour le lecteur de disquettes. Accessoirement, eVGA livre une équerre munie de quatre ports USB ainsi qu'une équerre avec un port série.

SiS 672 FX

Depuis les arrivées respectives de NVIDIA et d'AMD dans le monde des chipsets, le taïwanais SiS s'est fait beaucoup plus discret. Pourtant la firme continue son petit bonhomme de chemin, même si elle reste aujourd'hui présente essentiellement dans les Cartes mères OEM équipant les ordinateurs d'entrée de gamme que l'on trouve chez certains grands noms de l'informatique. Dernièrement, SiS lançait le SiS672FX, un chipset pour Processeurs Intel muni d'une solution graphique intégrée.

Compatible avec les processeurs Intel Core 2 Quad, Intel Core 2 Duo, Intel Pentium D et Intel Pentium 4 (le listing peut paraître évident mais l'histoire nous a appris que cette précision n'est jamais superflue), le SiS672FX est compatible avec le bus système - ou FSB - 1066 MHz. Intégrant un contrôleur mémoire DDR2, le SiS672FX se limite à la prise en charge de la DDR2 667 et ce sur un seul canal, un détail qui risque de faire toute la différence lorsque l'on examinera les performances de nos différentes cartes mères. On notera que notre carte mère de référence pouvait fonctionner avec de la DDR2 800 mais ce support n'est hélas pas officiel. Qui plus est, le SiS672FX ne peut gérer que deux emplacements mémoire pour un total de 4 Go maximum supportés. Gérant 16 lignes PCI-Express, le northbridge de notre SiS672FX est compatible avec la révision 1.1 des spécifications du bus.



Le cœur graphique intégré au SiS 672 FX est de classe DirectX 9.0 et est baptisé Mirage 3+. Pouvant adresser jusqu'à 256 Mo de mémoire vidéo, en puisant dans la mémoire système, le cœur graphique de SiS se limite à la prise en charge du modèle de shaders 2.0. Les Vertex Shaders ne sont pas gérés par le Mirage 3+ qui confie cette tâche au processeur. Particulièrement modeste, le SiS 672 FX est tout de même compatible avec Windows Vista et son interface graphique Aero. Il ne faudra toutefois pas lui en demander plus et sans attendre les tests 3D, nous pouvons déjà vous révéler que le SiS 672 FX est hélas tout juste bon à afficher le bureau de Windows. Tout comme le G965, le SiS 672 FX ne dispose qui plus est d'aucun encodeur DVI ni d'aucune prise en charge native des normes HDCP ou HDMI.



Impossible de clore ce chapitre dédié au cœur graphique Mirage sans évoquer les pilotes. Si les pilotes que propose SiS sont soignés, nous avons noté divers bugs avec l'impossibilité de lancer une partie sous Half-Life 2 Lost Coast (retour au bureau systématique) ou encore l'affichage d'eau en lieu de place des montagnes sous Far Cry. Bref les pilotes SiS sont encore pires que ceux d'Intel et ce même avec des jeux pourtant assez anciens. Pire, le déplacement des fenêtres à l'écran entraîne souvent une corruption de leur barre de titre



Côté southbridge, SiS couple son 672 FX avec une puce SiS 968 connectée via le bus MuTIOL propriétaire de SiS (1 Go/s de bande passante). Le southbridge gère deux lignes PCI-Express 1x, six ports PCI et dispose d'un contrôleur IDE en ATA133. Le Serial-ATA est naturellement de la partie avec deux ports en Serial-ATA 3Gb/s gérés. Bon point pour SiS, le programme d'installation de Windows Vista détecte automatiquement les disques connectés en Serial-ATA sans demander de pilote. Ici, le southbridge est compatible avec l'AHCI, mais pas avec le NCQ, et propose les modes RAID 0 et RAID 1. On retrouve un contrôleur USB 2.0 pouvant gérer un total de huit ports ainsi qu'une interface pour les codecs HD Audio. Le réseau est ici absent puisque confié à une puce extérieure.

SiS672FX : la carte mère

Pour ce test, SiS Taiwan nous a fait parvenir une carte mère de référence dotée de son dernier chipset avec solution graphique intégrée, le SiS672FX. Au format ATX, cette carte mère fleure bon la carte expérimentale. Il faut dire qu'outre les nombreux connecteurs de test, le bas du PCB dissimule un connecteur d'extension. Avec une alimentation quadriphasée, épaulée par un connecteur ATX 24 broches et un connecteur ATX 2x 12v, la carte adopte un Socket LGA775 et comporte deux emplacements mémoire en DDR2. Le refroidissement est ici assuré par un dispositif inexistant, les deux puces composant le SiS672FX étant à nu. Ce choix surprend d'autant plus qu'en fonctionnement les puces restent tièdes.



Avec deux ports PCI, la carte propose un connecteur PCI-Express 16x et deux slots PCI-Express 1x. Elle dispose par ailleurs de deux connecteurs Serial-ATA, d'un connecteur IDE et d'un port pour le lecteur de disquettes. La gestion du son est ici confiée à une puce Realtek ALC883 alors que le réseau dépend d'un contrôleur gigabit SiS196. Qui a dit qu'on était jamais aussi bien servi que par soi même ?



En matière de connectique extérieure, la carte propose six ports USB 2.0, un connecteur RJ45, un port VGA DB15 et deux connecteurs PS/2. SiS fait ici une croix sur la connectique DVI alors que le circuit audio dispose de neuf connecteurs mini-jack au total. Aucune sortie optique n'est en revanche proposée. Embarquant un BIOS AMI, la carte propose des fonctions assez sommaires en matière de réglage de fréquences ou de latence. L'utilisateur peut au mieux régler la CAS (et seulement la CAS) ou agir sur le ratio mémoire employé. Le bus système est lui aussi ajustable mais nos tentatives de faire démarrer notre Core 2 Duo E4300 avec un bus 1333 sont hélas restées vaines. Il faut dire que le BIOS ne permet pas d'ajuster les tensions, un réglage pourtant crucial pour réussir un overclocking. Notez pour finir que, prototype oblige, nous avons choisi de ne pas donner de note à la carte mère de référence SiS.

Pour évaluer les performances de nos trois chipsets, nous avons eu recours à une configuration commune dont le détail figure ci-dessous :

• Processeur Intel Core 2 Duo E4300,
  
• 2x1 Go mémoire DDR2 Corsair Twin2X 6400 C4,
  
• Carte graphique NVIDIA GeForce 7600 GS,
  
• Disque dur Hitachi 80 Go - Serial-ATA

Nos divers systèmes utilisaient tous les derniers pilotes et BIOS disponibles à la date du test avec notamment les pilotes ForceWare 158.24. Précisons que nous utilisons une carte graphique pour les tests de performances synthétiques alors que nous avons volontairement descendu notre DDR2 800 à 667 MHz, le chipset SiS et la carte mère MSI ne supportant pas la DDR2-800. C'est précisément pour cette raison que nous testerons la carte mère eVGA à base de nForce 650i Ultra avec de la DDR2-667 mais également avec de la DDR2-800. Enfin, sachez que Windows Vista Edition Intégrale équipait toutes nos machines de test.

3DMark 06 - v1.1.0 - Test processeur

Grand classique, le test processeur de 3DMark06 semble donner sa préférence au G965 d'Intel qui termine ici premier quand les chipsets nForce 650i Ultra et SiS 672 FX sont à quasi-égalité. On notera d'ailleurs que le passage de la DDR2-667 à la DDR2-800 sur la carte mère nForce 650i Ultra ne change pratiquement pas les performances relevées.

PCMark 05 - CPU - v1.2.0

Sans surprise, le test processeur de PCMark 05 ne met pas en avant de grande différence de performances entre nos trois systèmes. Certes le nForce 650i Ultra est en tête, mais grâce à un avantage plus que minime sur le G965 d'Intel ici représenté par une carte mère MSI.

PCMark 05 - Mémoire - v1.2.0

A l'inverse des tests processeur, le test mémoire de PCMark 05 permet de marquer une nette différence entre le SiS 672 FX qui se contente d'un contrôleur simple canal et le G965 d'Intel. Les performances mémoires du G965 d'Intel sont en effet 19% supérieures à celles offertes par SiS. Et logiquement, le nForce 650i Ultra utilisé avec de la DDR2-800 prend le dessus en offrant les meilleures performances.

Sandra Xi SP1 - Test processeur

A la manière de 3DMark 06 et de PCMark 05, Sandra Xi ne souligne aucune différence de performance entre nos divers chipsets en ce qui concerne l'efficacité de leur interface processeur.

Sandra Xi SP1 - Test mémoire

Le test mémoire est en revanche plus intéressant puisqu'il met en avant de véritables différences de performances. En tête figure le nForce 650i Ultra qui, utilisé avec de la DDR2-667 ou de la DDR2-800 fait de toute façon mieux que le G965 équipant notre carte mère MSI. Avec son contrôleur mémoire simple canal, le SiS672FX termine bon dernier. Face à lui, le nForce 650i Ultra couplé à de la DDR2-667 offre une bande passante mémoire 36% supérieure.

ScienceMark 2.0 - Primordia

Pour ScienceMark 2.0, test mathématique par excellence, les performances sont véritablement équivalentes d'un système à l'autre. On note bien un léger écart entre l'usage de DDR2-667 et de DDR2-800 sur la plate-forme nForce 650i Ultra mais face à la configuration la plus rapide, celui-ci ne dépasse pas les 0,3%.

Cinebench 9.5

Pour Cinebench, un logiciel qui utilise le moteur de rendu 3D de Cinema4D pour mesurer le temps nécessaire au rendu d'une scène 3D, nForce 650i Ultra et G965 sont à égalité. En revanche, le chipset SiS 672 FX marque ici le pas en terminant dernier. D'après Cinebench, l'Intel G965 est, à configuration identique, 4% plus véloce que son concurrent signé SiS.

Compression de fichiers Winrar 3.70

Pour ce test, nous mesurons le temps nécessaire à la compression d'un peu plus de 650 Mo de données au format RAR. Nous utilisons la toute dernière version 3.70 de WinRAR et les résultats sont ici exprimés en secondes. La lecture du graphique est donc inversée. Le système le plus lent est ici la plate-forme SiS qui met plus de cinq minutes pour venir à bout de nos données quand les autres systèmes s'acquittent de la même tâche en un peu plus de quatre minutes. Au passage, on note que la carte mère MSI, la G965-MDH, vient ici chatouiller notre nForce 650i Ultra alors même qu'elle exploite notre DDR2 800 en mode 667 MHz.

Compression vidéo : TMPGEnc 4.2.3.193 Xpress

Pour le test de compression vidéo nous utilisons TMPGenc et nous mesurons le temps nécessaire pour convertir une vidéo au format AVI DV en MPEG 2. Là encore les résultats sont exprimés en secondes avec une lecture inversée du graphique. Handicapé par son contrôleur mémoire simple canal, le SiS 672 FX ne fait pas de merveilles et se retrouve une fois encore dernier. Ici aussi notre système Intel G965 fait mieux que le nForce 650i Ultra utilisé pourtant lui aussi avec de la DDR2-667. Seule la combinaison nForce 650i Ultra et DDR2-800 termine en tête, devant le G965 mais de peu.

Transfert USB 2.0

Nous nous éloignons quelque peu des tests applicatifs en évaluant ici le débit de l'interface USB 2.0 sur le SiS 672 FX face au nForce 650i Ultra de NVIDIA. Pour cela, nous utilisons PCMark 05 et un disque dur externe en USB 2.0. Sans grande surprise, le chipset de NVIDIA affiche les meilleures performances en la matière avec un score 13% supérieur à celui obtenu par SiS.

Transfert Serial-ATA

Dans le même esprit que le test précédent, nous opposons le nForce 650i Ultra au SiS 672 FX. Ici, nous utilisons toujours PCMark 05 avec un disque dur Seagate en Serial-ATA. Le chipset de NVIDIA l'emporte une fois encore face au SiS 672 FX avec des performances 6% supérieures.Notez que pour les tests de performances 3D nous comparons les résultats obtenus sur le SiS 672 FX avec ceux du G965 d'Intel mais également avec ceux d'une GeForce 7300 GT, une carte graphique résolument entrée de gamme. Cette dernière étant utilisée sur la plate-forme SiS, en PCI-Express 16x.

Doom 3

On démarre avec Doom 3 où les performances de nos diverses puces laissent sans voix. Le SiS 672 FX est inutilisable que ce soit en 800x600 ou en 1024x768, le framerate n'atteignant même pas les 2 FPS de moyenne. Le G965 d'Intel fait mieux avec 13 ou 17fps de moyenne mais cela reste inexploitable. Face à ces piètres prestations, la GeForce 7300 GT de NVIDIA passe pour une carte monstrueusement puissante, ses performances étant au bas mot six fois supérieures.

Far Cry v1.4

Enchainons avec Far Cry où les résultats ne sont guère plus flamboyants. Le G965 d'Intel est ici bien plus rapide que le SiS 672 FX mais nous partons de tellement bas... Le chipset de SiS ne dépasse même pas les 4 fps en 800x600 alors que le G965 atteint les 10 fps. Bref, Far Cry, dont la sortie remonte pourtant à mars 2004, est injouable, que ce soit avec un chipset Intel ou avec un chipset SiS. Seule la GeForce 7300 GT de NVIDIA permet de jouer convenablement à Far Cry avec un taux d'images à la seconde supérieur aux 75fps.

3DMark 06

Sans grande surprise, 3DMark 06 confirme les écarts monstrueux entre nos diverses solutions. Le SiS672FX est ici handicapé par le faible nombre de tests qu'il peut exécuter n'étant pas compatible DirectX 9.0c alors que le G965 ne brille pas franchement. Finalement c'est une fois encore la carte graphique GeForce 7300 GT qui l'emporte et de loin...

Half-Life 2 Lost Coast

Nous terminons avec Half-Life 2 Lost Coast, ici exécuté en désactivant le rendu HDR. Malgré cette désactivation, le SiS 672 FX n'est pas capable d'afficher la moindre image puisque nous sommes systématiquement gratifié d'un retour sur le bureau Windows. Les scores du G965 font peine à voir alors que la GeForce 7300 GT semble finalement sortie d'un autre monde...

Overclocking

Des trois Cartes mères retenues, seule la carte d'eVGA nous a permis d'effectuer un overclocking digne de ce nom. Il faut dire que MSI bride volontairement son BIOS sur sa G965-MDH en bloquant tout changement de fréquence du FSB ou de la mémoire alors que la carte mère de référence de SiS dispose d'un BIOS par trop restreint pour permettre d'explorer vraiment son potentiel en ce domaine. Au mieux, nous avons pu passer notre Core 2 Duo E4300 d'un FSB 800 MHz à un FSB 1066 MHz, le démarrage étant impossible avec un FSB 1333 MHz, même en prenant le coefficient mémoire le plus bas.

Retour donc sur le nForce 650i Ultra qui nous permet, d'un coup d'un seul, de passer d'un FSB 800, le bus système par défaut de notre Core 2 Duo E4300, à un bus système 1333 MHz et ce par une simple modification de sa valeur dans le BIOS. Nul n'est besoin de toucher aux tensions, le BIOS se débrouillant très bien tout seul. Pour une carte mère vendue moins d'une centaine d'euros, la nForce 650i Ultra d'eVGA se débrouille donc plutôt bien en la matière même si elle n'égalera pas les ténors du genre comme le P965 d'Intel.

Conclusion

Arrivés au terme de cet article, la conclusion qui s'impose, surtout à la lecture de la page dédiée aux performances 3D, est que les solutions graphiques intégrées ne font toujours pas de miracles. Intel a beau mettre en avant des changements d'architecture, des fréquences supérieures, rien n'y fait, les performances ne sont définitivement pas au rendez-vous, ne serait-ce que pour jouer décemment à des jeux dont la sortie remonte pourtant à mars 2004... Et ce n'est pas le Mirage 3+ de SiS qui va changer la donne, ses performances étant encore pires, puisqu'elles tiendraient presque de l'ordre... du mirage (NDLR : oui celle-ci était facile). Vu l'écart de performances avec une banale GeForce 7300 GT, vendue rappelons-le pour la forme, un peu plus de soixante euros, il serait dommage de s'en priver.

Bref, les chipsets avec graphique intégré sont surtout là pour afficher le bureau Windows et rien de plus. En ce qui concerne les autres fonctionnalités, le G965 d'Intel remplit sa tâche de manière tout à fait honorable en offrant de bonnes performances globales et une connectique tout à fait satisfaisante. De son côté, le chipset SiS 672 FX déçoit par son côté vraiment chiche : pas plus de 2 connecteurs Serial-ATA ou un contrôleur mémoire DDR2 simple canal qui grève lourdement les performances. En contrepartie, le chipset SiS ne chauffe pratiquement pas... Selon nous, il n'a d'intérêt que dans les systèmes MediaCenter ou dans les PC à très bas coût, puisqu'il ne peut hélas pas concourir face au G965 d'Intel ou au nForce 650i Ultra de NVIDIA tant sur le plan des performances (3D ou non d'ailleurs) que sur celui des fonctionnalités.

Terminons en évoquant le cas du nForce 650i Ultra, dernier-né de la famille nForce. Plutôt intéressant, avec de bonnes performances, des fonctions assez complètes et même des capacités d'overclocking plutôt inédites vu le segment visé, ce chipset souffre hélas de divers handicaps. Tout d'abord, seul eVGA fabrique une carte mère l'adoptant, carte mère non distribuée en France. Ensuite, NVIDIA ne propose toujours aucun vrai pilote pour son nForce sous Windows Vista, les fonctionnalités comme le First Packet, pourtant mises en avant par la firme au caméléon, étant indisponibles. Un comble, qui nous paraît tout simplement inadmissible plus de quatre mois après la sortie de Windows Vista.


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