Alex Vieux, Red Herring :”Il faut faire de la France la capitale technologique européenne “

30 janvier 2008 à 15h37
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A l'occasion d'une conférence organisée par sa société à Lyon, Alex VIEUX, CEO de Red Herring, partage son regard sur la nouvelle génération de jeunes pousses hexagonales et propose quelques pistes pour accélérer leur croissance et améliorer leur financement.

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Alex VIEUX
JB -Alex VIEUX, bonjour. Quel regard portez vous sur la nouvelle génération d'entreprenautes français ?

AV -Les nouvelles start ups qui eclosent en 2008 vont vivre dans un environnement totalement différent de celui que nous avons connu durant le cycle précédent, entre 1998 et 2001.

Trois transformations majeures vont s'ajouter à la dynamique antérieure. D'une part, le contexte franco-français a changé. La venue de Nicolas Sarkozy donne un autre élan aux entrepreneurs de l'hexagone. En effet, qu'on le veuille ou non la France s'est un peu débarassée pour le moment de cette image internationale de nation frileuse et grincheuse incompatible avec la high tech.

De surcroit, la high tech française dispose de cette seconde generation d'entrepreneurs qui ont déjà essuyé les platres ou réussi leur première experience. Ils ont mûri et ont appris de leurs succès ou échecs et sont repartis au front.

Enfin, nous disposons d'un changement de génération technologique pour laquelle la France a des atouts incroyables : le clean tech, le web 2.0 (voir le succès de Web 3.0 en décembre) qui vont susciter une nouvelle serie de start ups comme le monde du sans fil apporte l'innovation en Finlande. Dans ce contexte, le Red Herring fait une rentrée modeste dans l'écosysteme de l'hexagone avec l'ambition d'y figurer parmi les catalystes du futur.

JB -Quelles doivent être les priorités de ces nouvelles jeunes pousses ?

AV -Les nouvelles pousses doivent aller en Asie et à l'étranger. Il faut emuler le modele israélien et aller à l'encontre de l'echec allemand. Nos voisins d'outre rhin se satisfont des start ups qui copient les technologies américaines car elle se contentent de leur marché interieur. Ils ont tout faux. Il faut aller en Asie et en Amerique tout de suite. Etre des pionniers va au dela de la découverte, il faut aller vers des sentiers non encore éculés, L'inde et les pays émergents. Les entrepreneurs français y trouveront leur compte sans aucun doute.

JB -Le financement de l'innovation vous parait il désormais satisfaisant ?

AV -Trois choses. Défiscaliser. Défiscaliser. Et défiscaliser. Il faut faire de la France la capitale technologique européenne et rompre avec les tabous. Aussi, au lieu de voir partir nos ingénieurs dans la Silicon Valley ils resteront en France et monteront à leur tour une entreprise en France. Mais il faut du courage et seul Sarkozy ou Strauss-Kahn peuvent réussir quelque chose de cette audacité. Celle-ci doit porter sur une fiscalisation minuscule des plus values boursières des entreprises françaises de high tech de moins de sept ans d'existence (le temps d'un cycle), un taux réduit d'impot sur les sociétés, un taux de charges sociales amoindri et une réduction des frais notariés etc... Le retour sur investissement viendra en deux étapes: les impôts directs des employés de la high tech et les revenus fiscaux des start ups qui auront plus de sept ans d'âge sans compter les effets macro economiques naturels de créations d'emplois (trois ou quatre supplementaires) dans le secteur. L'Amerique depuis trente ans vit le renouvellement de ses industries avec plus ou moins d'harmonie grâce à la high tech.

JB -Alex VIEUX, je vous remercie !
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