Jérôme de LABRIFFE, IAB : "Le média Internet est désormais arrivé à maturité"

26 janvier 2007 à 11h48
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Jérôme de LABRIFFE
JB - Jérôme de LABRIFFE, bonjour. Quel bilan tirez vous de cette année 2006 ?

JL - L'année dernière a marqué une rupture pour la publicité en ligne. Désormais, elle ne se limite plus aux habituels annonceurs captifs mais elle s'ouvre à l'ensemble des acteurs de l'économie, y compris des marques grand public comme Coca Cola, L'Oréal ou Procter & Gamble. L'internet n'est plus "hors média" et s'impose au même titre que la télévision, la radio, la presse ou l'affichage, comme un véritable média.

JB - Ces annonceurs sont désormais convaincus de l'efficacité du média internet ?

JL - Nos études NetImpact montrent clairement depuis quelques années l'efficacité du média internet, y compris pour des produits de grande consommation comme des céréales. On est passé du "pourquoi" au "comment" être présent sur internet et c'est toute l'ambition de l'IAB que d'aider nos membres à optimiser leurs investissements publicitaires sur ce nouveau média, avec les bonnes études, les bons chiffres et un Benchmark des meilleures pratiques.

JB - Pensez vous que l'arrivée de gros annonceurs pourrait avoir un impact positif sur les tarifs publicitaires ?

JL - Pour le moment, la tendance est à la stabilisation du prix du CPM et je pense que le marché n'est pas encore assez structuré pour observer ce type de phénomène.

JB - L'augmentation des résolutions des écrans pousse t'elle à la surenchère en matière de formats de bannières publicitaires ?

JL - Les dernières études de l'IAB confirment le succès de formats comme la grande bannière 728*90 ou le pavé 300*250 mais des formats traditionnels comme la bannière 468*60 n'ont pas pour autant disparu. Nos études montrent même qu'une petite bannière en phase avec son contexte peut être plus efficace qu'une grande bannière seule au milieu de la page.

La démocratisation du haut débit pousse également les agences à tester de nouveaux formats rich média comme la vidéo. Pour le moment, nous testons différents formats, différents modes de facturation et l'IAB n'a pas encore statué sur ce sujet. Mais à mes yeux, l'important est de mettre le format au service de la créativité, et non l'inverse.

JB - Travaillez vous également sur de nouveaux environnements comme l'internet mobile ?

JL - Nous avons eu des discussions informelles avec la Mobile Marketing Association et nous suivons avec intérêt les expérimentations des spécialistes du sujet. Mais je pense que le marché ne décollera pas cette année car cet environnement est encore trop hétérogène, avec une multitude de formats d'écrans, de débits, de technologies, etc... Nous attendons que les opérateurs fassent cet effort de rationalisation du marché.

JB - Pourquoi les liens sponsorisés ne sont ils pas encore comptabilisés par l'IAB ?

JL - Malheureusement, aucune des grandes plates-formes de liens sponsorisés ne communique de chiffres et nous espérons sortir de cette impasse au cours de l'année 2007. Certains analystes évaluent le poids des liens sponsorisés à un gros tiers du marché de la publicité en ligne. L'IAB s'intéresse bien évidement à ce format et procédera à leur comptabilisation dès que cela sera possible.

JB - Ces derniers mois ont marqué le réveil de grands groupes de communication comme TimeWarner, News Corp ou Lagardère. Pensez vous qu'ils peuvent bousculer les grands portails web ou les régies des FAI ?

JL - En effet, leur arrivée se fait simultanément à celle des grands annonceurs et démontre clairement la maturité du média. Votre question me rappelle l'époque de la bulle internet où personne ne savait qui contrôlerait les flux d'internautes et comment il fallait monétiser cette audience. Aujourd'hui, les moteurs de recherche ou les fournisseurs d'accès ont démontré un certain savoir faire pour capter cette audience mais il ne faut sans doute pas sous estimer les grands éditeurs dont c'est également le métier. A mes yeux, les vainqueurs seront ceux qui sauront mettre la bonne publicité en face de la bonne audience. Cela passe sans doute par une maitrise totale de l'indexation du contenu, y compris audiovisuel, afin de valoriser au mieux la marque de l'annonceur.

JB -Jérôme de LABRIFFE, je vous remercie.
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