Nouveau record en Empire du Milieu. Trois fusées Longue Marche ont pris leur envol en 19 heures seulement, témoignant des capacités décuplées du pays dans le spatial.

Le lancement d'une fusée Long March 5B. ©CNSA
Le lancement d'une fusée Long March 5B. ©CNSA

Car les relents de guerre froide entre la Chine et les États-Unis sont bel et bien là. La semaine dernière, Jared Isaacman, futur administrateur de la NASA, se montrait catégorique devant le Sénat : « Les États-Unis retourneront sur la Lune avant leur grand rival », lançait-il en faisant évidemment référence à l'Empire du Milieu.

Les Américains ont de quoi se méfier. Le programme spatial chinois avance sans encombre et l'objectif est clair : poser des taïkonautes sur la Lune en 2030, puis y implanter une base permanente. Et selon un rapport, le pays pourrait dépasser les États-Unis dans la conquête spatiale dans quelques années seulement.

83 lancements en 2025

En opérant trois lancements en moins de 24 heures, ces 8 et 9 décembre, la Chine rappelle qu'elle dispose d'un accès à l'orbite incroyablement fiable. Tout d'abord, une fusée Long March 6A a décollé du centre spatial de Taiyuan, dans le nord, pour déployer une nouvelle salve de satellites destinés à la méga-constellation Guowang, le futur réseau national chinois de haut débit en orbite basse.

Quelques heures plus tard, un autre tir a suivi depuis Jiuquan, en plein désert de Gobi. Cette fois, une Long March 4B a envoyé en orbite Yaogan 47, un satellite classifié destiné aux opérations militaires chinoises. Et enfin, la série s'est conclue avec le lancement d'une Longe March 3B depuis le centre spatial de Xichang, dans l'ouest du pays, pour mettre sur orbite un autre satellite classifié : TJSW-22.

Cette cadence marque un record pour la Chine, qui a déjà opéré 83 lancements en 2025. Son record annuel, établi l'année dernière, était fixé à 68. C'est tout de même bien en dessous des 159 lancements réalisés par SpaceX depuis le début de l'année, mais cela laisse imaginer le rythme que sera capable d'atteindre le pays lorsqu'il maîtrisera la technologie des fusées réutilisables…

La sonde Chang'e 6 sur la Lune prise depuis un rover. ©CNSA/CLEP
La sonde Chang'e 6 sur la Lune prise depuis un rover. ©CNSA/CLEP

Enjeu crucial

L'enjeu de la Lune est aujourd'hui crucial, selon Isaacman. « Ce n'est pas le moment de tergiverser, mais d'agir, car si nous prenons du retard, si nous commettons une erreur, nous risquons de ne jamais rattraper notre retard, et les conséquences pourraient modifier l'équilibre des pouvoirs ici sur Terre », a-t-il expliqué devant les législateurs américains.

Si le programme Artemis prend du retard, alors la Chine pourrait se rendre sur la Lune pour la première fois de son histoire avant que les Américains y retournent. Et c'est tout bonnement inenvisageable pour Washington…

Source : Space.com