TSMC a licencié plusieurs employés accusés d'avoir organisé, ou tenté d'organiser, la fuite de secrets industriels entourant son nouveau procédé de gravure en 2 nm. La justice taïwanaise devrait prendre le relai, avec un arsenal législatif bien particulier.

TSMC ne badine pas (du tout) avec la fuite potentielle de secrets industriels, encore moins quand il s'agit de son nouveau procédé de gravure en 2 nm, très avancé, et donc très convoité. Selon Nikkei, l'entreprise a licencié sur-le-champ plusieurs employés accusés de s'être livrés à des « activités non autorisées ». Ces derniers devraient par la suite répondre de leurs agissements devant la justice taïwanaise.
Quand le géant taïwanais se protège des regards indiscrets
Selon des sources anonymes citées par le quotidien économique japonais, ces employés auraient (a minima) tenté d'accéder à des informations confidentielles liées au protocole de gravure en 2 nm, que TSMC devrait commencer à exploiter à grande échelle l'année prochaine. Ces activités non autorisées auraient été découvertes lors de contrôles de routines menés par la firme, alors que les employés incriminés étaient toujours membres du personnel. Leur licenciement aurait quant à lui été immédiat.
Au travers de sa division en charge de la propriété intellectuelle, TSMC conduirait actuellement des investigations visant à déterminer l'étendue de cette effraction. À ce stade, l'article de Nikkei ne mentionne d'ailleurs pas quel concurrent, ou quel pays, aurait pu collaborer avec les ex-employés de TSMC pour voler des informations cruciales concernant le node 2 nm (ou tenter de le faire).
Ce que l'on peut en tout cas préciser, c'est que seuls Samsung Foundry, en Corée, et Rapidus, au Japon, sont toujours engagés dans la course à la gravure en 2 nm.

L'espionnage industriel prend une teinte particulière quand il s'agit de TSMC…
Cela dit, la Chine et son champion local, SMIC, auraient le plus à gagner d'une fuite de secrets industriels émanent de TSMC : ce dernier est en effet toujours limité à un procédé de gravure en 7 nm, basé sur d'anciens équipements DUV (les sanctions américaines l'ayant empêché de s'équiper en machines EUV plus avancées).
Cependant, il est bien sûr impossible de tirer la moindre conclusion dans cette affaire. Du moins à ce stade, car l'enquête débute.
On sait par contre que les employés licenciés par TSMC pourraient faire l'objet de poursuites judiciaires sévères de la part de la justice taïwanaise. Nikkei explique en effet que bureau du procureur général de Taïwan traitera cette affaire sous l'angle de la Sécurité Nationale, comme l'y autorise la loi depuis 2022.