Prévue d'ici fin 2026, l'extinction de la 2G fait paniquer de nombreux professionnels, qui demandent à Orange son report. Mais l'opérateur reste plutôt ferme sur sa position.

L'arrêt de la 2G en France est aussi nécessaire qu'il pose problème. Un vrai casse-tête ! © Alexandre Boero / Clubic
L'arrêt de la 2G en France est aussi nécessaire qu'il pose problème. Un vrai casse-tête ! © Alexandre Boero / Clubic

Alors que le réseau 2G sera définitivement débranché par Orange et les opérateurs avant la fin de l'année prochaine, suivi de la 3G un peu plus tard, la fronde s'organise. Ascenseurs, automobile et téléassistance : tous crient au calendrier impossible. Après l'Assemblée nationale et diverses commissions, voilà que les fédérations professionnelles réclament à l'opérateur historique deux années supplémentaires pour éviter la catastrophe industrielle.

Pourquoi la 2G devient un fardeau pour les opérateurs français

L'annonce n'a rien de surprenant, les opérateurs veulent tourner la page des anciens réseaux mobiles. La 2G s'éteindra courant 2026, suivie de la 3G entre 2028 et 2029. La démarche suit une logique industrielle cohérente, les télécoms préférant concentrer leurs efforts sur la 5G et préparer l'arrivée de la 6G, qui pointe déjà.

Les arguments techniques ne manquent pas pour justifier cette transition. Les équipements 2G font état de failles de sécurité préoccupantes, ils sont énergivores et leur utilité relative interroge, à l'heure des réseaux ultra-rapides. Maintenir cette infrastructure vieillissante représente un coût croissant qui n'est plus justifié au regard des performances déclinantes de la technologie. En d'autres termes, l'équation économique ne tient plus.

Sauf que cette logique dont nous parlions ne fait pas que des heureux, loin de là. Déjà, près d'un million de Français utilisent encore des téléphones compatibles uniquement avec ces anciennes technologies. Plus problématique encore, de nombreux secteurs professionnels dépendent entièrement de la 2G pour leurs équipements critiques, ce qui crée d'emblée un véritable casse-tête logistique.

Les professionnels redoutent une catastrophe industrielle en 2026

Comme l'explique l'UFC-Que Choisir, les fédérations professionnelles montent au créneau. Après l'Assemblée nationale en février et la Commission supérieure du numérique en avril, les fédérations de l'industrie des solutions électriques et numériques du bâtiment (IGNES) et des entreprises de services à la personne (FESP) alertent à leur tour le Sénat.

Brice Alzon, de la FESP est formel : « Il sera très compliqué de remplacer dans les délais les 300 000 systèmes de téléassistance concernés », en faisant référence aux chiffres avancés par les ascensoristes, que nous vous révélions l'an dernier.

Brice Brandenburg, de l'IGNES, explique de son côté que les entreprises « ont besoin de plus de temps pour développer des solutions alternatives et convaincre chaque client de changer un équipement qui fonctionne ». Pour relever le défi, estime-t-il, il faudra recruter et former des techniciens qui seront capables de déployer de nouvelles installations à grande échelle. Tout cela à un coût qui pourrait mettre certains professionnels sur la paille.

Orange déplore en tout cas un manque d'anticipation des professionnels. Mais il y a un décalage entre les cycles industriels. Car les équipements professionnels sont conçus pour durer quinze à vingt ans, alors que les technologies de communication évoluent désormais à un rythme effréné. Il sera difficile de mettre tout le monde d'accord.