Rendre une box internet peut transformer le processus de résiliation en véritable casse-tête avec son opérateur. Entre les procédures strictes et les risques de facturation, la restitution en boutique n'est clairement pas toujours la solution miracle.

Le carton d'emballage du player de la Freebox Pop © Alexandre Boero / Clubic
Le carton d'emballage du player de la Freebox Pop © Alexandre Boero / Clubic

L'univers des télécoms regorge de promesses alléchantes pour nous attirer, mais il peut se transforme en labyrinthe bureaucratique quand sonne l'heure du départ et du retour de la box internet. C'est bien l'un des moments critiques dans la relation qui vous unit à votre opérateur. Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free ont chacun conçu leurs propres règles du jeu, souvent délibérément complexes, comme le fait remarquer 60 millions de consommateurs. Une étiquette de retour, un colis postal, et commence alors la roulette russe numérique.

Retour de box internet : quand votre parole ne vaut rien

Les abonnés sont parfois pris au piège. Eden, confiant dans le système, a commis l'erreur que beaucoup répètent : déposer sa box internet directement en boutique SFR sans protocole officiel. Mais l'employé a validé la transaction, sans laisser de trace papier. Du coup, SFR, en vente et convoité, nie aujourd'hui avoir reçu le précieux boîtier et brandit la menace d'une facturation salée. Il est arrivé la même chose ou presque à un abonné de Free, comme le raconte aussi 60 millions de consommateurs.

Cette mésaventure est vue par l'association de consommateurs comme la faille d'un système opaque. Des milliers d'usagers se heurtent à ce mur. Leur box a disparu dans les limbes administratifs, mais leur compte bancaire risque d'en porter les stigmates. Et sans preuve tangible, c'est la parole du David-consommateur contre le Goliath des télécoms.

Les FAI ont en effet beau afficher des procédures officielles sur leurs sites, rien ne garantit leur fiabilité réelle. Un simple dysfonctionnement dans la chaîne logistique transforme le retour de matériel en cauchemar financier. Et le consommateur se retrouve seul face à des centres d'appels aux réponses parfois robotisées.

Le bouclier légal contre les facturations abusives de box

Des remparts existent heureusement pour les clients. Thomas Gonçalves, juriste chevronné à l'Institut national de la consommation, préconise l'arme de la médiation après l'échec des recours traditionnels. Cette voie alternative, gratuite mais encore trop méconnue, fait intervenir un tiers impartial, le médiateur des communications électroniques.

La procédure demande toutefois patience et méthode. La première étape obligatoire consiste à épuiser les ressources internes, en contactant successivement le service client puis le service consommateurs. Ensuite seulement, vous pourrez constituer votre dossier défensif en rassemblant vos différentes preuves. Il peut s'agir de captures d'e-mails, de photos du matériel avant l'envoi, ou de SMS de confirmation.

La législation française a prévu des garde-fous contre les abus. Les opérateurs ne peuvent par exemple réclamer d'indemnités que si cette clause figurait explicitement dans votre contrat initial. Mieux encore, cette réclamation est encadrée par une prescription de deux ans. Voilà une protection cruciale à noter en rouge contre les facturations surprises qui tombent parfois longtemps après votre départ.