Cet été, Yamaha fait des vagues : lancement des tests pour le premier moteur hors-bord à hydrogène au monde

Camille Coirault
Publié le 17 février 2024 à 16h08
 Un concept qui tombera à l'eau ? © Aerial-motion / Shutterstock
Un concept qui tombera à l'eau ? © Aerial-motion / Shutterstock

Yamaha l'avait annoncé en décembre, et ils l'ont fait. La marque vient de présenter le tout premier prototype de moteur de hors-bord alimenté à l'hydrogène à Miami.

Si l'hydrogène est envisagé dans de nombreux domaines qui toucheront un maximum de personnes, comme l'aviation civile par exemple, d'autres innovations du secteur sont plus en marge. En effet, la navigation de plaisance n'est pas l'activité la plus accessible qu'il soit. Cela n'a pas empêché le constructeur japonais de dévoiler son moteur de hors-bord dernier cri au prestigieux salon nautique de Miami. Yamaha a collaboré avec des partenaires de renom sur ce projet et souhaite prouver que l'hydrogène a aussi sa place dans le secteur nautique.

Des partenariats stratégiques

Yamaha sera accompagnée par Roush, une entreprise spécialisée dans les systèmes à hydrogène. Matt Van Benschoten, vice-président de la société en charge de l'ingénierie semble plutôt optimiste : « Yamaha essaie de déterminer si l'hydrogène peut être utilisé avec succès sur ce marché. Je pense que nous découvrirons que la réponse est oui ».

Le deuxième allié de Yamaha dans cette quête est Regulator Marine. Ce dernier est un concepteur et fabricant de bateaux de pêche sportive offshore de haute qualité. Fondée en 1988 et basée à Edenton (Caroline du Nord), le constructeur a gagné depuis une réputation très solide dans l'industrie nautique. Celui-ci a adapté un de leurs modèles, le 26XO pour accueillir le prototype de Yamaha. Le moteur est une adaptation d'un autre moteur thermique, le V8 XTO de 5,6 litres de cylindrée (450 ch) et a déjà été testé en interne dans le test center Yamaha. Le constructeur va lancer les tests en conditions réelles dès l'été 2024.

 Ce moteur dérive d'un moteur thermique déjà existant © Yamaha
Ce moteur dérive d'un moteur thermique déjà existant © Yamaha

Un pas vers la diversification énergétique

Yamaha a commencé à développer des moteurs de hors-bord thermiques depuis les années 1960. Depuis lors, le constructeur a continuellement amélioré sa gamme de moteurs et les a adaptés pour tous types d'utilisations : navigation de plaisance, pêche, etc. Son virage électrique, elle l'a entamé en 2021, après avoir acquis Torqeedo, leader mondial du secteur, ce qui lui a permis de diversifier son offre.

Très peu de détails techniques ont été donnés concernant ce nouveau moteur, laissant les personnes qui pourraient se sentir concernées sur leur faim. En revanche, il y a fort à parier que l'hydrogène trouvera sa place dans le secteur nautique, même dans une utilisation de niche. L'avantage de ce vecteur énergétique dans la propulsion maritime est l'absence de batteries, qui amène une conception nécessairement plus légère. C'est un gros plus, puisque mouvoir un objet dans l'eau impose une quantité beaucoup plus importante d'énergie que sur terre.

Par Camille Coirault

La tech est mon terrain de jeu, la science ma maîtresse capricieuse et le jeu vidéo (malgré mes overdoses récurrentes de AAA) mon péché mignon. Voici votre serviteur, explorant la jungle technologique armé d'un simple PC et salivant comme un bouledogue devant la moindre innovation. Transformer le jargon technique en prose savoureuse, traquer les news ultimes avec les neurones toujours à balle de caféine : voilà ma mission.

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Commentaires (9)
SlashDot2k19

Heureusement qu’il y a les motoristes japonais qui ont bien compris que le tout batterie est une impasse.

RM59

De plus en plus de moteurs à hydrogène de développés, sauf chez nous, on s’entête sur l’électrique.

Freelog

Il y a Hopium de mémoire qui est une start-up française je ne sais pas où ils en sont.

MattS32

Ils ont touché le fond du trou et depuis ils creusent. C’est ce qui arrive quand on vend des promesses absolument intenables physiquement.

fioh

S’ils trouvent du pétrole à force de creuser, ils n’auront pas tout perdu :slight_smile:

promeneur001

Je me demandai pourquoi ne pas utiliser directement l’hydrogène dans un moteur thermique. Il semble que la piste soit explorée.
Est-ce transposable à la voiture ?
On voit la difficulté à créer un réseau de borne électrique, alors créer un réseau de distribution d’hydrogène, ça doit être un problème herculéen.
Par contre, un moteur thermique à hydrogène pour le train, ça doit être plus facile de distribuer l’hydrogène.

MattS32

Parce que ça pose les mêmes problèmes d’encombrement des réservoirs (c’est vraiment un problème majeur avec l’hydrogène, on le voit bien avec la Mirai, une voiture de 5m de long mais qui n’a que 4 places et demi et un coffre de taille comparable aux coffres de petites voitures de 4m20…) et de logistique (réseau de distribution) que pour une PAC, tout en ayant un rendement encore moins bon (donc encore plus d’électricité nécessaire pour produire l’hydrogène) et en se tapant la complexité d’un moteur thermique. Les bénéfices sont donc absolument minimes.

Les trains, même quand ils sont diesel, roulent en fait aujourd’hui souvent avec un moteur électrique, le diesel ne servant que de générateur. Y mettre un moteur thermique à hydrogène plutôt qu’une PAC serait un non sens total.

zoup01

Pour le moment, l’hydrogène dans le ferroviaire, cela fonctionne techniquement parlant…mais ça reste bien trop cher.

Nmut

Et on parle ici de moteur thermique à hydrogène, qui cumule les défauts du moteur thermique (cout d’entretien, complexité, rendement catastrophique) avec les difficultés de d’hydrogène (cout des infrastructures, rendement encore mauvais à la production, problème de transport et de stockage).
Si le train a H / pile à combustible a des problèmes d’exploitation, alors les véhicules particuliers à moteur thermique H, je n’ose même pas imaginer!

Je ne vois vraiment pas l’(intérêt de cette solution, à part faire plaisir aux amateurs de bruit, de gaspillage et de saccage de la faune marine… Pourquoi avoir du bruit, des vibrations, un cout d’exploitation plus élevé, alors qu’une pile à combustible serait bien plus simple et aurait une rendement moins mauvais. Par rapport à bateau avec batteries, je comprends que le petit gain de poids soit important pour la performance, malgré le cout et le rendement lamentable, mais c’est tout…