Pascal MERCIER, Aelios Finance : "L'argent est là mais nous manquons d'entrepreneurs"

25 avril 2005 à 00h00
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Co-Fondateur D'Aelios Finance, Pascal Mercier revient sur son métier d'intermédiaire financier dans le secteur du capital risque et analyse l'écosystème du net

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JB - Pascal MERCIER, bonjour. Plus de six mois après la création de Aelios Finance, peut-on dresser un premier bilan ?

PM - Bonjour. Oui, un premier bilan très positif puisque nous finalisons actuellement notre septième opération. Vu la qualité des dossiers que nous traitons actuellement, nous devrions réaliser plus d'une douzaine d'opérions sur l'ensemble de l'année 2005 avec des levées de fonds comprises entre 1.5 M€ et 10 M€.

Nous avons par exemple accompagné des sociétés comme NewsScreens, CineSnap, Praxim, mais également organisé la cession du fonds 1 de Galileo Partners. Nous suivons généralement des dossiers TMT, MedTech mais également des PME innovantes avec un gros potentiel de croissance. L'objectif d'Aelios Finance est d'être leader dans les métiers de l'intermédiation et nous sommes en train de l'atteindre.

JB - On semble observer une reprise de l'investissement dans les jeunes pousses. Confirmez vous cette tendance ?

PM - Oui, les investissements en 2005 seront probablement supérieurs à ceux de 2004 ou de 2003 mais inférieurs à ce qu'on a pu observer entre 2001 et 2003. L'argent est là mais nous manquons de projets et d'entrepreneurs de qualité pour accélérer la reprise.

JB - Les introductions en bourse réussies de en France ou de Google aux Etats-Unis sont elles à l'origine de ce nouveau cycle ?

PM - Ces introductions en bourse ont effectivement revalorisé "internet" que les investisseurs avaient boudé pendant plusieurs années mais je serais plus nuancé pour d'autres secteurs.

JB - Quel type de projets sont plébiscités par les investisseurs ? Peut-on parler de retour des dotcoms et du e-commerce ?

PM - Les investisseurs regardent toujours des secteurs comme le logiciel puisque le capital risque est né avec cette industrie. Mais ils se penchent également sur la micro-électronique, les composants, les biotechs et à nouveau l'internet effectivement. En 5 ans, le marché du net a été multiplié par 5 et a été marqué par la pénétration du haut débit et le développement des usages. Tout projet pertinent est donc susceptible de les intéresser.

JB - Au-delà du domaine d'activité, quels critères retenez vous pour décider d'accompagner un dossier ?

PM - Nous recherchons des projets d'entreprise avec une très forte croissance, une bonne équipe et qui réalise déjà un peu de chiffre d'affaires avec quelques clients. Les investisseurs ne font toujours pas d'amorçage et recherchent des sociétés ayant déjà une certaine maturité.

JB - Vous déplorez le trop faible nombre d'entrepreneurs en France. Que suggérez vous pour faire évoluer la situation ?

PM - C'est tout un écosystème, tant économique que politique et médiatique, qui est nécessaire pour favoriser l'apparition de nouveaux entrepreneurs et les mettre en valeur. L'entrepreneur est source de richesse pour la nation mais sa place dans la société n'est pas valorisée, c'est absurde.

JB - Vous possédez votre propre blog. Quelle utilité faits vous de ce média ? Est-ce un outil pour trouver des dossiers intéressants ou pour être identifié par des investisseurs ?

PM - J'ai crée ce blog en 2003 essentiellement pour tester une nouvelle application internet. Mais comme j'étais le seul à traiter du capital risque et des levées de fonds, ce blog est vite devenu une sorte de référence avec une audience très qualifiée, ce qui en fait un outil marketing et d'échange très intéressant avec des investisseurs, des entrepreneurs mais également des journalistes. L'industrie de la finance donne parfois l'impression d'être fermée et inaccessible et j'espère prouver le contraire avec ce blog.

JB - Quel regard portez vous sur ce nouveau web "internaute centric" ? Les blogs, les réseaux sociaux, le RSS vont -ils changer la face du web ?

PM - Il y a effectivement eu quelques opérations sur les blogs mais je reste par contre sceptique sur les réseaux sociaux ou le flux RSS. Mais il est vrai que le web change et touche désormais le grand public. Je pense qu'après plusieurs années d'observation, de grands groupes industriels vont envisager le rachat de start-up et Aelios Finance se place comme interlocuteur privilégié pour les accompagner dans cette voie.

JB - Pascal MERCIER, je vous remercie.
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