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Quand la recherche médicale devient source d'information pour les assureurs du Royaume-Uni

13 novembre 2023 à 13h28
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La Biobank, détournée de son but initial ? © Pixabay
La Biobank, détournée de son but initial ? © Pixabay

Des milliers d'informations médicales sensibles de citoyens britanniques, compilées sur la UK Biobank, ont été partagées avec des compagnies d'assurance.

À l'ère du numérique, on sait à quel point les données personnelles sont devenues une réelle mine d'or pour les entités qui les ont sous contrôle et ce constat est déjà suffisamment dérangeant. En revanche, lorsqu'il s'agit de données biomédicales, et que celles-ci ont été partagées dans un but purement lucratif par un organisme de recherche principalement financé par des fonds publics, c'est proprement alarmant. C'est une enquête menée par Observer qui a révélé ces faits plutôt scandaleux : la UK Biobank, malgré ses promesses initiales, a divulgué ces données pour les mettre entre les mains de compagnies d'assurance privées.

Une gigantesque violation de la confidentialité

À la base, l'UK Biobank a été fondée en 2006 pour aider aux recherches sur les maladies. Elle contient donc une très vaste banque de données regroupant des échantillons biologiques et autres informations médicales sensibles de 500 000 volontaires. Ces données sont normalement accessibles pour des chercheurs accrédités, en échange d'une certaine somme : de 3 000
£ à 9 000 £.

Surprise, l'Observer a découvert lors de sa petite enquête que la Biobank ne se contentait pas de partager ces informations avec des professionnels agrégés. De 2020 à 2023, celle-ci a également diffusé ces informations auprès de compagnies d'assurance pour aider à la création d'outils numériques fondés sur l'IA permettant de prédire les risque de maladies chroniques. Une action qui, en plus d'être complètement immorale, va à l'encontre de la promesse initiale de l'organisme. Celui-ci s'était, en effet, engagé par le passé à ne pas partager ces données aux assurances, afin d'éviter toute utilisation discriminatoire.

 Des données sensibles qui ont servi à nourrir des outils basés sur l'IA © Midjourney pour Clubic.com
Des données sensibles qui ont servi à nourrir des outils basés sur l'IA © Midjourney pour Clubic.com

Conséquences éthiques et réactions

Parmi les généticiens, les militants et les experts en confidentialité des données, cette révélation est un coup de massue. Le Pr. Yves Moreau est expert en IA et en génétique ; il considère que cette action représente « une violation grave et inquiétante de la confiance ». De son côté, Sam Smith, coordinateur de medConfidential (ONG au Royaume-Uni faisant campagne pour la protection des données de santé des patients), souligne bien que ces données visaient à  « aider à guérir les maladies » et non à nourrir l'industrie des assurances.

Biobank a répondu à ces accusations et n'a pas nié les faits. Selon elle, ces données partagées n'étaient pas identifiables. Elle s'est également justifiée en avançant que les compagnies d'assurance qui ont récupéré ces données menaient bien des recherches en lien avec la santé.

Même si l'ampleur du partage exact n'est actuellement pas connue, on sait déjà que des entreprises comme Lydia.ai, Club Vita ou Remark International ont profité de ces données. Un problème qui met plutôt violemment en lumière la problématique de la confidentialité dans la gestion des données de santé. Encore plus lorsqu'on sait que l'IA est une technologie qui intéresse de plus en plus de professionnels dans le domaine du médical.

Source : The Guardian

Camille Coirault

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Commentaires (10)

KlingonBrain
On déplore, on déplore…<br /> Mais si au lieu de déplorer, on commençait par distribuer de vraies punitions, de la vraie prison.<br /> Et cela, aussi bien a ceux qui partagent, qu’aux compagnies d’assurance qui utilisent.
gothax
Oui arrêtons de nous offusquer et agissons ( lettres aux elus, participations citoyennes, destructions ciblées… )<br /> Cela me rappele que l’État d’Israël avait négocié le vaccin anticovid auprès de Pfizer en avant première à condition de donner accès à tous les données biomédicales des vaccinés.<br /> L’espace est mince entre les agissements de sociétés et des états ! Soyez vigilents
youmetooandyou
c’est en lisant ces news qu’on s’aperçoit de l’immense chance que nous avons d’avoir une entreprise telle que doctolib qui offre tout le sérieux et la solidité que peut offrir une boîte privée et à but lucratif, et de sucroît garanti par l’état : respect du secret médical, respect de l’éthique et de la respectabilité des docteurs, respect de la sécurité.
ti4444
je pense qu’il était indispensable que doctolib est une conduite ethique pour la gestion des données de santé, je n’imagine pas une société tel que meta avec nos données de santé…
Roger_Pimpon
Euh … Doctolib, y’a quelques dossiers ouverts dont je ne sais pas s’ils sont clôturés.<br /> Que ces données récoltées allaient un jour ou l’autre être exploitées par les assureurs était le risque premier levé … et le risque dont on savait qu’il était certain (tellement d’argent en jeu. C’est même le fondement du métier d’assureur que d’estimer le risque pour définir les coûts. Quand l’éthique s’est avérée un frein dès lors que des bénéfices sérieux étaient en jeu?).<br /> Car il faut savoir que les données dites anonymisées, partagées joyeusement dans le respect des lois, ne le sont que dans la théorie. Sur la base du jeu de données reçu, par recoupement (les outils de recoupement sont aujourd’hui hyper puissants, à même d’exploiter l’éventail de données dispo sur le web), il a été démontré qu’il est souvent possible/très facile de remonter sur les identifiants.
KlingonBrain
Dans le monde anglo-saxon le partage de données de santé avec les corporations est peut-être moins tabou ou offusquant.<br /> Puis de toute façon les données de santé des Anglais sont déjà traitées par Palantir, un des géants de la big data et analytics.<br /> Et bien que ces partages de données de santé ont un risque d’atteinte à la vie privée ou de modifier les primes d’assurance, ça ne fait pas descendre les gens dans les rues. Et en adaptant le ton, ça peut même passer comme un plus.<br /> C’est oublier que le principe de l’assurance est de mutualiser le risque.<br /> Et cela, afin qu’on soit égaux devant la maladie. Parce qu’on ne sait ni quand, ni comment on tombera gravement malade.<br /> Et justement, nous n’aimerions pas qu’il arrive ici ce qui se passe dans certains pays anglo saxons ou l’on privilégie la logique du profit. Avec au final, un santé très chère… et paradoxalement beaucoup de gens qui ne sont pas soignés.<br /> On parle de mamies qui s’arrachent des dents avec une pince. Ou de cancéreux qui s’inscrivent à une loterie…
Joeee
Je pense que c’est ironique de dire que doctolib sont tout blanc.
Robinton
Tant que l’on ne sait pas exactement ce qui a été partagé, c’est crier avant d’avoir mal. Dans le monde de l’open data, il est fréquent que des donnés anonymisees soit mises à disposition des acteurs pour développer de nouveaux services. Tant mieux si c’est pour de la prévention, et de toutes façons l’estimation du risque est au cœur du fonctionnement d’une compagnie d’assurance. Autant qu’elle le fasse sur des donnés fiables. L’important encore une fois est que ces données ne permettent pas d’identifier les individus, ce que l’article rappelle.
sazearte
on fait la même chose avec les assurances voitures, un conducteur avec conduite agressive sera plus taxé.<br /> il est normal de faire moins payer sa santé pour quelqu’un qui fait du sport, qui mange bio plutôt qu’un autre qui va faire ces courses a lidl et boit du coca.<br /> le diabète et le cholestérol c’est pas la mal chance mais bien une maladie voulue par le patient.<br /> en Egypte antique déjà, les Nantis qui se goinfrait de miel avait du diabète alors que les pauvres qui se contentai de l’orge n’avais rien.
paulposition
sazearte:<br /> il est normal de faire moins payer sa santé pour quelqu’un qui fait du sport, qui mange bio plutôt qu’un autre qui va faire ces courses a lidl et boit du coca.<br /> le diabète et le cholestérol c’est pas la mal chance mais bien une maladie voulue par le patient.<br /> Faut pas avoir peur, pour écrire ca; Peut etre que celui qui va au Lidl le fait parce qu’il ne peut pas faire autrement, et quand il arrive bien crevé par une journée de travail, il n’a peut etre pas trop envie d’aller «&nbsp;faire du sport&nbsp;». Oser dire que quelqu’un VEUT être malade, c’est d’une stupidité abyssale .
paulposition
sazearte:<br /> en Egypte antique déjà, les Nantis qui se goinfrait de miel avait du diabète alors que les pauvres qui se contentai de l’orge n’avais rien.<br /> Ah si, ils avaient faim, c’est tout !
Palou
paulposition:<br /> Faut pas avoir peur, pour écrire ca<br /> Exact … je pense même qu’on devrait taxer ceux qui, comme sazearte ou son ombre lahire, écrivent n’importe quoi
Blackalf
sazearte:<br /> le diabète et le cholestérol c’est pas la mal chance mais bien une maladie voulue par le patient.<br /> Bah voyons, ma femme est diabétique type 2 et elle ne le voulait certainement pas. Au moins, le diabète se soigne, mais contre la bêtise il n’existe pas de médicaments.
Palou
et dans son cas, c’est incurable …
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