Bertrand PANCHER Président du Conseil Général de la Meuse (55)

31 décembre 2001 à 00h00
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Bertrand PANCHER fait le point sur l'évolution du secteur des technologies de l'information et de la communication en Meuse dans la région Lorraine.

AB - Monsieur PANCHER bonjour. Pouvez-vous brièvement nous présenter votre parcours politique ?

BP - J'ai commencé ma carrière politique il y a six ans. J'ai été élu maire de Bar-le-Duc (Meuse) en 1995 et réélu en mars 2001. Parallèlement, j'ai aussi été conseiller général et je suis, depuis mars 2001, Président de l'Assemblée départementale.

Frappé par le cumul des mandats, j'ai du démissionner de mon poste de maire et je suis désormais premier adjoint de Bar-le-Duc.

AB - Vous avez récemment signé un accord avec Jean-Michel HUBERT, Président de l'ART, sur la réalisation d'une enquête d'évaluation de la couverture des réseaux mobiles dans votre département, la Meuse. Pouvez-vous nous en dire plus ?

BP - Je précise qu'il s'agit du premier accord signé entre l'ART et un département.
L'ADF (Assemblée des départements de France) nous a proposé une méthodologie de projet que nous avons décidé de suivre car celle-ci vise une notion de qualité de services et non une approche mathématique comme le propose l'Etat.

AB - Pensez-vous que la téléphonie mobile ait un bel avenir en Meuse ? A votre avis, le GPRS puis l'UMTS seront-ils adoptés par une majorité de Lorrains séduits par les terminaux sans fil ?

BP - Afin d'accéder à une certaine qualité d'informations, le département devra se doter des moyens nécessaires. Au vu des quelques handicaps dont nous souffrons, le haut débit ne pourra être amené que progressivement et à plus ou moins long terme...

AB - Comment la Lorraine, la Meuse en particulier, qui a perdu certains de ses emplois traditionnellement ancrés dans l'industrie, s'adapte-t-elle à un marché globalement tourné vers les services et l'informatique ?

BP - Le Département a déjà décidé de doter les écoles et collèges en matériel informatique afin que les élèves meusiens ne soient pas pénalisés ultérieurement c'est-à-dire lors de leur entrée au lycée et plus tard, dans la vie active. L'opération a coûté au total plus de 13 millions de francs, câblage et équipement compris.

Quelques sociétés de télé-secrétariat se sont installées, comme récemment Téléargos.
Par ailleurs, le Département travaille actuellement à la mise en place d'une Agence de Développement qui aura notamment pour mission d'attirer des entreprises d'informatique et de services.

AB - Parlons d'Internet. Qu'en est-il de la couverture haut débit du département - accès Internet via l'ADSL, le câble et éventuellement le satellite - ?

BP - L'omniprésence de France Télécom fausse complètement le jeu.

AB - Quelle est la stratégie du département en matière d'accès à Internet pour les entreprises, les administrations, les écoles et les particuliers ?

BP - Le Département engage actuellement une étude sur le réseau haut débit et les conclusions sont attendues pour février 2002.

Une adaptation nécessaire devra être faite à l'avenir par rapport aux milieux, aux méthodes et aux technologies.

AB - La proximité de l'Allemagne, qui a une image plus "technique" que la France, a-t-elle donné lieu à des partenariats entre communes voisines, entre entreprises du département ?

BP - L'Allemagne est relativement proche et la Belgique plus encore. La Meuse est frontalière avec la Belgique, mais il n'y a pas de programme de coopération dans ce domaine.

Cependant, grâce à certains programmes européens, il serait possible et souhaitable d'élaborer des projets conjoints.

A l'heure actuelle, seules quelques écoles réalisent des échanges entre classes dans le cadre de différents jumelages.

Le problème dans ce type de projets est toujours de trouver le bon interlocuteur de l'autre côté de la frontière.

AB - L'économie départementale va-t-elle bénéficier concrètement du développement à venir des hauts débits, Internet et téléphonie mobile de troisième génération ? Quelles tendances se dessinent pour l'économie meusienne, quelles évolutions ?

BP - Une étude de faisabilité est réalisée conformément à la loi. Elle sera croisée avec les différentes études sectorielles du département (zones économiques, collèges, maisons de retraite, etc.)

Attention à ne pas inverser le dispositif par rapport aux entreprises : Le haut débit n'est pas une condition de l'arrivée d'une société dans le département.

AB - Monsieur PANCHER, je vous remercie pour ces précisions.
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