Aline CARPENTIER : Netcrawling, observatoire de la publicité en ligne

19 avril 2001 à 00h00
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DG de Netcrawling, Aline CARPENTIER présente sa société et LemonAd, un outil de pige automatique de la publicité en ligne.

JB - Aline CARPENTIER, bonjour. En quelques mots, pourriez vous présenter
votre parcours ?

AC - J'ai 33 ans. Je suis diplômée de Sciences-Po. J'ai passé 9 ans dans le groupe où j'ai occupé des fonctions liées au media planning et à l'achat d'espace en gérant les stratégies d'investissement de clients ou en faisant du développement c'est à dire du recrutement commercial. J'ai rejoins NetCrawling en Mai 2000 au poste de directeur général.

JB - Pouvez vous présenter Netcrawling et plus particulièrement LemonAd ?

AC - NetCrawling édite LemonAd, un outil de surveillance automatique des messages publicitaires diffusés sur les sites web en Europe. Cette pige de la publicité sur internet est possible grâce à des robots qui simulent le comportement des internautes en chargeant des pages et en détectant les messages publicitaires. Cette information est stockée et classée dans une base de données pour identifier ce que fait un annonceur sur le web ou savoir quelles sont les campagnes diffusées sur un site.

JB - Quels sont vos critères pour choisir un site web et l'intégrer à votre
outil LemonAd ?

AC - L'objectif d'un outil de pige est de donner une photographie de ce qui se passe en matière publicitaire, c'est à dire une vue la plus exhaustive possible. Aujourd'hui, pays par pays, nous avons identifié les principaux sites qui collectent de la publicité.

Nous n'avons pas retenu de seuil particulier pour l'audience ou le taux de pénétration. Notre démarche est empirique et se fait en partenariat avec les régies, qui commercialisent les sites et qui sont à même d'identifier les sites à surveiller, et avec les agences de pub qui nous demandent de surveiller les sites sur lesquels elles font des plan média.

Nous surveillons aujourd'hui plus de 2500 sites en Europe, dont 350 sites en France, en Allemagne ou en Angleterre. Nous couvrons environ 90% du marché publicitaire.

JB - Votre service s'adresse aux régies, aux agences et aux annonceurs. Que leur proposez vous concrètement ?

AC - Nous vendons un accès à la base de données LemonAd, accessible via le site web lemondAd.com. L'abonnement annuel est de 8.800 euros et permet tous les tris, tous les rapports possibles pour les données du marché publicitaire d'un pays.

Nous proposons ce produit à 3 types de clients. D'une part, les régies
publicitaires, pour qui LemonAd est un outil d'analyse et de prospection pour trouver de nouvelles opportunités commerciales. D'autre part, les agences de publicité, qui ont besoin de ce type d'informations pour comprendre le contexte d'investissement de leurs clients et faire des recommandations pertinentes. Enfin, aux annonceurs qui sont de gros investisseurs publicitaires et qui ressentent souvent le besoin de disposer eux même de ce type d'outils de suivi de ce qui se passe sur le web.

JB - Combien de clients ont accès à votre base ? Quels sont vos objectifs ?

AC - Nous disposons d'environ 200 clients en Europe. La France est
historiquement notre premier marché et compte à elle seule 80 clients. Mais nous avons récemment lancé notre activité commerciale en Allemagne ou en Angleterre où nous disposons déjà de plus de 60 clients. Grâce à notre réseau de partenaires commerciaux, nous pensons pouvoir atteindre le chiffre de 50 clients par pays européen couvert par LemonAd d'ici la fin 2001.

JB - LemonAd est un outil automatique d'analyse du marché publicitaire. Pourriez vous vous rapprocher de sociétés d'études plus traditionnelles ?

AC - Pour le moment, nous avons basé tous nos efforts sur le développement d'un outil de pige automatique qui apporte de la valeur à nos clients mais nous avons également une activité d'étude. Notre souhait est donc de développer des études qualitatives par nous même mais nous restons à l'écoute pour d'éventuels partenariats.

JB - NetCrawling propose exclusivement LemondAd. Avez vous d'autres projets
?

AC - Nous avons en effet distingué le nom de la société et celui du produit LemonAd. Le marché de la communication sur Internet ne se limite pas aux bannières. L'objectif est de surveiller l'ensemble de l'activité des marques en matière de communication. Après la bannière, nous nous réservons donc le droit d'éditer de nouveaux produits pour couvrir l'ensemble de cette communication.

JB - LemonAd ne différencie pas les bannières publicitaires classiques, le paiement au clic ou encore l'auto-promo. N'est-ce pas la limite de votre outil ?

AC - Quand nous avons développé notre outil, il a fallu définir un périmètre de ce que l'on appelle la communication publicitaire par bannière sur le web. Notre définition est simple car nous pigeons tout ce qui fait appel à un AdServer, qui est cliquable et qui renvoie sur une URL de destination.

Dès lors que ces 3 critères sont réunis, nous ne pouvons pas distinguer ce qui relève du paiement à l'affichage, au clic, de l'échange ou de l'auto-promo. Sur un marché très jeune comme l'est la publicité en ligne, notre priorité était jusqu'à présent de bien savoir ce qui était diffusé.

Comprendre les modes de diffusion ou encore évaluer les coûts font partie d'une deuxième étape sur laquelle nous travaillons. Cela sera certainement plus facile à mettre en place quand le marché sera transparent en matière de tarifications ou de volumes.

JB - Le web devient désormais mobile et multimédia. Travaillez vous sur ces nouveaux environnements ?

AC - Nous sommes bien évidemment attentifs à ce qui se passe dans ces
secteurs. Peu nous importe le support, l'important est qu'il existe un
marché et qu'il y ait suffisamment de messages pour justifier un traitement automatique.

Nous avons été beaucoup sollicités pour le WAP au cours de l'été 2000 mais nous n'avons néanmoins pas estimé nécessaire de porter notre outil sur cet environnement en raison de l'absence d'un marché significatif.

Idem pour le streaming où une pige manuelle s'avère suffisante. Je pense que le multimédia en ligne se développera à partir du deuxième semestre 2002 et nécessitera dès lors la mise au point d'un outil de pige automatique.

JB - NetCrawling est un observateur privilégié de la NetEconomie grâce à LemonAd. Avez vous constaté un ralentissement du marché publicitaire en ce début d'année 2001 ?

AC - Nous mesurons des insertions et pas forcément des budgets. Sur les chiffres que nous manipulons, nous avons néanmoins observé un ralentissement sur janvier et février, en phase avec le ressenti des régies ou des agences. Ce ralentissement est lié à l'arrêt d'investissements d'un certain nombre de start-up et au fait que le marché des médias (tv, radio, presse) est plutôt un peu déprimé sur le début de l'année avec un nombre de campagnes en baisse. Internet n'est pas atypique par rapport à ce qui se passe en TV ou en presse

Nous pensons qu'on ne revivra pas le même optimisme qu'au début 2000 mais que le potentiel d'Internet n'a pas à être remis en cause. Les
investissements publicitaires arriveront mais ce sera juste un peu plus lent qu'on ne pouvait le penser encore récemment.

JB - Aline CARPENTIER, je vous remercie.
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