Jean Michel HUBERT, Président de l'A.R.T.

12 octobre 2000 à 00h00
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A l'occasion des rencontres parlementaires pour la société de l'information, Jean-Michel HUBERT, président de l'autorité de régulation des télécommunications, a bien voulu répondre à quelques questions.

JB - Monsieur HUBERT, bonjour. En ponctionnant 1000 milliards d'euros à ses opérateurs, de nombreux médias américains estiment que l'Europe s'est tirée une balle dans le pied. Ne pensez vous pas que le coût des licences UMTS va accentuer la fracture numérique entre les régions rentables et celles qui ne le sont pas ?

JMH - Il y a une situation diverse qui s'est crée au niveau de l'Europe. La France pour sa part a choisi un mode de sélection comparative. Ça a été le choix demandé et établi par le régulateur. le gouvernement a établi la charge d'acquisition de ces licences je crois que l'on peut affirmer que la situation française est équitable, raisonnable, bien comprise et favorable au consommateur;

JB - Aujourd'hui, l'eau, l'électricité ou encore le gaz sont facturés au débit. Pourquoi paye t'on encore l'information à la durée. N'est-ce pas pénalisant pour les produits immatériels à valeur ajoutée ?

JMH - Il y a une économie des télécommunications qui a été fondée sur une longue histoire. A l'heure actuelle, les modes de tarification au détail ou à l'interconnexion sont en train, pour certains, d'évoluer lentement. On arrive à des tarifications sur bases des forfaitaires, on demande, ici ou là, des tarifications à la capacité. Ce sont des évolutions de modèles économiques qui sont importantes mais difficiles à établir et qui doivent de tout façon être appréciés dans la progressivité de manière à ne pas déstabiliser une économie en pleine croissance.

JB - Pensez vous donner une suite favorable aux propositions de monsieur Stéphane TREPPOZ, Directeur d'AOL France, souhaitant abandonner, avant la fin de l'année, le système de refacturation "à la durée" avec l'opérateur de boucle locale ?

JMH - Je ne m'engage sur aucun délai dans cette affaire. je note juste que la question est importante.

JB - Face à des groupes comme AOL TimeWarner ou Vivendi Universal, n'y a t'il pas une nécessité de rapprocher des structures comme l'ART et le CSA et de leur donner une dimension globale ?

JMH - Cette question ne s'adresse pas au président de l'ART, elle s'adresse au législateur. L'ART a une mission lourde, difficile, qu'elle s'attache à remplir avec beaucoup d'attention et de détermination. Je ne rentre pas dans les structures administratives. Il est arrivé, à l'occasion d'un certain nombre de dossiers, que nous donnions notre sentiment sur la nécessité de parvenir à une régulation fondée sur la neutralité technologique c'est à dire commune. pour l'ensemble de réseaux, je parle bien de la régulation des réseaux, dès lors qu'ils sont appelés à fournir le même service.

JB - Monsieur Hubert, je vous remercie
Entretien réalisé en Octobre 2000 par Jérôme BOUTEILLER
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