Marion BLANC : iProgress, La Formation continue en ligne.

02 avril 2000 à 00h00
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L'apparition brutale de la NetEconomie a profondément bouleversé les entreprises : d'une part, en modifiant leur environnement concurrentiel mais surtout en mettant en évidence l'importance de leur actif "gris". Outre la gestion des connaissances, le dé

JB - Marion BLANC, bonjour. En quelques mots, pourriez vous présenter votre parcours et votre société ?

MB - Bonjour, je suis "Vice-Présidente Marketing et Communication". J'ai rejoint iProgress fin 1996 après un parcours diversifié dans les études de marché, la formation et le marketing, notamment chez Procter & Gamble où j'ai occupé un poste de Marketing Manager Europe. Chez iProgress, je suis en charge du marketing stratégique et la communication. Je m'occupe aussi du développement international et des partenariats.

iProgress est un éditeur français de solutions de formation tutorée en ligne pour les utilisateurs finals d'applications informatiques et de logiciels bureautiques. L'offre destinée aux entreprises est commercialisée sous le nom de PROGRESSION en direct auprès des grandes entreprises ou intégrée à des prestations de partenaires, intégrateurs ou organismes de formation. Nos solutions permettent de remplacer les stages traditionnels de formation, coûteux pour l'entreprise. Les solutions de iProgress permettent à tout utilisateur de s'auto-former à l'utilisation d'un logiciel directement à partir d'un PC et de faire appel quand nécessaire à l'aide d'un tuteur. Les modules de formation interactifs sont intégrés à une plate-forme logicielle d'administration et de suivi destinée au responsable de formation.

JB - Que représente aujourd'hui le marché de la formation professionnelle ?

MB - Nous pouvons définir notre marché comme "la e-formation des utilisateurs d'applications informatiques". Ce marché est en pleine croissance.La e-formation c'est la formation par la technologie. Sa part augmente rapidement sur le marché de la formation professionnelle. IDC prévoit que les moyens tels que Internet/Intranet, LAN, CD-ROM, EPSS (aide en ligne), vidéo conférence et diffusion par satellite, représenteront 40% du marché américain de la formation et de l'éducation en 2003.

La demande de formation des utilisateurs d'informatique augmente aussi rapidement. En 1998, un salarié sur deux utilisait déjà l'informatique dans son activité professionnelle d'après le ministère de l'emploi, soit près de 10 millions d'utilisateurs.La dernière étude AGEFOS PME, réalisée en juillet 99 auprès des entreprises de 10 à 500 salariés, confirme que 53% des entreprises comptent investir dans la formation informatique au cours des 12 prochains mois. Parmi les entreprises de 200 à 500 salariés, ce chiffre est même de 65%.

JB - iProgress commerciale des offres de formation bureautique en ligne. Quel part de ce marché visez vous ?

MB - Cela est difficilement mesurable car la taille de notre segment marché n'est pas connue précisément. Nous sommes actuellement clairement leaders sur le segment des grands comptes. Nous visons le marché des PME de façon indirecte avec nos partenaires (organismes PSP) et comptons nous imposer là aussi comme la solution de référence.

JB - Vous proposez une relation personnalisée à vos élèves. Mais peut-on vraiment se passer d'une relation humaine lors d'un processus d'apprentissage ?

MB - Avec nos solutions PROGRESSION, la formation est totalement individualisée grâce à un diagnostic des besoins et à des tests d'évaluation qui permettent de définir automatiquement un parcours de formation personnalisé et modulaire pour chaque apprenant. Cette individualisation n'exclut pas la relation humaine puisque nous préconisons un accompagnement en tutorat comme partie intégrante de la solution PROGRESSION. Le tuteur facilite l'apprentissage en rassurant et répondant aux questions. Il peut être physiquement présent aux côté des apprenants (par exemple dans un centre de ressources) ou intervenir à distance. Ce tutorat doit être synchrone, vivant, et il sera bientôt accessible via Internet.

JB - Vous êtes agrées "PCIE", un permis de conduire informatique européen. Ce label est-il un simple gadget ou répond t'il à une véritable demande des entreprises d'évaluation du niveau de leurs employés ?

MB - Il y a un véritable besoin général de validation de la formation professionnelle et de reconnaissance des acquis, indépendamment du poste occupé ou de l'entreprise. Le PCIE est une initiative Européenne dans ce sens. Toutes les entreprises ne sont pas encore demandeuses mais le mouvement s'amplifie.

JB - Globalement, Pensez vous que le marché de la formation continue va se généraliser ? Serons nous toujours des étudiants ?

MB - La "formation tout au long de la vie" est un thème cher à notre gouvernement. Plus généralement et au delà de nos frontières aussi, il y a un fort courant dans ce sens, lié notamment à l'évolution rapide des technologies et des méthodes de travail. On ne peut imaginer aujourd'hui que quelqu'un puisse vivre toute sa vie professionnelle sur ses seuls acquis scolaires. La formation professionnelle va changer de forme, devenir beaucoup plus permanente et accessible, notamment avec l'aide d'Internet. Les entreprises continueront à y jouer un grand rôle, mais l'individu devra aussi se responsabiliser de plus en plus par rapport à l'évolution de ses compétences.

JB - Pensez vous que vos méthodes soient transposables à l'enseignement supérieur voire secondaire. Peut-on anticiper l'école par Internet ?

MB - Nos méthodes sont transférables à l'enseignement supérieur ou secondaire en terme d'approche pédagogique et de conception du tutorat en centre de ressources ou à distance. Notre environnement de définition de parcours personnalisés et de suivi de la formation est conçu pour les besoins des entreprises, mais nos modules de formation peuvent aussi intéresser la formation initiale. Plus généralement, Internet offre d'immenses possibilités pour les écoles mais je ne crois pas qu'il remplacera l'école.

JB - Pour assurer votre développement, vous avez fait appel à du capital risque. Peut-on vous qualifier de start-up ?

MB - Nous avons fait appel au capital risque pour la première fois il y a un an. Nous préparons actuellement un second tour de financement pour accompagner une accélération de notre croissance et le développement de nos activités sur Internet. Nous sommes en plein dans la nouvelle économie. iProgress est une vraie start-up.

JB - Quelle type de concurrence craignez vous ? Pensez vous que les sites d'informations spécialisées pourraient s'attaquer à ce marché ?

MB - Dans notre domaine, la formation traditionnelle en stages continue à représenter l'essentiel du marché. Nous pensons qu'une offre de didacticiels simples et peu chers sur Internet va se développer et répondre à une partie de la demande. Nous sommes cependant convaincus que notre approche plus élaborée, combinant des ressources très interactives et de haute qualité pédagogique avec du tutorat en ligne, sera seule capable de se développer en remplacement des stages traditionnels. Notre offre pourra être accessible à partir de sites portails spécialisés dans la formation : ceux-ci seront donc plutôt des partenaires pour nous que des concurrents.

JB - Mademoiselle BLANC, je vous remercie.
Mars 2000, Jérôme BOUTEILLER)
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