iCommerce : Comment facturer les biens et services immatériels ?

24 mars 2000 à 00h00
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Le terme de commerce électronique recouvre deux réalités très différentes. D'une part, un télé-commerce de biens physique qui ne fait rien d'autre que de réinventer le vente par correspondance et transposer en HTML ses catalogues. Et d'autre part, un comm

Le iCommerce, le commerce des biens immatériels

En termes commerciaux, la montée en puissance de la neteconomie est avant tout visible en matière de biens et services intangibles. Le icommerce, le commerce électronique des biens immatériels, soulève un certain nombre de questions particulièrement stratégiques telles que la facturation auprès du client. A l'heure actuelle, une entreprise comme fait payer ses abonnés selon 3 principes : Un abonnement pour l'accès au service, une facturation à la durée et une facturation à la distance. Ces principes sont non seulement injustes mais comptablement assez stupides. En effet, la véritable consommation, c'est celle de la bande passante. Tout comme en matière énergétique où la facturation se fait selon le principe du débit (le watt), les télécoms devraient facturer un volume consommé et non le temps que l'on y consacre. L'idéal serait une facturation par forfaits répondant à des principes quantitatifs et qualitatifs. On pourrait imaginer un forfait "basic" de connexion TCP/IP, de faible qualité audio, plafonné à 100Mo par mois et à l'inverse, un forfait "prestige" de qualité supérieure sans limitation de transfert de données. La notion de durée ou de distance serait dès lors complètement secondaire puisque la facturation ne se ferait qu'en fonction du débit réellement consommé : une solution simple, claire et juste.

Facturer un flux de données et non un produit

Ce qu'il y a d'intéressant, c'est que les industries immatérielles vont, elles aussi, pouvoir accéder à une telle facturation : la musique, la formation, le divertissement, l'information, etc,... Autant d'activités pouvant adopter le principe de l'abonnement forfaitaire et de la facturation selon l'unité d'oeuvre adéquate. Imaginons un "forfait Microsoft" permettant à son propriétaire de disposer, en permanence, de la dernière version des logiciels de la firme de Redmond. Le mode de commercialisation n'aurait plus grand chose à voir avec la formule actuelle. Ce principe est extensible à toutes les sociétés de jeux vidéos ou d'édition audio/vidéo. Leurs abonnés auraient un accès en ligne, à l'aide de leur forfait, à des bases de données gigantesques leur offrant toute une variété de produits culturels ou de divertissement, par téléchargement. Le principe est reproductible dans le domaine des services de formation continue, des services financiers, d'information, etc...

Forfait mensuel contre connexion illimitée

Cette facturation forfaitaires des biens et services immatériels est profitable au client, qui voit son pouvoir d'achat renforcé mais aussi à l'entreprise qui peut plus facilement rentabiliser son catalogue tout en diminuant ses frais de commercialisation, en misant sur la fidélisation. Le calcul est assez simple. Une major du disque ne vend pas plus de un ou deux disques par habitant et par an, soit un chiffre d'affaire de l'ordre de 30 euros. Un forfait offrant l'accès à l'ensemble de son catalogue en téléchargement serait rentable à partir de 5 euros par mois ! L'attrait pour le client sera tel qu'il n'éprouvera même plus la peine de "stocker" les morceaux, sachant qu'il pourra y accéder à tout moment depuis n'importe quel appareil connecté (au net). A nouveau, le principe est transposable aux films, aux jeux, aux produits culturels, etc...

Face cachée du icommerce, la facturation des produits immatériels va nécessiter un gros travail de fond de la part des comptables et contrôleurs de gestion qui devront estimer très précisemment le coût d'obtention d'un "octet de savoir" ou d'un "octet de divertissement" afin d'évaluer correctement les prix de commercialisation des biens et services. Cet "infoctet" sera peut-être l'unité de base de la neteconomie... qui sait?
Jérôme BOUTEILLER, Avril 1999
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