Nathalie Kosciusko-Morizet, : "il est normal que la BnF discute avec Google"

18 août 2009 à 17h57
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Quelques heures après la publication par LaTribune d'un article évoquant un hypothétique accord entre Google et la BnF en matière de numérisation, Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'état à l'économie numérique, a accepté de réagir et de confier ses projets en matière de contenus numériques. Une exclu NetEco.com.

JB - L'hypothèse d'un accord entre Google et la BnF vous parait-elle crédible ?

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Nathalie Kosciusko-Morizet (c) Arnaud Perrin
NKM - Aucune des deux parties n'a confirmé un tel accord et je pense qu'il ne s'agit pour le moment que de simples discussions. Le sujet est néanmoins très pertinent et tout le secteur de l'édition, qu'il s'agisse des éditeurs ou des bibliothèques, réfléchit actuellement à la problématique de la numérisation du livre.

JB - Mais peut on réellement imaginer qu'une institution telle que la BnF sous traite cette fonction à un acteur privé comme Google ?

NKM - Il y a un peu de confusion entre la question de la numérisation de ces ouvrages et celle de leur exploitation. De même, le traitement des livres libres de droit ne sera pas le même que celui des livres avec droit. La numérisation n'est pas non plus synonyme d'exclusivité.

La France dispose d'un fonds patrimonial formidable et il est normal qu'un acteur tel que la BnF discute avec Google pour le valoriser. Le vrai risque serait que les acteurs français soient exclus de ces discussions alors que le numérique restructure toute cette industrie.

JB - La BnF dispose d'un budget de 5 millions d'euros alors qu'il lui en faudrait au moins 50 pour assurer sa mission. Comment pourrait on financer la numérisation de notre patrimoine ?

NKM - Il est vrai que les moyens investis ont probablement été insuffisants au regard des enjeux. A la demande du premier ministre, j'organise le 10 septembre prochain une journée de synthèse au cours de laquelle nous réfléchirons à la place du numérique dans notre plan de relance. Avec la fibre optique et le logiciel, les contenus numériques peuvent bénéficier d'investissements publics et contribuer à la croissance de notre économie. J'entends d'ailleurs avancer sur ce point avec Frédéric Mitterrand, le nouveau ministre de la culture.

JB - Pourriez vous également rebondir sur des initiatives précédentes comme Quaero, qui disposait également d'un volet en matière de numérisation des contenus ?

NKM - Il y a encore une vraie difficulté au niveau de la commission européenne, qui appréhende la question des contenus numériques comme elle appréhenderait celle de la régulation des réseaux. J'observe néanmoins un décalage entre les membres de la commissions et certains parlementaires et je n'exclue pas que l'Europe puisse à terme avoir une politique ambitieuse dans le domaine numérique.

JB - Nathalie Kosciusko-Morizet, je vous remercie.
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