Alain Maestracci, Nextedia : "l'Internet va désormais rentrer dans l'âge adulte. "

29 juin 2009 à 12h32
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Fondateur de l'agence Adoc dès 1998 et spécialiste du search marketing et du tracking, alain-maestracci participe à la création de Nextedia en 2005 puis à son rachat par le groupe Lagardère trois ans plus tard. Désormais directeur général du "Groupe Nextedia", il revient sur le positionnement de cette agence et sur les synergies à attendre avec un groupe media comme Lagardère.

JB -Alain Maestracci, bonjour. Peut-on parler d'agence à 360° pour désigner Nextedia ?

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Alain Maestracci
AM - Oui en quelque sorte. Le marché le sait peu, mais le groupe Nextedia a fortement mué depuis sa création. Le groupe Nextedia est né et a grandi à partir de plusieurs agences média (AddviseMedia, Un77, Adoc). Et il couvre aujourd'hui l'ensemble des marketing services digitaux : conseil media, web agency, conseil en communication et eCRM.... Depuis deux ans, nous avons développé des compétences dans le web participatif et les réseaux sociaux, le database marketing au travers de notre nouvelle activité, Nextdata, couvrant aussi bien la collecte, l'animation que la monétisation de bases de données. Nous avons également déployé une offre à forte valeur ajoutée stratégique dans la communication publicitaire avec notre agence Monsieur White.

JB -Le groupe a t'il atteint une taille critique ou prévoyez vous d'entrer dans de nouveaux métiers ?

AM -Nous avons une dizaine d'agences couvrant 4 grandes activités et aujourd'hui notre développement passe d'une part par le renforcement des compétences existantes mais également par la coordination de l'ensemble de ces expertises. Plutôt qu'une pléthore d'experts, les annonceurs sont d'avantage aujourd'hui en attente d'une offre de conseil et pilotage des différents métiers qui font vivre une marque sur le digital.

JB -Que pèse le groupe Nextedia aujourd'hui ? Êtes-vous rattrapés par la crise ?

AM -Avec environ 250 collaborateurs, Nextedia a connu une très forte croissance ces dernières années et a vu sa marge brute passer de 4 millions d'euros en 2005 à plus de 22 millions d'euros l'année dernière. Personne n'est capable de dire ce qui se passera après l'été d'un point de vue macro-économique, et donc l'impact sur les opérations de communication de fin d'année.

Mais je pense que le marché continuera de croître d'au moins 10-15% par an et que nous serons à minima sur les mêmes rythmes de croissance. Certains métiers seront stables, d'autres, comme le relationnel, poursuivront une très forte croissance.

JB -Le rachat par Lagardère est apparu comme contre nature pour de nombreux analystes. Quelle est votre position ?

AM -Il est vrai que les synergies opérationnelles sont faibles. Il est vrai aussi que nous nous employons à bâtir une véritable muraille de chine entre nos activités de conseil média et la régie Lagardère.

Par contre, nous collaborons sur de nombreux projets visant à anticiper les évolutions de marché, particulièrement le schéma relationnel consommateurs/éditeurs/régies/agences/annonceurs que le digital est en train de changer doucement. C'est ce que Didier Quillot, Président de Lagardère Active, appelle le "déplacement des lignes".

JB -En faisant produire le contenu par des marques, peut-on dire que le digital revisite le concept des "Soap Opera" ?

AM -Oui et non. Oui, les marques ne peuvent plus rester indifférentes aux contenus broadcastés dont elles vivent proches. Il y a énormément de potentiel à développer ou faire développer un contenu spécifique en fonction de la marque et des thèmes dont elle veut être proche.

Non enfin, parce que le système gagnant n'est plus de juxtaposer la marque et un contenu mais de les associer et de les intégrer pour présenter plus de bénéfice aux consommateurs.

JB -Allez-vous profiter d'une hypothétique "Crise 2.0" pour racheter d'autres grands noms du marketing interactif ?

AM - Nous sommes dépendants de notre actionnaire Lagardère pour les acquisitions. Bien que nous ayons des dossiers à l'étude, la directive groupe est de nous concentrer sur l'organique.

Je pense que la crise des derniers mois est beaucoup moins grave que l'éclatement de la bulle internet en 2000. Cette fois-ci, on parle de vrai business, de vrais clients et de véritables échanges financiers. C'est la fin de l'adolescence et de l'hyper croissance pour l'Internet qui va désormais rentrer dans l'âge adulte.

JB -Alain Maestracci, je vous remercie.
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