Boris Saragaglia, Spartoo « Je privilégie clairement la croissance à la rentabilité»

12 novembre 2008 à 17h42
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A 26 ans, boris-saragaglia est un jeune homme pressé. Ingénieur des Mines et Diplômé de HEC Entrepreneur, il est à la tête de Spartoo.com, un spécialiste de la vente de chaussures par internet revendiquant le leadership sur le marché français en attendant de s'attaquer au marché européen...

JB -Boris Saragaglia, bonjour. Comment est né Spartoo.com ?

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Boris Saragaglia
BS - Bonjour, j'avais créé en 2001 un premier site dédié au soutien Scolaire (SoutienScolaire.net) mais je voulais développer un autre projet, disposant d'un fort potentiel de croissance. Fin 2004, j'ai identifié Zappos, société américaine spécialisée dans la chaussure par internet qui avait bénéficié d'une levée de fonds record de 40 millions de dollars auprès de Sequoia Capital et qui faisait partie du Ink 500, classement des sociétés à plus forte croissance.

J'ai réussi à convaincre Paul Lorne et Jérémie Touchard, deux de mes camarades de lancer quelque chose de comparable sur le marché français. Après avoir retenu la marque Spartoo.com (ndlr : Spartiates + OO de Yahoo et Google..), nous avons ouvert un premier bureau dans le nord de Paris dès septembre 2005 puis lancé le site quelques mois plus tard, au cours de l'été 2006.

JB -Et le succès a été au rendez vous ?

BS -Le succès a été très rapide. La société, finalement localisée à Grenoble, compte désormais 25 collaborateurs et dispose d'un solide catalogue de 100 marques et plus de 5000 modèles. Sur le plan commercial, nous devrions commercialiser 200 000 paires cette année et générer un chiffre d'affaires d'environ 15 millions d'euros. Selon le dernier classement Médiamétrie, nous sommes clairement leaders de la vente de chaussures avec 2,2 millions de visiteurs uniques et nous sommes même devenu l'un des dix principaux sites marchands dédiés à la mode.

JB -Vendre des chaussures par internet était tout de même un vrai pari..

BS -Oui et on m'a longtemps pris pour un fou ou un rêveur ! Mais quand on creuse la question et qu'on analyse le marché, le potentiel est pourtant loin d'être négligeable. Le marché de la chaussure représente 8 milliards d'euros dont 600 millions d'euros pour la vente à distance. Pour nous imposer sur ce segment, notre stratégie est de miser sur la profondeur de la gamme, la qualité de service (livraison et retour gratuit) et surtout une promesse simple : le meilleur de la chaussure est sur Spartoo.

JB -Votre concurrent Sarenza s'est récemment offert StarBag. Un segment comme celui des sacs à main ne vous intéresse pas ?

BS -L'année dernière, nous avons lancé Spartoo Addict, une place de marché dédiée à la mode et qui réunissait monshowroom (textile), bijourama (bijoux) et .. starbag (sac à main). Nous avions une excellente relation avec StarBag dont nous étions l'un des principaux pourvoyeurs de clients, mais ces derniers ont préféré être rachetés par Sarenza, qui a fait la meilleure offre financière.

Nous ne sommes donc pas hostiles à ce type d'association avec des partenaires partageant notre culture de la relation client et notre plate-forme logistique mais nous préférons néanmoins rester focalisés sur la vente de chaussure. Notre ambition est de devenir leader européen de ce secteur et face à nos concurrents français, anglais ou allemands, nous ne pouvons pas nous offrir le luxe d'une dispersion de nos forces.

JB -Malgré la faillite de la Camif, les grands noms de la vente à distance comme LaRedoute ou 3suisses restent une menace ?

BS -Ils sont très forts et ont les moyens de leur ambition. Mais ce sont des vendeurs généralistes et leur rubrique chaussure est dix fois plus petite que celle d'un « category killer » comme Spartoo. Je ne pense pas qu'ils puissent se permettre d'approfondir leurs catégories sans remettre en cause leur modèle.

A l'inverse, nous n'hésitons pas à nous inspirer de leurs meilleures pratiques. Nous venons par exemple de lancer notre propre carte de crédit en partenariat avec CDGP. C'est un excellent outil de conquête (15% de réduction au premier achat) mais également de fidélisation pour nos clients.

JB -La société est en croissance mais est-elle rentable ?

BS -Pas encore. Je privilégie clairement la croissance à la rentabilité mais pas à n'importe quel prix et ma priorité est d'atteindre la taille critique sur un marché encore émergent. Après avoir levé 1,2 millions d'euros en 2006 puis 4,3 millions en 2007, nous travaillons d'ailleurs à une nouvelle levée de fonds l'année prochaine.

JB -Et quelle stratégie de « sortie » envisagez vous pour ces investisseurs ? IPO, M&A, LBO.. ?

BS -Tout est envisageable et nous saurons saisir les opportunités quand elles se présenteront. Nous sommes pragmatiques et pour le moment, notre priorité est d'asseoir notre leadership sur le marché français et nous attaquer sereinement aux autres marchés européens.

JB -Boris Saragaglia, je vous remercie.
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