Stéphane Romanyszyn, EntreParticuliers.com : «notre croissance fait peur à nos concurrents»

29 avril 2008 à 14h59
0
Spécialiste du marché immobilier, stephane-romanyszyn est le PDG fondateur du site . Dans cet entretien, il revient sur l'origine de sa société, sur son positionnement et sur ses rapports, parfois conflictuels, avec ses concurrents.

00FA000001301762-photo-st-phane-romanyszyn.jpg
Stéphane Romanyszin
JB -Stéphane Romanyszin, bonjour. Pouvez vous revenir sur l'historique de votre société ?

SR -J'ai déjà plus de 20 ans d'expérience dans le secteur puisque j'ai lancé mon premier journal dédié aux annonces immobilières entre particuliers dès 1985. Malgré une tentative dans les services en ligne avec le lancement du 3617 SeLoger en 1993, un service revendu quelques années plus tard à Denis Chalumeau, j'ai attendu 2000 pour lancer : EntreParticuliers.com, une entreprise nouvelle avec une logique de start-up et qui visait l'entrée en bourse. L'IPO a finalement eu lieu quelques années plus tard ce qui nous a finalement permis de développer sereinement la société.

Aujourd'hui, EntreParticuliers.com c'est un chiffre d'affaires de 14,8 millions d'euros, en croissance de 64%, une marge de 36% et surtout un résultat net de 3,95 millions d'euros, en hausse de +86%.

JB -Vous restez fidèle au modèle de la vente entre particuliers ? Pourquoi ne pas vous adresser aux professionnels de l'immobilier comme ? Ce modèle semble leur réussir...

SR -Chaque année, il y a environ 600 000 transactions immobilières et dans 85% des cas, les vendeurs diffusent une annonce dans un support comme le nôtre. Avec 162 000 annonces contre 101 000 pour notre concurrent PAP, également présent dans la location alors qu'EntreParticuliers.com est devenu numéro 1 des ventes immobilières entre particuliers.

Nous sommes convaincus que la majorité des transactions passera désormais par internet et que les vendeurs vont remettre en cause les commissions des agents immobiliers. Pourquoi payer jusqu'à plusieurs dizaines de milliers d'euros une mise en relation avec un client alors qu'un site comme EntreParticuliers.com propose la même prestation pour quelques centaines d'euros ?

Les internautes commencent à comprendre qu'un site comme SeLoger.com propose des tarifs supérieurs de 5% à ceux d'EntreParticuliers.com puisqu'il inclue les commissions des agents immobiliers qui exercent un véritable diktat sur les sites de petites annonces pour préserver leurs marges.

Je suis attaqué par le Président de la FNAIM car j'avais ironisé sur le fait qu'un rapport de la DGCCRF estimait que 85% des agents immobiliers étaient en infraction. C'est le diagnostiqueur qui audite la qualité d'un bien et le notaire qui sécurise la transaction. La plus value de l'agent immobilier ne justifie clairement plus des commissions aussi élevées.

JB -C'est votre franc parler qui justifie l'actualité juridique « chargée » de votre société ?

SR -Je suis incisif, mets en exergue les réalités avec parfois insuffisamment de diplomatie et je pense que notre croissance fait peur à nos concurrents.

PAP.fr conteste le fait que nous soyons leader des ventes entre particuliers mais je suis disposé à comparer les bases de données qui sont par ailleurs très complémentaires sur le plan géographique.

Pour SeLoger, l'affaire remonte à 2006 et ils nous ont attaqué au moment de notre introduction en bourse. Ils nous reprochent la copie de leur base de produits neuf mais je ne comprends pas très bien en quoi les données fournies par un promoteur immobilier seraient assimilables à une oeuvre de l'esprit ! Nous avons constitué une base à partir des données disponibles sur le Net et chez de nombreux promoteurs. Les récentes accusations de leur nouveau directeur général nous ont d'ailleurs poussé à engager une procédure pour diffamation à leur encontre.

JB -EntreParticuliers.com menace l'activité des agents immobiliers mais vous sentez vous également menacé par les agrégateurs de petites annonces ou les sites de petites annonces gratuites ?

SR -Le marché connaît effectivement des bouleversements et d'une manière générale, je suis plutôt favorable à la concurrence qui agît comme un aiguillon et oblige à être meilleur.

Je n'ai pas de problème avec les moteurs de recherche d'annonces immobilières même si je trouve qu'ils pêchent parfois sur le terrain marketing. Je suis également sceptique vis à vis des sites gratuits. La pauvreté de leur modèle économique ne leur permet pas d'avoir de force commerciale et les annonces sont bien souvent de simples appâts de vendeurs souhaitant tester le marché mais sans vouloir vraiment vendre leur bien.

JB -Le marché immobilier commence à se retourner. Est-ce une menace ou une opportunité pour votre société ?

SR -De manière cynique, je pourrai avoir intérêt à annoncer un krach ce qui pousserait plus de propriétaires à vendre leur bien immobilier. Mais je suis au regret de vous dire que notre baromètre n'observe rien de tel sur le marché français. La demande reste encore largement supérieure à l'offre. J'invite simplement les internautes à être plus sélectifs et dans tous les cas, à passer par EntreParticuliers.com pour acheter ou vendre un bien immobilier !

JB -Stephane Romanyszin, je vous remercie.
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (0)

Haut de page