Alimentation: les produits seraient-ils plus chers sur Internet?

28 février 2008 à 10h40
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INC.fr
Un communiqué du distributeur Auchan explique qu'entre Internet et les circuits de distribution classiques, "les niveaux de prix sont différent". Cette réaction fait suite à la publication aujourd'hui d'une enquête du magazine "60 millions de consommateurs", sur le pouvoir d'achat des français. Dans cette étude menée sur plus de mille références vendues sur Internet, l'Institut national de la consommation révèle une augmentation spectaculaire des prix, allant parfois jusqu'à 50%. "Surréaliste", selon le groupe-auchan.

Ainsi l'organisme public enregistre, pour les yaourt par exemple, des évolutions comprises entre 17% et 40%. Et pour le beurre jusqu'à 26%. Mais la méthode est sévèrement critiqué par les distributeurs, c'est "du grand n'importe quoi ! [...] ce choix de produits n'est absolument pas représentatif de la moyenne de nos 23.951 références de produits de grande consommation dont la hausse moyenne pondérée des volumes n'est que de 2.54%", insiste le groupe Auchan dans son communiqué. Un chiffre effectivement plus proche de celui relevée par l'Institut national de statistique (Insee) pour les produits alimentaires, au cours des quatre derniers mois, soit 2.28%.

L'Insee utilise une méthodologie différente: "Chaque mois nous relevons par exemple 500 marques de lait. Nous enregistrons alors des hausses, des baisses voire des prix stables, explique l'Insee. Nous faisons ensuite une moyenne de ces données". Tandis que l'INC s'est plutôt focalisé sur des écarts de prix "extrêmes". C'est pourquoi de grandes enseignes, telles que Fleury Michon ou Auchan, estiment que cet "amalgame" entre sites internet et magasins est incorrect : "Le modèle économique des sites et services à domicile n'est pas le même que celui des hypermarchés, leurs niveaux de prix sont donc différents. Faire le choix de parler des prix chez Auchan en allant chercher des prix de vente sur un autre circuit de vente est discutable."" Un constat également partagé par la Ministre de l'économie, Christine Lagarde, qui préfèrerait "établir et comprendre la réalité des prix telle qu'elle est vécue et pratiquée par les consommateurs, et éviter le sensationnel".

Pourtant, "nous avons ainsi démontré une variation des prix. Aujourd'hui, les distributeurs critiquent la méthode alors que sur leurs sites, il est souvent indiqué que les prix ne sont pas différents sur Internet et dans les rayons", réplique l'INC. "En effet, les mesures de l'INC ne sont pas parfaites, mais le mouvement est là. Quand on parle d'inflation à deux chiffres, on n'est pas à 2 ou 3 % près", précise un économiste interrogé par le journal LeMonde.

Cet échange s'inscrit en tout cas dans le cadre du débat sur le pouvoir d'achat des Français ; un débat récemment relancé par la Direction Générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui vient d'entamer une enquête concernant de potentiels accords entre distributeurs pour fixer les prix. Ses premiers relevés de prix devraient être connus "au plus tard en début de semaine prochaine", a ajouté le directeur de la DGCCRF, Bruno Parent.
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