Critique The Capture : fuyez, vous êtes filmés

Antoine Roche
Publié le 05 novembre 2019 à 16h13
Dans un contexte où l'offre en matière de séries n'a jamais été aussi pléthorique, le Veilleur d'écran[s] se propose d'être votre guide à travers les saisons. Qu'il s'agisse d'une ancienne série aujourd'hui culte, d'un carton récent ou d'un show plus anonyme, cette nouvelle chronique vous aidera à ne perdre votre temps qu'en bonne compagnie.
The Capture.jpg

Surveillance vidéo massive, hacking, fake news ou encore deepfake, The Capture est à n'en pas douter une série qui souhaite proposer un cœur scénaristique à la fois moderne et angoissant. Elle y parvient sans forcer tant il y a de la matière avec quoi travailler, mais ce n'est assurément pas la seule raison derrière son succès.

Accompagnez la lecture de cet article avec la musique de la série :
Faute de bande originale officielle, il s'agit du générique de la série. Notez cependant que le compositeur m'a assuré qu'une OST devrait arriver.


Une série qui Trump énormément

Une chose est certaine, les Anglais maîtrisent définitivement le format “6 épisodes par saison” de leurs séries télévisées. Après Peaky Blinders, dont nous parlions la semaine dernière, ou Bodyguard qui a fait beaucoup de bruit l'an dernier (et dont nous reparlerons dans les paragraphes à venir), en voici un indéniable nouvel exemple baptisé The Capture.

Il va être relativement épineux de vous parler de ce show BBC et de vous donner envie de le regarder sans trop en dévoiler le scénario. Mais je suis le veilleur d'écran[s] et à travers l'impossible je vais frayer mon chemin. Le synopsis de "The Capture" tient en quelques mots : la dictature de l'image s'est emparée de la société et de la justice. La vidéosurveillance massive faisant loi, peut-on encore douter des yeux virtuels qu'elle nous offre ?

Je vous entends "Hé ho mais c'est pas très original, c'est juste la réalité". Oui mais chut, je poursuis.

The Capture 1

En cas de doute, reboot

Plus concrètement, le spectateur suit Shaun Emery (Callum Turner), un soldat anglais accusé d'avoir abattu un combattant ennemi désarmé, preuve vidéo à l'appui. Juste après la fin de son procès, alors même que la validité de la vidéo l'inculpant reste un point de tension pour les personnages comme pour le spectateur, Emery se voit inculpé à nouveau.

On l'accuse, cette fois, d'avoir kidnappé son avocate (Laura Haddock), preuve vidéo à l'appui. Oui, encore ; pour un militaire, le mec ne semble pas ultra précautionneux. Bien entendu, notre (anti-)héros martèlera que ce que l'on voit sur la vidéo de vidéosurveillance est faux... J'imagine qu'à ce stade vous aurez probablement compris quel était le sujet central de la série : doit-on aveuglément croire aux preuves vidéo (vous avez 1 heure) ?


C'est là que va intervenir la détective Carey (Holliday Grainger) à qui va incomber, à l'instar du spectateur, le devoir de démêler le vrai du faux. Évidemment ce thriller, raconté et monté de manière très intelligente, sèmera en permanence le doute sur ce qu'il s'est réellement passé. Emery est-il un criminel comme les preuves semblent l'indiquer, ou y a-t-il plus que cela ?

Dans un contexte où Londres est l'une des villes des plus vidéosurveillées au monde et où les technologies de retouches de vidéos sont toujours plus efficaces, il est aisé de saisir le malaise que génère cette affaire dans la série et comment cela peut se répercuter dans notre monde bien réel. La série de Ben Chanan fait se poser de sérieuses questions sur notre société (justice, technologie, surveillance...) et c'est là le principal point fort de The Capture... Mais ce n'est pas le seul.

The Capture 2

The deepcake is a lie

Impossible en effet de ne pas voir des inspirations de Bodyguard - Yes Ma'am ! - ou de feu Person of Interest - RENDEZ-NOUS POI ! - dans le rythme intense et le ton tendu de The Capture.

En outre, son utilisation intelligente et plutôt crédible de la technologie (vidéosurveillance en tête) fera du bien aux technophiles souvent désabusés des productions américaines.

Ajoutez à cela un casting sans faute - réunissant deux acteurs bien connus dont les apparitions surprises m'ont fait pousser un petit cri de joie -, une réalisation efficace et une bande-son qui n'est pas sans rappeler certaines compositions de Ramin Djawadi (Game Of Thrones, Westworld et... Person Of Interest, oui, on y revient).

Mais le point le plus réussi du show demeure indéniablement son scénario.


"Le scénario de The Capture m'a captivé du premier au dernier épisode"


J'ai beau regarder énormément de séries et régulièrement voir venir les retournements de situation parfois à des kilomètres, le scénario de The Capture m'a captivé du premier au dernier épisode sans la moindre retombée.

J'ai été plus d'une fois surpris au point de pousser des “oh, damn !” et autres "whaaaaaaaat" devant mon écran. Rarement une fin d'épisode m'aura autant donné envie de voir le suivant dans la foulée. J'en suis presque à souhaiter l'annonce d'une saison 2 alors que la saison 1 et son final se suffisent parfaitement à eux-mêmes.

Ne nous reste plus qu'à voir si le bouche-à-oreille fera son office et si cet excellent cru BBC 2019 aura autant de succès que Bodyguard l'an dernier. C'est en tout cas tout le mal qu'on lui souhaite.

Cette série est pour vous si :

- Vous aimez Bodyguard et/ou Person of Interest
- Vous cherchez une série aussi courte qu'intense
- Il vous faut votre dose de “Ma'am”

Cette série n'est pas pour vous si :

- Vous ne voulez pas d'une série qui peut remettre en question des éléments angoissants de notre quotidien
- Vous êtes allergique aux théories du complot ou à la technologie

À l'heure où sont rédigées ces lignes, personne n'a malheureusement encore récupéré les droits de diffusion de la série BBC chez nous. Espérons que Netflix soit rapidement sur la brèche comme cela avait été le cas pour Bodyguard.


Antoine Roche
Par Antoine Roche

Journaliste spé culture pop (séries/ciné/JV), technologie (SVoD, OS, apps…) et jeux de mots douteux. Pas forcément dans cet ordre.

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Commentaires (10)
GRITI

La rousse j’ai cru que c’était Gillian Anderson dans Aux frontières du réel… J’étais :heart_eyes::heart_eyes::heart_eyes:!!!

jcc137

X-Files.

GRITI

Pas compris…

Maga83

Gillian Anderson c’est elle :

Des lunettes, tu porteras… petit scarabée :joy:

GRITI

Sur la petite vignette, sur mon petit tel, et à force d’être dans la nostalgie avec les vieux jeux vidéos, vielles disquettes ben j’ai de suite pensé à elle. J’ai vu après que ce n’était pas elle. Mais on ne zappe pas comme cela un amour de jeunesse…

Blues_Blanche

Tu n’as pas regardé Sex Education Mr Griti :wink:

GRITI

Je ne connais même pas…

Blues_Blanche

Tu as raté une bonne série, je te la recommande (va au delà du 1er épisode qui est racoleur et copie d’Américain Pie).

GRITI

Je jetterai un oeil. Rassure-moi…il n’y a pas 13 saisons de 25 épisodes de 45min? Je sature des séries trop longues…

aGa

6 x 50min, comme indiqué indirectement en intro :slight_smile:

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