De Phoenix à la Floride, en passant par New York, la ROG Xbox Ally m'a accompagné 3 semaines aux USA. ©Nathan Le Gohlisse pour Clubic
De Phoenix à la Floride, en passant par New York, la ROG Xbox Ally m'a accompagné 3 semaines aux USA. ©Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Dans l’avion, la voiture, l’Amtrak et même le métro new-yorkais, la ROG Xbox Ally a été une compagne fidèle pendant les trois semaines d’un road trip agité aux États-Unis. En pleine transhumance dans le pays de l’Oncle Sam — ou de Donald, on ne sait plus trop —, j’ai pu voir par moi-même ce que vaut vraiment, sur la route, la nouvelle console portable d’ASUS et Microsoft.

J’aime écumer les États-Unis, et cet automne j’ai été servi. Un voyage de presse organisé en Arizona par Intel m’a donné l’opportunité de faire ce que je préfère : prolonger mon séjour outre-Atlantique et couvrir du terrain (à mes frais) pour en voir un maximum en dépit d’un temps imparti par essence toujours trop limité. Cette fois, mon voyage coïncidait par bonheur avec la réception d’une des deux nouvelles consoles portables d’ASUS et Microsoft : la ROG Xbox Ally (ou Xbox ROG Ally, car honnêtement personne n’a très bien compris).

C’est donc ainsi, par un chouette hasard du calendrier, mais aussi grâce à un gentil coup de pouce d’ASUS France, que l’appareil a pu se glisser dans mon sac à dos pour côtoyer en ma compagnie pas moins de 6 États et franchir sur place une distance totale avoisinant les 6 000 km tous modes de transports confondus. Voici le récit volontairement bref de cette expérience.

La machine est balourde, mais m'a paru bien construite et tombe parfaitement dans le creux des mains. ©Clubic
La machine est balourde, mais m'a paru bien construite et tombe parfaitement dans le creux des mains. ©Clubic
Cette gâchette est confortable, mais a tendance à s'encrasser... parfois jusqu'à se bloquer. ©Clubic

Jump in !

Ce qu’il convient déjà de rappeler, c’est que cette ROG Xbox Ally est la mouture la moins performante des deux consoles lancées par ASUS et Microsoft, la plus puissante étant bien sûr la ROG Xbox Ally X, testée en parallèle dans nos colonnes, mais cette fois par Nerces. En termes de conception, et comme son nom l’indique, la version qui nous intéresse ici est par ailleurs loin d’être si « nouvelle ». Comme sa cousine « X », elle s’appuie en effet sur un châssis très largement inspiré par celui de la ROG Ally d’ASUS, mais avec quelques modifications bienvenues dont nous parlerons plus loin.

Quant à son volet technique, voici ce qu’il regroupe :

  • Un processeur mobile AMD Ryzen Z2 A dont la conception est ancienne. On y retrouve en effet une partie CPU « Van Gogh » à 4 coeurs et 8 threads (3,8 GHz en boost) datée de 2022, et une partie GPU à 8 coeurs (1,8 GHz en turbo) RDNA 2.0 introduite pour la première fois en 2020.
  • 16 Go de mémoire vive en LPDDR5 (6400MT/s)
  • 512 Go de SSD M2 PCIe Gen 4 (2280)
  • Un écran IPS Full HD et sRGB, tactile, de 7 pouces, capable de monter à 120 Hz (compatibilité FreeSync) et d’afficher jusqu’à 500 cd/m2 de luminance
  • Deux prises USB-C USB 3.2 Gen 2, une prise mini-jack et un lecteur de cartes mémoire microSD
  • Un modem Wi-Fi 6E et Bluetooth 5.4
  • Une batterie de 60 Wh
Gears of War est animé sans trop de problèmes sur la ROG Xbox Ally, mais seulement en 720p. ©Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Une console encombrante avec des poignées d'amour

Un peu plus encombrante qu’un Steam Deck, équivalente à une MSI Claw 8 AI+, la ROG Xbox Ally n’est pas vraiment un modèle de compacité. À vrai dire, j’ai souvent pesté contre son format pendant mon voyage, car elle prend beaucoup de place et n’est pas vraiment facile à transporter dans un sac ou une valise déjà bien remplis. Avec 670 grammes sur la balance, je ne peux pas la qualifier de « légère » non plus, mais j’ai vraiment plus été gêné par son format (29,1 x 12,15 x 5,1 cm) qu’autre chose à vrai dire. 

À l’instar des ROG Ally et de la plupart des machines concurrentes, la nouvelle console d’ASUS et Microsoft ne s’adresse donc pas à ceux qui aiment voyager léger, mais côté confort, en revanche, le bilan est positif. Contrairement aux précédentes ROG Ally, la machine dispose en effet de véritables « poignées » qui lui permettent d’offrir une prise en main proche d’une manette Xbox classique. Pour le coup, j’ai beaucoup aimé cette particularité, car elle rend les sessions de jeu bien plus agréables. 

La multiplication des touches de "fonctions" m'a un peu cassé les pieds. ©Nathan Le Gohlisse pour Clubic
L'effet RGB autour des sticks est mignon, mais gourmand en énergie. ©Clubic
Lancer Cyberpunk 2077 à 30 000 pieds... C'est le pied ! ©Clubic

Cela dit, quitte à avoir une console portable encombrante, j’aurais aimé qu’ASUS aille encore plus loin pour offrir un « grip » réellement complet. Ici, on ne sait pas toujours où placer le bout de ses doigts. Je n’ai pas de très grandes mains, mais si vous avez de longues paluches, vous pourriez trouver cela frustrant.

Autrement, l’ergonomie générale de la console est bonne. Les boutons tombent bien sous les doigts, et l’on hérite de deux raccourcis configurables au dos de la machine. 

J’aurais toutefois apprécié que Microsoft et ASUS se montrent plus synthétiques pour ce qui est des touches de fonctions. De part et d’autre de l’écran se répartissent en effet les touches Xbox, ROG, « Back », mais aussi le bouton de pause ou encore celui permettant d’accéder à la bibliothèque : 5 boutons là où j’en aurais voulu deux ou trois, maximum. Je ne compte plus les fois où j’ai cliqué sur un bouton qui n’était pas approprié.

La griffe ROG est très (très) présente, bien plus que l'identité Xbox. ©Clubic
Les deux touches au dos de la console sont configurables ©Clubic

Par un grand-écart à ne pas reproduire chez vous, cela m’amène à vous parler du logiciel. La grande nouveauté est l’arrivée d’une interface Xbox plein écran permettant à la fois de gagner légèrement en performances par rapport à Windows, mais aussi de proposer une expérience plus typée « console ». Malheureusement, je n’ai pas été totalement convaincu.

« Ceci est une Xbox »… ben non.

Car si l’application Xbox a beaucoup évolué (en bien) ces derniers mois, beaucoup de travail reste à faire pour satisfaire vraiment les « consoleux » en quête de liberté de mouvement. La console est coincée entre trois interfaces différentes : l’interface Xbox, la « surcouche » logicielle ROG, et Windows 11. C’est lourd et souvent mal boutiqué. L’expérience Xbox est bonne, c’est indéniable, mais l’on est trop régulièrement obligé d’en sortir, et l’environnement logiciel ROG fait parfois doublon avec ce que propose déjà Microsoft. 

C'est à Downtown Phoenix, au début de mon voyage, que j'ai découvert la nouvelle interface Xbox. ©Clubic

Quant à la nécessité de devoir repasser par Windows pour certaines actions (dont les nombreuses mises à jour déployées sur la machine), elle m’a tout simplement horripilé. L’OS de Microsoft est pataud, rudement mal adapté à la navigation sur un écran de 7 pouces (17,8 cm). J’attendais une expérience « console » de bout en bout, j’ai eu droit à un millefeuille logiciel lourdingue, maladroitement orchestré par Windows 11.

Et pour ce qui est des nombreux jeux Xbox achetés depuis ma Xbox Series X… Eh bien, sans surprise, j’ai dû en faire mon deuil : cette console portable vendue comme une Xbox n’a rien d’une Xbox, c’est un mini-PC déguisé, taillé pour agréger les bibliothèques Steam, Epic Games, EA, Ubisoft Connect (etc.) avec tout ce qu’elles induisent comme complications ergonomiques, et pour mettre en valeur le PC Game Pass. On est loin de l'expérience intégrée et fluide proposée par SteamOS.

Il faut trop souvent repasser par Windows 11 pour procéder à certaines actions, comme ici dans un motel de Virginie. ©Clubic
L'interface Xbox en plein écran. ©Clubic
Passer à Windows 11 est heureusement aisé. ©Clubic
Quant à ce genre de fenêtres, vous en verrez s'afficher beaucoup si vous jouez sur la route... ou dans les airs. ©Clubic

D’ailleurs, j’ai également constaté qu’en l’absence de connexion interne, le lancement de certains jeux s’en trouvait régulièrement estropié. Il m’a couramment fallu passer par un partage de connexion 5G depuis mon iPhone pour débloquer la situation. On a déjà vu plus pratique.

On the ROG again

Mais alors que vaut cette nouvelle « Xbox portable » en gaming, au juste ? Eh bien disons qu’un utilisateur de Steam Deck ne serait pas dépaysé. La machine qui nous intéresse ici délivre un niveau de performances similaire à celle de Valve.

Je résumerais donc mon expérience de jeu sur cette ROG Xbox Ally comme étant « datée mais praticable »… du moins lorsque le soleil ne tape pas trop sur l’écran. Un mot sur ce dernier. Il m’a plutôt convaincu, mais souffre d’une luminance limitée, et limitante, dans les environnements trop éclairés ou en extérieur. Pour le reste, son contraste m’a paru honnête, sa finesse d’affichage et ses couleurs aussi.

Hogwarts Legacy lancé à vive allure sur les routes de Floride. ©Clubic

En extérieur (ici près de Key West) ou en voiture, l'écran affiche parfois d'importantes limites. ©Clubic

Pénibles sur PC, les launchers de certains éditeurs sont vraiment insupportables sur la ROG Xbox Ally. ©Clubic

Quoi qu’il en soit, les trois modes d’alimentation permettent de répondre à la plupart des usages. À défaut d’avoir beaucoup utilisé le mode silencieux (6 watts) que j’ai trouvé vraiment trop poussif, le mode Performances (15W) s’est montré à la hauteur de mes attentes (pas trop élevées) sur mes jeux 3D du moment… mais uniquement en 720p.

Car à moins de se contenter de l’émulation de titres anciens ou de jeux indés peu gourmands, je vois mal comment exploiter la définition Full HD native de l’écran. Et même avec le mode Turbo actif (20W qui ne changent pas grand-chose au schmilblick), la définition 1080p m’a paru totalement hors de portée de la console.

Les performances du SSD M2 embarqué. ©Clubic
Les performances sous Cinebench R24. ©Clubic

En basculant donc sur de la HD « toute simple », j’ai notamment pu jouer à Gears of War : Reloaded dans l’avion du retour avec une cinquantaine de FPS au compteur (mais quelques drops) et un niveau de détail moyen-élevé, mais aussi à Hogwarts Legacy (30-40 FPS la plupart du temps en tirant parti, lourdement il est vrai, du FSR 3.1 d’AMD) dans la voiture et dans mes différentes chambres de motel.

Grâce à son optimisation pour le Steam Deck et plus marginalement la Nintendo Switch 2, Cyberpunk 2077 était également animé sans broncher par ma ROG Xbox Ally, avec un assez bon niveau de détail, mais toujours en 720p. Même chose pour Shadow of the Tomb Raider, animé sans problème à plus de 30 FPS sans trop rogner sur la qualité visuelle.

Preuve que la ROG Xbox Ally voyage léger sur le plan technique, voici l'écran auquel j'étais confronté sur le Remaster d'Oblivion. ©Clubic
Les performances sous Cinebench R23. ©Clubic

En revanche, il m’a été impossible de lancer Horizon Forbidden West ou The Elder Scrolls IV : Oblivion Remastered dans de bonnes conditions, et le passage obligatoire par des launchers d’éditeurs pour jouer à certains titres (je pense spécifiquement à Cyberpunk 2077 et GTA IV) a parfois mis mes nerfs à rude épreuve. L’expérience de jeu est donc globalement bonne, mais malheureusement trop variable d’un titre à l’autre.

Pour ce qui est de l’autonomie, tout dépend de l’usage que vous aurez de la console, mais sans surprise, elle ne va jamais bien loin. J’ai réussi à tenir dans la plupart des cas entre 2 et 3 heures sur batterie, mais le curseur descend vite (plus de 20% de batterie perdue en 30 minutes sur Hogwarts Legacy, par exemple, avec le mode 15W), et je vois mal comment aller plus loin… à moins chercher l’économie d’énergie à chaque minute d’utilisation. J’aime me compliquer la vie, cette expérience de voyage me l’a parfois prouvé, mais pas à ce point.

Ma valeureuse ROG Xbox Ally, ici chahutée à Time Square. © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

La Xbox ROG Ally testée dans cet article est disponible en France depuis le 16 octobre à un tarif de 599 euros.

Conclusion
Note générale
6 / 10

Console de jeu Windows déguisée en console portable Xbox, la ROG Xbox Ally est une demi-réussite pour ASUS et un quasi-échec pour Microsoft, qui peine globalement à convaincre sur le plan logiciel. La machine qui découle de ce partenariat, audacieux sur le papier, ne tient donc pas vraiment ses promesses, et souffre autant d'une puce AMD Ryzen Z2 A techniquement datée que d'un entremêlement d'interfaces bourratif doublé d'un tarif intrépide. Si vous attendiez une « vraie » Xbox portative, la ROG Xbox Ally n'est pas la console qu'il vous faut… encore moins si vous aimez voyager léger.

Les plus
  • Prise en main confortable dans l'ensemble
  • L'interface Xbox s'est bien améliorée
  • Jouer à la plupart de vos jeux PC, partout où vous voulez
  • L'écran de bonne facture (mais pas assez lumineux)
Les moins
  • Ceci n'est pas une Xbox
  • Le mille-feuille logiciel pataud (interfaces Xbox, ROG et Windows 11 entremêlées)
  • Puce AMD Ryzen Z2 A techniquement vieillotte
  • Autonomie limitée (2 à 3 heures)
Sous-notes
Design
8
Écran
7
Performances
6
Autonomie
4

Les alternatives à Asus ROG Xbox Ally

  • Montée en gamme du design et des finitions
  • Écran 7,9" (20 cm) LCD convaincant
  • Performances et qualité d'image en nette hausse
8 / 10
  • Profiter de sa bibliothèque Steam partout
  • Des performances excellentes
  • Une autonomie très correcte
8 / 10