À l’occasion de son ITT 2025, organisé cette année à Phoenix (Arizona), Intel nous a permis de découvrir en détail Panther Lake, sa toute nouvelle génération de processeurs mobiles, gravée à l’aide de son très surveillé protocole 18A. Attendues début 2026, en pleine période charnière pour Intel, ces nouvelles puces à basse consommation prennent tout autant des airs de « va-tout » que de « faire-valoir » pour le géant américain bousculé comme jamais par une concurrence de plus en plus aguerrie et agressive.

Ces deux dernières années ont marqué chez Intel le début d’une remise en question profonde, et selon nous très salutaire, de son approche en termes de processeurs mobiles. Soucieux de redorer le blason d’une architecture x86 malmenée par l’avènement des excellents SoC ARM lancés par Apple, puis Qualcomm, le colosse californien (aux pieds peut-être moins argileux que ce que l’on pourrait croire) lançait coup sur coup ses puces Meteor Lake (toute fin 2023) et, surtout, Lunar Lake (2024).
Ces dernières sont probablement les plus importantes, car elles permettaient à Intel d’en finir avec le mythe d’une suprématie supposée d’ARM en matière d’efficacité énergétique, en s’appuyant sur une conception hyper moderne, doublée, pour la première fois à cette échelle, de la gravure en 3 nm du taïwanais TSMC.

Lunar Lake était aussi l’occasion pour Intel d’envoyer un signal fort. La firme nous prouvait être parfaitement en phase avec les nouvelles attentes en matière de puces pour PC ultraportables, et délivrait ainsi, pour la première fois depuis longtemps, des SoCs harmonieux, subtilement balancés, suffisamment confiants en leurs capacités pour éviter la course (facile) aux performances CPU, et ce afin de mieux booster les volets GPU et NPU… en parachevant le tout d’une efficacité énergétique de haute volée.
Avec Panther Lake, l’entreprise souhaite bien sûr aller plus loin, mais avec une contrainte en plus : basculer (au moins partiellement comme nous allons le voir) du procédé 3 nm de TSMC, redoutablement efficace, à sa propre gravure 18A (1,8 nm) pour démontrer que cette dernière tient réellement ses promesses face aux solutions les plus avancées de son rival asiatique. Panther Lake se doit par conséquent d’être décisif.
De son succès (et du succès des nouvelles puces pour serveurs Xeon Clearwater Forrest, également gravées à l’aide du même procédé) dépendra pour beaucoup le taux d’adoption du protocole 18A par des acteurs externes, voire l’avenir de la division fonderie d’Intel elle-même. Car cette dernière peine encore à attirer suffisamment de commandes dans l’ombre de TSMC, et plus accessoirement de Samsung Foundry.
Le décor étant désormais planté, passons aux présentations et à la technique. À ce que Panther Lake a dans le ventre.
Panther Lake : présentation du nouveau « couteau suisse » d’Intel
Avec Lunar Lake, Intel cherchait principalement l’efficacité énergétique et la polyvalence. Avec Panther Lake, l’entreprise veut le beurre, l’argent du beurre et pourquoi pas la crémière. L’idée ? Viser tout à la fois les performances d’Arrow Lake, l’efficacité énergétique de Lunar Lake (Intel parle de +50% de performances CPU/GPU sans perte d’efficacité énergétique par rapport à sa précédente génération de puces mobiles), ainsi qu’une adaptabilité bien supérieure pour coller plus étroitement aux besoins des OEM (Acer, HP, Dell, Lenovo, ASUS, etc.) et profiter par conséquent d’une large diffusion.
« You will see Panther Lake everywhere » (« vous verrez Panther Lake partout »), promettait d’ailleurs Jim Johnson (Senior Vice President and General manager d’Intel), évoquant ainsi une commercialisation massive.
À défaut de nous avoir donné le détail complet de son futur lineup (il sera dévoilé lors du CES 2026, puisque la commercialisation des solutions Panther Lake débutera juste après le salon), Intel nous a présenté les trois configurations principales de sa nouvelle puce. De par leur nature modulaire, ces trois configurations de référence pourront être déclinées un peu à toutes les sauces, avec plus ou moins de coeurs CPU et GPU pour multiplier les « price points », au risque de complexifier les choses par rapport à l’ancienne gamme Lunar Lake… qui était pour le coup très lisible.
Les deux premières configurations Panther Lake partagent quoi qu’il en soit un GPU similaire, articulé autour d’un maximum de 4 coeurs Xe de troisième génération (nous y reviendrons plus bas). Côté CPU, elles sont déclinées respectivement en versions 8 coeurs ou 16 coeurs (au maximum), mais elles se distinguent aussi l’une de l’autre par leurs capacités en termes de mémoire vive et par le nombre de lignes PCIe (Gen 4 et Gen 5) embarquées.
Les trois configurations dévoilées par Intel, de la moins rapide, à la plus puissante. ©Intel
La star du show reste cela dit la configuration « 16 cores 12Xe » qui, comme son nom l’indique, combine jusqu’à 16 coeurs CPU et un maximum de 12 coeurs GPU Xe de troisième génération. Cette partie graphique beaucoup plus musclée s’accompagne d’une gestion de la mémoire vive la plus rapide (LPDDR5x jusqu’à 9600 MT/s), en contrepartie d’une prise en charge d’un nombre de lignes PCIe plus restreint, similaire à celui de la version 8 coeurs évoquée plus haut.
Pour le reste, les trois configurations dévoilées par Intel peuvent compter une nouvelle fois sur de la mémoire vive LPDDR5x embarquée, ainsi que sur une gestion de la DDR5 au format SO-DIMM pour les versions 8 coeurs CPU / 4 coeurs GPU et 16 coeurs CPU / 4 coeurs GPU (plus marginalement, une prise en charge de modules LPCAMM2 est également annoncée).
On y trouve enfin un NPU (Neural Processing Unit) de nouvelle génération, un IPU (Image Processing Unit) plus perfectionné servant notamment à l’amélioration de l’image lors d’appels vidéo, une partie modem couplant Wi-Fi 7 et Bluetooth 6, ainsi qu’une prise en charge des standards Thunderbolt 4 et 5.
Cougar Cove / Darkmont : les gros coeurs qui palpitent et les petits qui frétillent
À l’instar de Meteor Lake et de Lunar Lake, Panther lake s’appuie sur une conception en tuiles, permettant l’assemblage de plusieurs éléments distincts, gravés selon différents procédés, et qui sont ensuite connectés les uns aux autres sur sur seule et même puce à l’aide de la technologie Foveros-S 2.5D.
Typiquement, un SoC Panther Lake regroupe ainsi une tuile « Compute Tile » gravée à l’aide du nouveau procédé Intel 18A (cette tuile regroupe la partie CPU, le NPU, l’IPU, un contrôleur d’affichage ainsi que la mémoire vive, le cas échéant), une tuile GPU gravée soit en 3 nm par TSMC (N3E), soit en 5 nm (Intel 3) en fonction des versions, et une tuile « Plateform Controller » (vouée aux entrées/sorties et au modem) fabriquée pour sa part à l’aide du procédé N6 de TSMC (6 nm).
La nouveauté principale sur le plan CPU est le passage à des coeurs de nouvelle génération. Intel dégaine en effet ses coeurs hautes performances Cougar Cove (P-cores) d’un côté, et ses coeurs à haute efficacité énergétique Darkmont (E-cores et LPE-cores) de l’autre. La firme explique avoir entièrement conçus et optimisé ces nouveaux coeurs pour la gravure 18A pour leur permettre d’offrir toujours plus de performances en basse consommation.
On notera d’ailleurs que la structure utilisée ici par Intel rappelle plus celle de Meteor Lake et Arrow Lake, que celle de Lunar Lake, puisque l’entreprise adopte ici des coeurs E à basse consommation, en plus de ses coeurs LP à très basse consommation (du moins pour les moutures à 16 coeurs - 4 P-Cores, 8 E-cores, 4 LPE-cores), le modèle 8 coeurs se contentant en ce qui le concerne d’une structure moins élaborée (4 P-cores, 4 LPE-cores).
- À ces nouveaux coeurs hautes performances Cougar Cove, Intel adjoint un accès partagé à jusqu’à 18 Mo de cache L3, mais aussi et surtout des optimisations importantes sur la memory disambiguation (pour aboutir à des performances plus fiables, explique Intel) ou, encore, la prédiction de branchements (qui permet à la fois d’améliorer les performances et l’efficacité énergétique). Ces coeurs voués aux calculs lourds disposent par ailleurs d’une gestion de leur alimentation pilotée par l’IA (à l’image des E-cores Skymont de Lunar Lake l’année dernière, ils peuvent désormais augmenter ou baisser leurs fréquences par tranches de 16,67 MHz « seulement » pour plus de granularité), et d’autres améliorations ayant pour but d’accroitre significativement le débit d’informations traitées.
- Quant aux nouveaux coeurs haute efficacité Darkmont, consacrés entre autres aux calculs du quotidien et aux tâches exécutées en arrière-plan, ils profitent d’optimisations similaires à celles des coeurs Cougar Cove, mais avec une démarche forcément plus subtile dans l’allocation de ressources. La volonté de gagner encore en réactivité est aussi bien présente ici, notamment au travers d’un nanocode amélioré, d’un meilleur système de queuing pour un aboutir à un parallélisme plus sophistiqué, ou encore d’un dispositif de prédiction nettement peaufiné. La gestion de la mémoire cache L2, et la bande passante boostée vers cette dernière, viennent parachever le tout.
Cette prise en charge améliorée de la mémoire cache est d’ailleurs (largement) mise en avant par Intel comme étant l’une des améliorations les plus importantes sur Panther Lake. On nous explique que la mémoire cache dispose ici d’une meilleure bande passante et d’une latence réduite par rapport à ce que proposait Lunar Lake, et ce, de façon à réduire le trafic et la « consommation » de mémoire vive. Réduire les échanges entre le CPU et la RAM contribue à délivrer des performances générales plus conséquentes.
Panther Lake partage en outre d’importants points communs avec Meteor Lake dans sa gestion des tâches affectées aux différents coeurs (quel type de coeur utiliser, pour quelle activité). Ici, Panther Lake commence par affecter les tâches aux LPE-cores, puis passe aux E-core si besoin de plus de puissance… et enfin aux P-cores s’il lui faut des capacités supplémentaires. On retrouvait peu ou prou le même procédé pour Meteor Lake. Évidemment, ce protocole d’attribution fonctionne également en sens inverse pour « descendre en gamme » et consommer moins d’énergie quand les besoins sont inférieurs.
Des gains et des avancées, un peu partout
Cette organisation tend en fait à placer les coeurs Darkmont au centre du jeu. Ils sont d’après nous les plus intéressants, car non seulement ce sont eux qui seront les plus employés au jour le jour, mais ce sont aussi eux qui disposent des spécificités techniques les plus subtiles. Les coeurs Cougar Cove, pour leur part, ne sont en fait exploités que lorsqu’on ne peut pas faire autrement… et qu’il faut plus de puissance pour exécuter une action très demandeuse plus rapidement. C’est alors le Thread Director, sorte de directeur des opérations en cours sur le CPU, qui décide de mobiliser les (gros) P-cores pour soulager les (petits) E-Cores et LPE-Cores.
En agissant ainsi, Panther Lake permet d’aboutir à un résultat plutôt probant pour le coup : face à Lunar Lake et aux puces Arrow Lake-H (que l’on trouvait en 2024 sur les PC portables gaming fins et légers), Panther Lake est censé développer +40% de performances single-thread à consommation égale. Autre possibilité offerte aux OEM, miser sur l’efficacité énergétique. Toujours selon Intel et toujours face au tandem Lunar Lake / Arrow Lake-H, Panther Lake est alors en mesure de proposer une consommation réduite de 10% tout en développant un niveau de performances similaire à la précédente génération de puces.
Si l’on jette cette fois un oeil aux performances en multithread, cette différence s’accroit, notamment du fait des E-cores, avec +50% de performances à consommation égale, ou -30% de consommation à performances équivalentes. Des chiffres qu’il nous tarde de pouvoir vérifier par nous même en test. Intel parle enfin d’une consommation générale abaissée de 1,5 watt en moyenne par rapport à Lunar Lake pour certains types de calculs.
Et pour en arriver là, Intel compte aussi s’appuyer sur un nouvel outil de gestion de l’alimentation : l’Intelligent Experience Optimizer. On ne sait pas encore très bien comment ce dernier s’accordera aux paramètres d’alimentation de Windows 11, mais Intel en est suffisamment fier pour l’avoir longuement évoqué durant l’une de ses conférences. Affaire à suivre, donc.
L’entreprise intègre enfin à sa Compute Tile un nouveau moteur Xe Media Engine dédié à la prise en charge de codecs plus nombreux et plus récents. Parmi eux, une tripotée de codecs Sony, ainsi que les très courus codecs AV1 et AVC, désormais pris en charge en encodage comme en décodage.
Un volet IA entièrement réorganisé
Après avoir ajouté à Meteor Lake un NPU intégré pour la toute première fois, et avoir ensuite quadruplé les performances de ce dernier sur Lunar Lake (six mois plus tard seulement, en augmentant au passage très sérieusement la place occupée par cette « puce dans la puce » vouée au calcul de l’IA), Intel souhaite à présent optimiser le NPU… pour lui faire gagner légèrement en puissance tout en réduisant sa taille. L’objectif premier est donc ici de doper ce que l’entreprise appelle l’area efficiency, pour peaufiner ce qui peut l’être par rapport à la génération précédente, plutôt que de quadrupler à nouveau les TOPS développés.
À surface occupée légèrement inférieure, Intel parvient donc à grappiller des performances en réorganisant la structure même de son NPU 5 vis-à-vis de ce que proposait l’année dernière le NPU 4 de Lunar Lake. Ce design modernisé mise sur de nouveaux moteurs (au nombre de trois désormais), plus simples dans leur organisation, dotés d’une conception rationalisée et plus horizontale. Les matrices y sont moins nombreuses, mais beaucoup plus grosses (leur taille a doublé), ce qui permet à Intel d’annoncer notamment une amélioration de 40% des TOPS/Area développés avec Panther Lake.
Les autres optimisations conduites par Intel permettent en tout au NPU 5 d’atteindre un maximum de 50 TOPS de puissance de calcul (contre jusqu’à 48 TOPS avec le NPU 4 employé sous Lunar Lake). À défaut de nous proposer une montée en performance sensationnelle sur l’IA, le nouveau NPU d’Intel tire de cette réorganisation une meilleure efficacité et surtout une miniaturisation qui libère de la place notamment pour le GPU. Car nous allons le voir, celui-ci monte sérieusement en gamme sur Panther Lake.
Toujours sur l’IA, Intel explique enfin que ses nouvelles puces Panther Lake seront en mesure de développer un maximum de 180 TOPS en combinant les performances du CPU (10 TOPS), du NPU 5 (50 TOPS) et du GPU (120 TOPS). Pas mal, mais il faut remettre l’église au milieu du village, ces performances en IA restent modestes par rapport à ce que peut proposer un GPU mobile dédié, même d’ancienne génération. Pour vous donner une échelle de grandeur, la RTX 4050 mobile de NVIDIA pouvait à elle seule développer 194 TOPS lors de son lancement en début d’année 2023.
Intel XeSS MFG : la multi-frame generation bientôt sur votre ultraportable
On se doutait qu’Intel y travaillait, mais c’est désormais officiel : avec Panther Lake, la firme se dote d’une technologie de multi-frame generation proche de celle proposée depuis quelques mois par NVIDIA. Cette technologie puise l’essentiel de ses forces dans le NPU et s’active sur les jeux compatibles (pour l’instant, ils ne sont encore une poignée, mais Intel promet que le catalogue de titres pris en charge s’étoffera rapidement), pour quadrupler peu ou prou le nombre d’images affichées à la seconde.
Mais rembobinons un peu pour nous pencher sur la partie GPU intégrée aux nouvelles puces d’Intel. Vous vous rappelez probablement du lancement, il y a quelques mois, des nouvelles cartes graphiques de bureau Intel Battlemage B580 et B570. Eh bien ces dernières connaissent désormais une cousine mobile reprenant cette même nomenclature, mais sous une incarnation mobile. Il s’agit là d’une galipette marketing d’Intel, puisque ce nouveau GPU intégré à Panther Lake n’est pas basé sur l’architecture Xe 2 Battlemage comme les B580 et 570, mais bien sûr le tout nouveau design Xe 3 Celestial.
Derrière cette anomalie lexicale se cachent quand même de belles nouveautés… mais sans pour autant faire entrer Intel dans la cour des grands. Et c’est un peu dommage à vrai dire. Sur le plan graphique intégré, la firme semble ainsi retenir ses coups contre les puces M4 Max d’Apple, ou même les dernières puces Ryzen AI Max+ 395 d’AMD et leur puissant iGPU Radeon 8060S (qui peut titiller les RTX 4060 mobiles dans bien des cas).
En la matière, l’entreprise voyage donc un chouia trop léger pour l’instant — Damien Triolet, spécialiste du GPU chez Intel nous a d’ailleurs confirmé que la marque réfléchissait toujours au développement d’iGPUs plus puissant, et que rien n’était encore tout à fait décidé —, mais compense heureusement ce manque de puissance face aux meilleures solutions concurrentes par une efficacité énergétique de pointe, là aussi, et par l’arrivée de sa nouvelle génération d’image par IA, permettant de doper significativement le framerate en jeu.
Nous en avons eu la démonstration sur le nouveau Painkiller. Attendu cet automne, le titre était animé sans broncher à une cinquantaine d'images par seconde par les 12 coeurs GPU Xe de la configuration la plus puissante dévoilée par Intel. Rien de spectaculaire jusque là, mais l’on passait subitement à près de 200 FPS en moyenne une fois la XeSS MFG activée.
Des artefacts visuels étaient alors visibles à l’écran, mais ces derniers devraient se résorber au fur et à mesure que l’IA d’Intel apprendra des situations auxquelles elle sera confrontée. Quant à la fluidité, elle était inédite pour un jeu animé par la « simple » partie graphique d’un SoC. De quoi porter de belles promesses pour l’avenir, y compris pour les futures consoles des jeux portables équipées en Panther Lake.
À noter toutefois que dans les estimations de performances dévoilées par Intel, la MFG n’était pas activée. Et c’est tant mieux. Les indices que nous détaillerons un peu plus bas, nous donnent donc une idée des performances « brutes » de l’iGPU Xe 3 intégré par Panther Lake.
Pour gagner en performances GPU sur Panther Lake, Intel mise notamment sur une nouvelle version de sa technologie Intelligent Bias Control (lancée pour la première fois début 2025). Cette mouture améliorée permet de répartir plus intelligemment encore la puissance entre CPU et GPU dans un contexte de jeu afin d’éviter les baisses de performances, mais aussi le stuttering. Avec la dernière version (V3) le GPU est cette fois nettement favorisé dans l’attribution de la puissance.
De manière plus terre à terre, l’architecture Xe 3 Celestial donne à Intel l’occasion de dérouler jusqu’à 12 unités de calcul vouées aux raytracing sur Panther Lake. Des unités de calcul qu’Intel a en l’occurrence améliorées par rapport à l’architecture Xe 2. Combinées à un maximum de 12 coeurs Xe 3, ces nouvelles unités de calcul RT, s’épaulent également de nouveaux moteurs XMX vouées spécifiquement à l’accélération de l’IA… et donc, aussi, au raytracing et à la multi-frame generation. Ces moteurs contribuent d’ailleurs très largement aux 120 TOPS de puissance de calculs voués à l’IA développés par la partie GPU, et dont nous vous parlions plus haut.
Le bilan des opérations côté GPU est donc flatteur. Outre les résultats encourageants de la XeSS MFG en jeu, Intel nous promet une hausse concrète de 50% des performances GPU par rapport à Lunar Lake, et une amélioration de 40% des performances délivrés par le GPU pour chaque watt consommé.
Espérons désormais qu’Intel continuera de poursuivre ses efforts en la matière, mais nous sommes plutôt confiants. Comme l’avançait Damien Triolet, à raison, la firme s’est en quelques années construit une image de marque intéressante sur le plan graphique, et parvient désormais à proposer une expérience logicielle attrayante sur ce terrain. Nous avons donc bon espoir qu’elle poursuive dans cette direction. Et son récent partenariat avec NVIDIA augure en outre de certaines synergies à venir dans un avenir peut-être pas si éloigné.
Making Intel Great Again !
La présentation approfondie des spécificités techniques de Panther Lake, et de sa gravure 18A, par l'armée des ingénieurs et des cadres d'Intel ne laisse pas indifférent. Bousculé, chahuté, et probablement blessé dans son amour propre, le géant américain veut faire mieux que de sauver les meubles, il veut prendre un nouvel élan. En finir avec la stagnation qui, malheureusement, caractérisait ses anciennes générations de puces mobiles. Celles qui avaient notamment conduit
Apple à lui tourner définitivement le dos en 2020.
Mais cette épatante démonstration de savoir-faire ingénierique, et la puissance de feu en partie préservée du groupe fondé en 1968 par Gordon Moore, Robert Noyce et Andrew Grove, ne doit pas nous faire oublier que la concurrence fourbit ses nouvelles armes, elle aussi.
En 2026, Intel et ses puces Panther Lake ne manqueront pas d'être confrontés à une cruelle réalité : celle de la multiplication des solutions concurrentes et de leur montée en puissance forcenée. Autrefois en situation de quasi-monopole sur le terrain des CPU pour PC portables et ultraportables, la firme doit désormais composer avec un marché également disputé par AMD, Apple et Qualcomm… et où les cartes ont été intégralement redistribuées en l’espace de 5 ans.
L’année prochaine devrait ainsi marquer le coup d’envoi des nouvelles puces Apple M5 ; la diffusion des prometteurs Snapdragon X2 Elite / X2 Elite Extreme, dévoilés par Qualcomm fin septembre ; et potentiellement aussi l’avènement des premières puces Zen 6 chez AMD.
Intel pourrait donc se trouver cerné, mais les efforts fournis sur Panther Lake (que nous avons désormais hâte de mettre à l’épreuve) nous poussent à une certaine confiance, d’autant que le partenariat NVIDIA/Intel, dont on ignore encore les contours précis, ne manquera pas d’apporter des nouveautés croustillantes pour les futures générations de SoC Intel.
Et comme souvent lorsque la concurrence fleurit, et que les solutions se multiplient sur un seul et même segment, le consommateur se frotte les mains. C’est lui qui sera le grand gagnant de ce contexte tourbillonnant, car en 2026, les bonnes puces devraient pleuvoir comme rarement au cours de cette dernière décennie. Et ça, chez Clubic, on apprécie beaucoup.