Rachat de SFR : Arnaud Montebourg va "redoubler de vigilance"

07 avril 2014 à 10h44
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Les pouvoirs publics et particulièrement Arnaud Montebourg, ministre de l'Economie, n'ont pas réussi à imposer leur « vision industrielle » du secteur de la téléphonie et de l'Internet car Vivendi a choisi de céder SFR à Numericable. Au lendemain de l'annonce, le ministre dit qu'il restera sur le qui-vive.

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Le rachat de SFR par Numericable, confirmé dimanche 6 avril par Vivendi, n'était pas le scénario préféré d'Arnaud Montebourg, ministre de l'Economie, du Redressement productif et du Numérique, qui favorisait Bouygues.
Dans un communiqué publié ce week-end, il déclare qu'il sera « extrêmement vigilant sur les conséquences de la décision du groupe Vivendi d'accepter l'offre d'Altice et de Numericable en ce qui concerne l'emploi à SFR et le plan d'équipement de la France en très haut débit ».

Le PDG de fonds Altice, maison-mère du câblo-opérateur, avait pourtant sorti sa plume à la mi-mars afin d'écrire à Arnaud Montebourg, dont la prise de position publique allait clairement dans le sens de Martin Bouygues.
Il avait alors multiplié les engagements, et principalement sur l'emploi - même si par nature son offre comporte moins de risques que celle de Bouygues, qui aurait généré de nombreux emplois doublons.

« Il n'y aura aucune suppressions d'emploi dans le rapprochement de SFR et de Numericable, sous quelque forme que ce soit », soulignait Patrick Drahi. « Je me suis engagé à recruter des ingénieurs commerciaux pour le marché des entreprises que nous souhaitons fortement développer », faisait-il valoir. Des engagements que le ministre rappelle vouloir surveiller de près, afin qu'Altice ne supprime aucun emploi.

Maintenir les investissements de SFR

Arnaud Montebourg de souligner encore que « dans un secteur régulé par la puissance publique, la vente du deuxième opérateur de téléphonie mobile français, avec plus de 20 millions de clients, ne peut être considérée isolément, ou réduite à une opération strictement privée ». En somme le ministre réaffirme qu'il a son mot à dire dans cette opération. Alors qu'il n'a pas réussi à pousser Vivendi dans les bras de Bouygues.

Sur le volet de l'investissement, le gouvernement rappelle ses objectifs en matière de couverture en très haut débit sur le territoire français et de réduction de la fracture numérique. Un Plan France très haut débit qui prévoit la desserte de 80% de la population en fibre à domicile d'ici 2022. Et demande à Numericable de « clarifier ses objectifs à cet égard, de faire preuve de patriotisme économique pour le choix de ses fournisseurs » et que « les engagements d'investissement de SFR dans la fibre » soient « maintenus ».

Sur ces sujets également Numericable avait pris des engagements. Le réseau combiné des deux opérateurs atteindrait 12 millions de prises fibre d'ici 2017 et 15 millions en 2020, ce qui permettrait, affirmait le PDG de Numericable, Eric Denoyer à la mi-mars, « d'atteindre les objectifs de ce Plan France très haut débit ». Quant aux équipementiers, Patrick Drahi expliquait dans sa lettre avoir « toujours privilégié des fournisseurs français comme Alcatel pour les réseaux en outre-mer ou SagemCom et Technicholor pour les box ».
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