Apple ne vend plus du rêve, il veille sur notre sommeil

10 septembre 2014 à 18h24
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L'excitation d'avant et pendant les annonces étant soulagée, dans le brouhaha médiatique habituel que génère Apple, une bonne nuit de sommeil nous permet de prendre un peu de recul sur ce qu'il vient de se passer. Il nous apparaît que le coeur de la stratégie d'Apple n'est plus dans les produits, mais derrière.

Ca fait bien longtemps qu'on ne sort plus des conférences Apple (quand on a le droit d'y entrer) subjugués. En 2007, l'iPhone avait marqué les esprits et allait façonner le marché des smartphones par la suite. Rebelote avec l'iPad en 2010, version tablette. Mais depuis... La concurrence de systèmes qui se développent rapidement, Android en tête et Windows Phone, s'intensifie. Des écosystèmes matures épaulés par des produits parfois très séduisants, et qui sortent de toutes parts à un rythme effréné. Apple se retrouve à davantage donner l'impression de rattraper un retard, ou du moins de suivre des tendances existantes au lieu de les impulser comme il a pu le faire. Ca se voit sur les deux iPhones, 6 et 6 Plus, lancés hier, qui ne coupent réellement l'herbe sous le pied d'aucun des smartphones star des rivaux.

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Ces iPhones sont beaux et bien finis, du sexy comme sait le faire Apple. Ils seront sûrement aussi largement assez puissants pour la majorité des utilisateurs et applications. Et Apple a également introduit quelques nouveautés séduisantes comme VoLTE (les appels haute qualité en 4G), une technologie d'écran qui semble plus élaborée que jamais et un appareil photo redoutable à n'en pas douter (autofocus à détection de phase, panoramique à 43 mégapixels, vidéo en 1080p à 60 images par seconde ou slow motion à 240 images par seconde). Où est le problème donc ? Outre le fait que ces améliorations risquent d'être vite copiées, même si pas forcément égalées, le problème c'est que des smartphones de cette trempe il en existe beaucoup, ailleurs. De surcroît, Apple continue de faire l'impasse sur des points que d'autres commencent à bien maîtriser : l'étanchéité du smartphone, l'extension de mémoire par carte micro SD, la sélection des applications par défaut, la recharge sans fil, la 4G+ (LTE catégorie 6 à 300 Mbps)... Certains de ces aspects sont historiquement réfutés par Apple, d'autres mériteraient réflexion.


Le plus rageant, c'est qu'on ne doute pas du potentiel d'Apple à se démarquer techniquement des autres ou sur le plan ergonomique. Mais il ne le fait pas, ou timidement. Par exemple, pourquoi, au lieu de rendre plus fin un smartphone déjà extrêmement fin (l'iPhone 5s et ses 7,3 mm), Apple n'a pas misé sur une batterie de plus grande capacité ? L'iPhone 5s se contente d'une batterie de 1 560 mAh pour tenir autant qu'un Galaxy S5 avec 2 800 mAh. Imaginez ce que ferait l'iPhone 6 avec la batterie du Galaxy S5 ! Un smartphone qui tiendrait presque une semaine pourrait faire venir dans les rangs de la marque de nombreux fans Android ou autres. Mais non, Apple a juste fait le job. La pomme semble se reposer sur ses acquis, solides, et sa réputation, indestructible.

En fait, ce qui semble intéresser la marque est à trouver ailleurs. La vraie grande actualité hier, c'était Apple Pay. En déployant son service de paiement sans contact à travers les USA (dans un premier temps), Apple va grignoter des commissions sur chaque transaction où Pay se substituera à la carte bancaire. La manne est colossale : 200 millions de transactions quotidiennes sont faites par cartes bancaires aux USA, pour un montant de 12 milliards de dollars par an ! 220 000 commerçants sont équipés et acceptent déjà Pay. Développé à l'échelle mondiale, on imagine le potentiel du système. Certes, si Pay est probablement une des solutions de paiement sans contact les plus abouties, grâce à un usage combiné de l'authentification par empreintes digitales (Touch ID), ce n'est pas le seul moyen de paiement : PayPal, Google Wallet, Kwixo, ou chez nous, le bon vieux chèque. Et tout le monde n'est pas équipé en iPhone, encore moins en iPhone 6 et 6 Plus. Mais cet engagement, en dehors du bénéfice ergonomique pour l'utilisateur, souligne surtout l'envie d'Apple de diversifier son business.

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Apple Pay, mais surtout Apple Cash Machine

Et la Watch ? Même topo. Peinant à convaincre de la réelle utilité de sa montre, en dehors des usages fitness convenus et des notifications que proposent tous les concurrents, Apple a surtout imaginé un incroyable outil de collecte de données sur ses nombreux clients. Et autant Apple a assuré que la vie privée « financière » serait bétonnée avec son système Pay, autant là, pas un mot. Empreintes digitales, rythme cardiaque, localisation toujours plus précise, lecture des SMS pour proposer des réponses rapides pertinentes et paiement sans contact (également avec la Watch) : ce qui intéresse Apple n'est plus d'innover en matière de produits, mais plutôt de tout savoir de ceux qui les utilisent. Mais rassurons les adeptes : si Apple transforme ses appareils en cash machine, il va bien falloir qu'il en vende, et donc qu'il innove...

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