Portrait : Lease a Watch veut démocratiser la montre de luxe

17 janvier 2014 à 18h32
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S'offrir - ou offrir - une montre de luxe n'est pas donné à tout le monde, sauf si l'on échelonne le paiement via un système de leasing tel que proposé par la jeune pousse Lease a Watch.

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Grégoire Bardon, Lease a Watch
Pour ceux qui à l'approche de la cinquantaine n'ont toujours pas une Rolex au poignet, n'ont pas un kopeck pour s'en offrir une et , de ce fait, sont en train de rater leur vie - comme le concevait Jacques Séguéla en 2009 - une nouvelle solution s'offre à eux : le leasing. Une méthode de financement bien connue dans l'univers automobile.

C'est d'ailleurs dans cet univers que Grégoire Bardon a puisé l'inspiration qui allait lui permettre de lancer Lease a Watch en 2012. La société se place au centre du projet de financement, entre le client, les fournisseurs agréés, l'organisme financier et l'assurance. Le client final n'a qu'à choisir sa montre sur le site Internet et l'échelonnement du paiement - deux, trois ou bien quatre ans.

Exemple : vous avez flashé sur une Breitling Avenger Seawolf. Son prix, 3 070 euros, ne vous permet pas de l'acquérir maintenant. Ce que propose Lease a Watch, c'est de repartir avec après avoir versé « seulement » 614 euros. S'ensuivront 48 versements de 52,06 euros mensuels, ce qui donnera droit au client de posséder sa montre - et non de l'emprunter, garantit le fondateur.

Ensuite, libre à l'amateur d'horlogerie de verser les 624,72 euros restants correspondant à l'option d'achat, et donc de conserver la montre au-delà des quatre ans. Dans le cas contraire, il devra restituer le produit - assuré contre le vol avec violence durant la période du leasing.

« L'idée m'est venue il y a quatre ans. Habitué à utiliser ce système de financement dans l'auto, j'ai trouvé intéressant de l'appliquer aux montres. J'ai fait des analyses de marché, et me suis aperçu que ça marcherait. J'étais mon premier client. Le but est de proposer aux gens de se faire plaisir immédiatement sans se ruiner en finançant progressivement », raconte Grégoire Bardon.

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Depuis sa création, le site a enregistré environ 650 demandes de clients même si toutes n'ont pas abouti à une transformation. « Parfois les clients prennent le temps de la réflexion, cela peut aller jusqu'à six mois, puis ils passent commande », remarque le fondateur. Passionné de montre lui-même, il connaît bien le secteur. Il s'attendait à une clientèle à la moyenne d'âge proche des 35 à 45 ans. L'amplitude s'est en fait avérée bien plus grande, partant de 25 pour aller à 60 ans.

Le profil des clients : des primo-accédant comme des collectionneurs. La plupart des acheteurs, observe Grégoire Bardon, auraient les moyens de se payer la montre qu'ils choisissent en cash. Or ils préfèrent échelonner le paiement, ce que l'entrepreneur n'explique pas vraiment. Car finalement l'objet ne revient pas plus cher, malgré les taux d'intérêts, allant de 3,9 à 9%.

Bien implanté dans le milieu de l'horlogerie, Grégoire Bardon a pris le temps de se tisser un réseau qui lui permet de négocier des prix avantageux avec certains fournisseurs. Pour se rémunérer, Lease a Watch définit sa commission avec le revendeur. « Il nous donne une partie de sa marge en fait », explique l'entrepreneur. Le bénéfice du bijoutier : il écoule une montre, obtient de la visibilité sur le Net et auprès de son client, et peut espérer d'autres ventes.

Mais avant que l'affaire ne tourne, son élaboration n'a pas été de tout repos. « On ne peut pas avoir d'agrément dans le financement comme ça, il faut des connaissances, c'est domaine est très surveillé, et il y a beaucoup d'éléments à respecter. C'est pourquoi il faut prendre son temps de façon à bien faire les choses », indique l'entrepreneur, dont le métier initial est commercial.

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Pour monter la société, Grégoire Bardon et son associé ont apporté la somme de 50 000 euros. Un financement déjà conséquent pour un début mais qui ne suffira probablement pas à accompagner le développement de l'entreprise cette année. Lease a Watch est en train d'étudier la possibilité de réaliser une levée de fonds. À vrai dire, les choses se présentent plutôt bien.

« Le leasing n'est pas trop dans la culture française et pourtant notre plateforme a rencontré un vrai engouement et nous avons de plus en plus de clients. Alors qu'au Royaume-Uni par exemple ils sont beaucoup plus coutumiers de ce mode de financement. Il existe un vrai intérêt pour Lease a Watch de la part de ce pays, mais aussi en Espagne, en Suisse, en Belgique, etc. », souligne l'entrepreneur.

Sans concurrence pour l'instant, il estime avoir un avantage qui sera dur à égaler car il a « su établir un équilibre financier très précis entre les différents acteurs ». Malgré cette avance, Grégoire Bardon ne dort pas, et réfléchit déjà à diversifier son modèle économique. La piste la plus sérieuse : proposer ce système de leasing clé en mains en marque blanche aux bijoutiers.
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