Changement de cap pour les Galaxy S23 et S24, virage à 180° pour Samsung

Pierre Crochart
Spécialiste smartphone & gaming
24 mai 2022 à 18h05
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© Pierre Crochart pour Clubic
© Pierre Crochart pour Clubic

Et si c’était la fin, pour les puces Exynos ? Invariablement mises en concurrence avec leurs homologues signées Qualcomm, elles font grincer des dents les consommateurs, qui leur reprochent une consommation énergétique trop élevée et des performances en deçà des attentes. Autant de raisons pour Samsung de rendre les armes.

La chose n’est pas faite, entendons-nous bien. Mais un troublant article du site sud-coréen Naver affirme que Samsung a pour ambition de développer un tout nouveau SoC maison qui viendrait équiper ses smartphones d’ici à 2025. Et que, dans l’intervalle, les Galaxy S23 et S24 battraient pavillon Qualcomm.

Le lent exil d’Exynos

Les chipsets Exynos n’ont pas très bonne presse. Il faut dire que la simple évocation du nom est souvent perçue comme une punition pour les journalistes et consommateurs : là où l’intégralité du monde a droit à des smartphones Samsung équipés en puces Snapdragon, l’Europe se traîne des appareils moins performants et plus énergivores.

On en tient pour preuve le Galaxy S22 qui, d’après des tests réalisés par un vidéaste, est beaucoup plus rapide dans sa version Snapdragon 8 Gen 1 que son homologue européen sous Exynos 2100.

Samsung lui-même semble baisser les bras. Au Moyen-Orient, en Inde et en Afrique, tous ses smartphones sont désormais lancés avec une puce Snapdragon sous le capot. L’Europe représente donc la dernière poche de résistance.

Poche qui, d’après Naver, s’apprête à sauter. Et ce ne sont certainement pas les quelques clients de Samsung en la matière qui feront la différence sur leurs livres de compte (quelques mobiles Meizu et vivo sont équipés de SoC Exynos).

Chasser sur les terres d’Apple

L'ambition de Samsung n’est pas de rentrer dans le rang et, comme l’écrasante majorité de ses concurrents, renforcer l’hégémonie — et sa dépendance à l’égard — de Qualcomm.

D’après Naver, Samsung nourrit de grandes ambitions en matière d’ingénierie. Si bien que le premier constructeur de smartphones au monde a mis sur pied une équipe composée d’un millier de personnes qui travailleront à la conception d’une nouvelle puce maison d'ici à 2025. L’objectif est clair : surpasser les puces d’Apple qui, à ce jour, restent tout bonnement imbattables en termes de vitesse et d’efficience.

Le recours à Qualcomm ne serait donc que temporaire, et Samsung prévoit donc d’emboîter le pas à Google qui, l’an dernier, avait pris le même chemin en développant sa propre puce Google Tensor pour ses Pixel 6 et Pixel 6 Pro.

Une façon pour les constructeurs de se différencier, mais surtout de rester maîtres de leur chaîne de production, dans un contexte industriel post-pandémique qui crée une congestion importante dans le pipeline des principaux fournisseurs.

Pierre Crochart

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Monsieur GSM et jeux vidéo du Clubic. J’aime autant croquer dans la pomme que trifouiller dans les circuits de l’Android. Grassement payé par les marques pour dire du bien de leurs produits.

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Commentaires (8)

norwy
Le SoC Exynos n’est-il pas déjà la première tentative maison de Samsung ?<br /> En quoi promettre un nouveau SoC changerait-il la donne ?<br /> Les européens veulent des Snapdragons, pas des promesses de Samsung…
Salva
La dernière poche de pigeons je dirai plutôt pour l’Europe, car on est les dindons de la farce, dans tous les domaines, économique, géopolitique, géographique, technologique, pharmaceutique,…
jeanlain
Non, les européens ne veulent pas spécifiquement des spapdragons, ils veulent la même chose qu’ailleurs, surtout quand celle-ci est meilleure que ce qu’on leur propose.<br /> C’est pour ça que l’article dit que Samsung pourrait revenir du snapdragon pour les européens.<br /> Et ensuite revenir sur des processeurs maisons, lorsque ceux-ci seront au niveau des proc apple (et donc snapdragon).
k43l
Oui et non. Ces exynos qui avait changé de nomenclature était selon Samsung une nouvelle génération des exynos 9xxx.<br /> Au final ils avaient les même faiblesses. Energivore et moins puissante même avec AMD.
wackyseb
On en est très loin des snapdragon équivalent aux puces Apple.<br /> C’est pas demain que Samsung rattrapera son énorme retard sur Apple.<br /> Se donner 3 ans c’est bien mais la concurrence avance vite et fort. Bon courage Samsung.<br /> Je ne sais pas ce que veulent les européens mais de mon côté, soit le S22 est beaucoup moins cher en Europe qu’ailleurs dans le monde pour justifier des piètres performances, soit ils s’alignent sur le bestOF Snapdragon.<br /> Un jour peut-être existera t’il une puce qui n’a pas besoin de 12Go de ram et d’un radiateur de folie pour faire tourner Android !!!
Jay5714
Les Européens se foutent d’avoir des Snapdragon on veut juste une puce à la hauteur dans tous les domaines jeux vidéos et autonomie compris ce qu’il y a de dommage c’est que l’Exynos 2100 était une bonne puce. Après 3 ans c’est suffisant pour rivaliser avec Apple tout va vite aujourd’hui !
yatto
A noter que l’article est un peu confus sur la place des SoC Google Tensor : non, le Google Tensor n’est pas un SoC tout nouveau créé sur mesure par Google. C’est une base d’Exynos 2100 dont ils ont un peu remodelé les blocs de traitement d’image et de machine-learning. Mais tout le silicium qui gère les calculs usuels, la gestion de l’énergie, tout ça c’est du pur Exynos 2100, avec tout ce que ça comporte de consommation merdique et de performances très moyennes (en particulier des coeurs A76, qui sont très en retard sur le reste). Là où Google a été malin c’est de mettre deux coeurs très puissants (Cortex X1) pour s’afficher très haut dans les benchmarks et garder des bonnes performances dans le temps, au prix d’une suronsommation d’énergie.<br /> Cette annonce d’abandonner les Exynos me questionne pas mal puisqu’ils ont déjà continué à vendre leurs propriétés intellectuelles et leurs fonderies à Google pour leurs Tensor. Et le fait que le Google Tensor comporte des coeurs A76 me fait dire qu’ils leurs coupent peut-être l’accès aux propriétés intellectuelles plus récentes ; en somme, Samsung lâcherait leurs Exynos mais continuerait de les proposer à leurs concurrents, tout en sachant qu’ils sont pas terribles. Power move, quand même.
mrassol
wackyseb:<br /> Un jour peut-être existera t’il une puce qui n’a pas besoin de 12Go de ram et d’un radiateur de folie pour faire tourner Android !!!<br /> dans ce cas, faudra changer completement android, c’est lui le probleme.
wackyseb
Je pense que le problème est identique à Windows qui doivent tous deux prendre en charge beaucoup de matériel très différent et donc il y a des compromis qui sont fait.<br /> Après je soupçonne Google de ne pas trop se casser la tête car ça se vend, on va pas se faire ch.er non plus.<br /> Ensuite il y a les interfaces personnalisées de chaque constructeur plus ou moins optimisées.<br /> Je me souviens d’avoir mis une Rom personnalisée sur un samsung et c’était le jour et la nuit en terme de performance alors que tout fonctionnait de la même manière mais sans les ajouts samsung.
mrassol
c’est pas qu’une histoire de pilote, c’est aussi le coeur d’android qui est comme ca, t’a le bootloader qui charge une VM et ART qui prends le relai pour compiler les applis a la demande
wackyseb
J’ai pas parlé de pilote, je ne suis pas certain qu’il existe encore une VM après le Bootloader.<br /> Et ART a remplacé complètement la VM Dalvik depuis Android 5.0 en faisant de la compilation anticipée à l’installation de l’APK au lieu de la VM Dalvik qui pouvait recompiler à la volée.<br /> Depuis Android 5.0, on a du code Natif et plus de l’interpreté
mrassol
S’il y a du materiel différent il y a des pilotes différents logiquement <br /> je crois que ART est toujours une VM. C’est pour ca que je projet fushia a été mis en route, pour justement arreter ce principe le VM et c’est pour ca que ca ne change pas trop de versions en versions.<br /> Apres j’ai pas mis les pieds dans les entrailles de android depuis quelques temps
wackyseb
On s’en tape des pilotes, pas d’intérêt, c’est fournis avec Android et on n’y touche plus.<br /> Pour ton histoire de VM, c’est pas çà du tout. Une application Android est écrit en Java (essentiellement et sur recommandation de Google) puis encapsulé dans un fichier APK. Le code Java est alors compilé à l’intérieur de la JVM dans un format intermédiaire appelé bytecode Java.<br /> A l’installation JVM analyse le bytecode Java résultant et le traduit en code machine "NATIF"<br /> Par contre si çà t’amuse, il est possible de lancer une machine virtuelle d’Android dans Android pour faire tourner une application spécifique en Sandbox mais là c’est comme VirtualBox pour un PC, c’est pas aussi simple de le dire que de le faire et l’interêt déjà limité ne fera que pénaliser les performances en n’étant plus natif et en doublant la consommation de ressource.<br /> Je ne sais pas si existe encore mais il existait UserLAnd pour faire tourner du Linux sous Android.<br /> A l’époque uniquement du bash donc utilité de proof of Concept mais inutile
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