Soumis à une forte concurrence dans le secteur des équipements des réseaux Télécoms, le groupe français Alcatel-Lucent avait annoncé l'été dernier la tenue d'un vaste plan destiné à restructurer son activité dont l'objectif est de réduire son train de vie de 1,25 milliard d'euros. Le volet social de ce « Programme performance » était également conséquent puisque la firme entendait supprimer, toutes filiales confondues, 5 490 postes à travers le monde.
Selon l'AFP, la direction a livré plus de précisions ce jeudi quant à la conduite de son plan. La France est durement touchée puisque 934 départs volontaires seront programmés chez Alcatel-Lucent France auxquels il convient d'ajouter plus d'une centaine de postes pour Alcatel-Lucent International et plus de 300 chez les autres filiales du groupe. Au total, le plan concernant le territoire concernera 1 353 personnes.
Selon les syndicats, la direction avait promis de ne pas toucher au département Recherche et Développement mais les mesures prises dans ce dernier devraient concerner 365 collaborateurs. De son côté, le segment Réseaux à proprement parler serait concerné à hauteur de 254 postes et la division chargée des logiciels de 108 postes. Enfin, l'intersyndicale CFDT, CGT, CGC, ajoute que les services clients (239 postes), la vente et le marketing (143), les postes administratifs (45) et les finances (138) seront également touchés. Seuls les Bell Labs semblent relativement épargnés avec 3 postes concernés.
L'annonce de ce nouveau plan de sauvegarde de l'emploi (le 5ème depuis 2006) a provoqué la colère de nombreux salariés du groupe qui ont manifesté leur désaccord face aux décisions de la direction, notamment à Vélizy, siège d'Alcatel-Lucent sur le territoire. Ce dernier sera d'ailleurs fermé puis déplacé vers Nozay en Essonne, précise Le Parisien. En outre, l'activité sur les sites de Villarceaux (Val d'Oise), de Lannion (Côtes-d'Armor) et d'Orvault (Loire-Atlantique) sera réduite.
Désormais, les salariés cherchent à connaitre quelles seront les modalités de départs volontaires et redoutent une seconde lame de fond, si la direction ne parvient pas à obtenir un nombre suffisant de départs négociés.
Pour ce qui est du « Top management », la solution pourrait être différente puisque si le siège restera bien en France, certains cadres pourraient prochainement être transférés vers les Etats-Unis. Selon Les Echos, le responsable Réseaux posera d'ailleurs prochainement sa valise aux Etats-Unis tout comme le directeur financier du groupe, dont le contrat d'expatriation doit arriver à échéance.
Quant aux syndicats, ils redoutent que le groupe n'adopte une stratégie de repli depuis la France vers les Etats-Unis en dégonflant progressivement la poche d'emplois sur le territoire afin de favoriser uniquement les activités considérées comme rentables.