Amazon a décidé de ne pas proposer ses ebooks et audiobooks à la vente à des bibliothèques

12 mars 2021 à 19h06
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© Free-Photos / Pixabay
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Le groupe Amazon explique vouloir défendre les revenus des auteurs et des éditeurs… Mais protège surtout son modèle économique de vente à l'utilisateur, bien plus lucratif.

Le prêt de e-book par les bibliothèques a explosé depuis le début de la pandémie de COVID-19.

Amazon est aujourd'hui l'un des éditeurs d'e-books les plus importants aux Etats-Unis

Parmi les éditeurs les plus populaires sur le marché du livre numérique aux Etats-Unis on retrouve bien évidemment Amazon. Depuis la sortie de la liseuse Kindle, la société de Jeff Bezos est devenue l'un des éditeurs les plus importants d'e-books mais aussi de livres audio regroupés sous la marque Audible. Selon les dernières études réalisées sur le sujet, six e-books parmi les dix les plus vendus sur Amazon sont également publiés par le groupe.

Amazon est pourtant le seul éditeur qui refuse de vendre ses e-books aux bibliothèques. Le e-marchand estime en effet que les conditions financières ne sont pas suffisantes pour mettre à disposition ses ouvrages.

« Il n'est pas clair pour nous que les modèles actuels de prêt numérique aux bibliothèques équilibrent équitablement les intérêts des auteurs et des usagers des bibliothèques », se justifie Mikyla Bruder, responsable du marketing mondial chez Amazon Publishing interrogé par le Washington Post.

Le e-marchand protège son modèle économique, sans se soucier des questions d'accès à la culture

Amazon serait toutefois en train de négocier avec l'ONG Digital Public Library of America pour distribuer des e-books aux bibliothèques du pays. Ses discussions, si elles aboutissent, ne concernent toutefois pas les livres édités par Amazon ou Audible.

Le géant de la vente en ligne préfère finalement garantir son modèle économique et vendre ses e-books à chaque utilisateur via sa plateforme Kindle plutôt qu'à une poignée d'établissements que les rendrait accessibles à de nombreux lecteurs.

Les bibliothèques paient pourtant leurs e-books bien plus chers que les particuliers, entre 40 et 60 $ et jusqu'à 100 $ pour les titres les plus populaires. Amazon estime toutefois que le revenu serait bien inférieur à celui de la vente au détail. Le géant souhaite également par ce refus mettre en avant son offre d'abonnement Kindle, qui propose 1 million de titres pour un prix de 9,99 € par mois.

Ces pratiques, qui peuvent être considérées comme monopolistiques, sont vivement décriées par l'American Library Association, une organisation qui promeut la mise en place et l'amélioration des bibliothèques : « Il s'agit d'une nouvelle forme particulièrement pernicieuse de fracture numérique ; les livres d'Amazon Publishing ne sont disponibles que pour les personnes qui ont les moyens de les acheter, sans l'alternative de la bibliothèque dont disposaient auparavant des générations d'Américains ».

Mathieu Grumiaux

Grand maître des aspirateurs robots et de la domotique qui vit dans une "maison du futur". J'aime aussi parler films et séries sur les internets. Éternel padawan, curieux de tout ce qui concerne les n...

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Grand maître des aspirateurs robots et de la domotique qui vit dans une "maison du futur". J'aime aussi parler films et séries sur les internets. Éternel padawan, curieux de tout ce qui concerne les nouvelles technologies.

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Commentaires (8)

GRITI
Intéressante la source de l’article étant donné le sujet…
HAL1
Petite erreur dans l’article. La déclaration de Mikyla Bruder, responsable du marketing mondial chez Amazon Publishing, est en fait :<br /> « Il n’est pas clair pour nous que les modèles actuels de prêt numérique aux bibliothèques équilibrent équitablement nos propres intérêts à nous et ceux de personne d’autre ! »
KlingonBrain
IMHO, je trouve amusant qu’on reproche à une entreprise de faire son intérêt.<br /> Réalisons que c’est le travail de la sphère politique de fixer les règles du jeu.
kellog89
Défendre ses intérêts économiques c’est bien, dans une éthique culturelle c’est mieux
KlingonBrain
Il faut comprendre que les entreprises ne sont pas de bons outils pour produire de l’éthique.<br /> L’entreprise, c’est l’univers de l’argent, du profit, des objectifs. Et des actionnaires qui veulent leurs x% de rendement. Une entreprise, c’est d’abord fait pour ça.<br /> Bien sûr, cela n’empêche pas certaines entreprises de s’en préoccuper, parce que même les plus gros capitalistes sont des humains. Mais la marge de manœuvre d’un DG est toujours limitée quand il y a beaucoup d’argent en jeu. Car les actionnaires regardent d’abord les chiffres.<br /> Il faut donc réaliser que produire de l’éthique n’est pas le «&nbsp;job&nbsp;» des entreprises, mais celui de la sphère politique.<br /> Autrement dit, pour ceux qui veulent qu’il y ait des Ebooks dans les bibliothèques ou un nouveau mécanisme pour favoriser l’accès généralisé à la culture, plutôt que de râler sur les entreprises, allez voir votre député pour qu’ils montent un groupe de travail afin de créer un nouveau cadre réglementaire. S’il refuse, votez pour quelqu’un d’autre…
zelectron
et quelle compensation pour la perte de chiffre d’affaire ?
KlingonBrain
Justement, c’est aux élus d’y travailler et d’en décider.<br /> Déjà ils peuvent s’inspirer de l’existant comme base de réflexion.
orionb1
autant je n’ai aucun problème avec Amazon quand ils vendent du livre papier, secteur hautement concurrentiel où ils pourraient être remplacés facilement si un concurrent décidait de mettre l’accent sur le service client<br /> autant, j’ai toujours été très méfiant sur le livre numérique et j’ai toujours refusé de céder à la tentation. La position dominante pourrait devenir un jour dangereuse. Mais ils ont une concurrence très faible malheureusement.
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