La SEC pourrait modifier ses règles suite à la levée de fonds de facebook

06 janvier 2011 à 08h02
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La récente levée de fonds de Facebook auprès de Goldman Sachs a mis l'accent sur une pratique controversée des entreprises détenues par capitaux privés aux Etats-Unis. La Securities and Exchange Commission (SEC) réfléchit même à modifier la règle du jeu pour empêcher de telles levées de fonds dans le futur.

Lorsque Facebook a annoncé avoir réalisé une levée de fonds le week-end dernier, celle-ci a étonné. Par le nom du meneur, d'abord : Goldman Sachs, banque d'affaires réputée dans le monde entier. Et par son ampleur. Facebook allait lever 2 milliards de dollars. Une somme qui lui permet d'être mieux valorisée que Yahoo ou eBay.

Sauf que sur ces deux milliards, seuls 450 millions de dollars sont apportés par Goldman Sachs. Un précédent investisseur de Facebook, le Russe DST, ajoute 50 millions de dollars. Et pour le milliard et demi restant, il s'agit en fait d'un investissement proposé par la banque d'affaires à ses clients, au travers d'une opération particulière.

Le problème, c'est que des centaines de clients de la banque vont ainsi pouvoir investir de façon détournée dans Facebook. Et que cette dernière, qui n'est pas cotée en bourse, est normalement assujettie à la règle des 500 investisseurs maximum. Au-delà, il lui faut faire son entrée sur les marchés publics. On ne connait pas toutes les ficelles du montage financier réalisé par Goldman Sachs, mais la question est posée : « Quels sont les détails de l'opération spéciale montée par Goldman Sachs ? Si l'investissement sert à détourner les règles, la SEC devra y regarder de très près, » estime le professeur de finances à l'Ecole de commerce de Georgetown James Angel.

De la même manière, il arrive assez souvent que des entreprises américaines soient amenées à contourner la règle des 500 investisseurs en passant par un fond ou une organisation unique. La SEC a donc décidé de profiter de cette levée de fonds très médiatique pour s'intéresser à la question. Des entreprises comme SecondMarket, qui permet à des acheteurs et des vendeurs de parts d'entreprises non cotées en bourse d'entrer en contact, se sont vues demander leur avis sur la levée de fonds de Facebook.

La question est délicate, car une part importante de l'économie des startups américaines est réalisée grâce à ces fonds d'investissement, qui ne comptent que pour un actionnaire. Pour l'heure, Facebook a refusé de commenter l'enquête de la SEC, et Goldman Sachs reste injoignable, rapportent les journaux américains.
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