Doit-on exploiter les océans pour lutter contre le changement climatique ? Les scientifiques ouvrent la voie

07 septembre 2023 à 09h30
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© The Ocean Cleanup
© The Ocean Cleanup

De nombreux scientifiques viennent de signer un texte dans lequel ils demandent le lancement de tests portant sur le stockage du CO2 dans l'océan.

Avec un réchauffement climatique toujours plus sensible, les scientifiques tentent tout ce qui est possible pour apporter une solution. Au point, comme aujourd'hui avec cette proposition, de regarder vers des lieux de stockage assez particuliers…

L'océan à la rescousse ?

Le dioxyde de carbone, ou CO2, voilà l'ennemi ! Pour réduire au maximum l'impact de l'activité humaine sur le climat, il faut réduire le plus possible les rejets de cette molécule dans l'atmosphère, selon les scientifiques. Et si ce n'était pas possible, alors il serait peut-être nécessaire de le stocker, même si cette méthode laisse certains sceptiques. Jusque-là, les solutions de ce genre privilégiaient l'enfouissement de caisses pleines de CO2.

Mais il pourrait y avoir un terrain beaucoup plus spacieux pour de tels dépôts : l'océan. C'est avis de quelque 200 scientifiques, qui viennent de signer une lettre dans laquelle ils appellent à mener des essais sur le rejet de dioxyde de carbone directement dans les eaux afin de voir si une telle entreprise pouvait entraîner des problèmes pour la vie marine.

© Pixabay
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Prudence, prudence

En effet, « si les méthodes d'élimination du dioxyde de carbone à partir des océans présentent un potentiel énorme, elles comportent également des risques », expliquent-ils. Il est alors nécessaire de savoir si l'on peut utiliser le potentiel très fort d'absorption de l'océan, qui capture 50 fois plus de CO2 que l'atmosphère, sans créer une seconde catastrophe, après le dérèglement climatique.

Or, pour le moment, nous n'en savons rien. Et ce serait bien dommage, selon les signataires. « La société ne dispose pas encore de suffisamment d'informations sur l'efficacité ou l'impact d'une approche spécifique, et ne peut donc pas prendre de décisions éclairées sur leur utilisation à grande échelle », est-il indiqué dans le document. Plusieurs grands noms se sont joints à l'initiative, comme le conseiller scientifique du gouvernement britannique entre 2000 et 2007 David King, ou bien l'ancien climatologue de la NASA James Hansen. Alors, bonne ou mauvaise idée ?

Source : The Verge

Samir Rahmoune

Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les q...

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Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les questions énergétiques, et l'astronomie. Souvent un pied en Asie, et toujours prêt à enfiler les gants.

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Commentaires (20)

Vankovic
Je ne suis pas expert en chimie, mais il me semble qu’on a toujours dit que l’augmentation de la capture du CO2 par les océans provoque une augmentation de l’acidité de l’eau…<br /> Si on prend un bain dans du vinaigre, ça ne doit pas être excellent pour notre organisme…<br /> Au delà des problèmes purement externes à leur organisme (yeux, muqueuses,…) respirer par des branchies un liquide acide ne doit pas être spécialement sans impact.<br /> Mais je crois qu’à la base, c’est déjà le plancton qui est impacté par l’augmentation de l’acidité, donc la base de la chaine alimentaire, mon cher Watson…
hellcat1944
Quand on aura compris et pris les mesures pour contrer le principal problème de l’humanité (qui engendre tous les autres), à savoir la surpopulation, on résoudra les problèmes au lieu de perdre du temps sur des pansements qui retardent juste l’échéance.
paulposition
Plutôt que de stocker le CO2 dans l’océan (qui n’a vraiment pas besoin de ca en plus ), ces scientifiques feraient mieux de promouvoir la reforestation des villes et des contrées, car -et CA, c’est prouvé- la foret «&nbsp;capture&nbsp;» le CO2 par photosynthèse, en plus de protéger les espèces vivantes (plantes, animaux et humains ) Mais comme disaient les Shadocks «&nbsp;Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué&nbsp;» La forêt au chevet du climat ?
ProZaque
Bien d’accord. Est-ce que l’océan s’est développé dans le but de stocker du CO2 ? La vie et l’ecosystème sont fait pour le niveau actuel.<br /> Mais c’est bien de tester comme ca on aura bousillé l’atmosphere et l’ocean ! Pas de jaloux
Vankovic
C’est la BASE.<br /> Avec le partage des ressources et des richesses.<br /> Et comme ça va à l’encontre du Core Business de l’Humanité, faudra pas compter la dessus.<br /> On a exacerbé le côté individualiste des humains pour faire du fric, alors pour revenir en arrière, ça va être coton…
tfpsly
J’adore quand des forumeurs pensent mieux connaitrent un sujet scientifique que les scientifiques travaillant sur le sujet
Werehog
C’est toujours intéressant d’entendre des idées différentes, et avoir un bac+8 ne signifie pas avoir des idées intelligentes. Ce texte de peu de scientifiques n’est pas significatif et n’engage qu’eux.<br /> Ce que je trouve dommage par contre, c’est que certaines bonnes idées pourraient un jour éclore dans des commentaires mais qu’elles ne soient jamais relayées. L’impression de crier dans le vide….<br /> Perso je suis convaincu également que la terre est surpeuplée et que c’est le noeud du problème, mais bon, c’est politiquement pas correct alors tant pis, on va tous crever en masse, on en est là en fait. Avec un peu de chance le peu restant pourra espérer ne pas faire les mêmes choix.
twist_oliver
Quand on aura compris et pris les mesures pour contrer le principal problème de l’humanité (qui engendre tous les autres), à savoir la surpopulation<br /> La terre n’est pas surpeuplée, il y a encore beaucoup de marge : si nous retournions 200 ou 300ans en arrière au niveau développement nous pourrions être 100X plus sur Terre.<br /> Le problème c’est notre mode de vie, même en étant 10X moins nous serions capable un jour ou l’autre de produire les mêmes effets sur la planète.
philouze
Une des proposition n’était pas la dissolution, mais la fabrication de sortes de chlarates ( en pilant de la glace carbonique ) qu’on forme en fuseau entouré d’une faible couche d’isolant, qu’on balance à la flotte, qui va couler tel-quel pour ensuite se ficher dans la vase du plancher océanique.<br /> Du fait de la très haute pression / basses température, le CO² resterait piégé en glace dans les grands fonds, avec très peu de risque de relargage
philouze
«&nbsp;Quand on aura compris et pris les mesures pour contrer le principal problème de l’humanité (qui engendre tous les autres), à savoir la surpopulation, on résoudra les problèmes au lieu de perdre du temps sur des pansements qui retardent juste l’échéance.&nbsp;»<br /> C’est un lieu commun, en partie faux : on est déjà sur le chemin de la dénatalité, et une dépopulation (à moins que tu ne proposes un massacre) , ça a une très grande inertie (plus d’un siècle) - donc ce n’est pas DU TOUT à l’échelle de l’urgence des besoins, il aurait fallu commencer à baisser les émissions y’a 30 ans minimum, pas dans un siècle.
Vankovic
Oui, je comprend ton point de vue.<br /> Cependant, personne ne veut retourner vivre dans les conditions du 18ème siècle.<br /> Donc, on peu considérer que la Terre est en état de surpopulation vis à vis de l’exigence de développement de ses habitants.<br /> La dernière estimation dont je me rappelle doit tourner autour de 800 millions d’habitants vivants au niveau de développement actuel pour que ce soit viable.<br /> Il reste à trouver un compromis entre la situation actuelle et cette valeur critique quant à notre niveau de vie.
Vankovic
Ah ok. Et a-t-on chiffré l’énergie nécessaire pour réaliser ce traitement ?<br /> En gros, quel est le «&nbsp;rendement&nbsp;» de l’enfouissement technique ?<br /> Et je repose la question de l’article, comment juger de l’impact d’une telle mesure ?<br /> Quelle expertise ?<br /> Les industriels nous prouvent depuis longtemps qu’en matière d’étique et d’écologie, on ne peut pas ou peu leur faire confiance…<br /> Ca reste vraiment un sujet compliqué, mais je crains fort que la régression du niveau de vie soit forcément indispensable. Pas que j’en fasse un dogme ; comme tout le monde j’aime bien mon petit confort.<br /> Par contre beaucoup sont dans l’excès. J’ai un collègue qui accumule les vols longs courrier cette année. Près de 80000km sur trois mois rien que pour des vacances.<br /> C’est ce genre de comportement, entre autre, qui plombe tout. Ainsi que notre frénésie de consommation, qui plus est à flux tendus.
Vankovic
tfpsly:<br /> J’adore quand des forumeurs pensent mieux connaitrent un sujet scientifique que les scientifiques travaillant sur le sujet <br /> Merci, il fallait vraiment quelqu’un pour faire avancer le débat…
philouze
Vankovic:<br /> Ah ok. Et a-t-on chiffré l’énergie nécessaire pour réaliser ce traitement ?<br /> En gros, quel est le « rendement » de l’enfouissement technique ?<br /> Et je repose la question de l’article, comment juger de l’impact d’une telle mesure ?<br /> Quelle expertise ?<br /> Ce sont de vraies questions, qui au lieu de servir de soupçon, devrait amener à consulter les différents projets en question pour comprendre quel est effectivement le cout énergétique de l’enfouissement, sa crédibilité etc.<br /> Il n’y a pas «&nbsp;que&nbsp;» de méchants industriels, mais des chercheurs qui veulent trouver une solution au problème, ton doute doit aller dans les deux sens, pas uniquement celui du soupçon «&nbsp;à charge&nbsp;»
dgino
Ouais c’est ça, enfouissons le CO2, comme ça quand les générations futures tomberont dessus et le libèreront par mégardes ils vont s’en prendre plein la gueule…J’espère que les civilisations précédentes nous ont pas fait un cadeau empoisonné comme ça !
pecore
Intellectuellement, l’idée me déplais et me fait l’effet de glisser la poussière sous le tapis.<br /> Sur le plan du réalisme, peut être n’aurons nous pas le choix et si cela n’est considéré que comme une mesure d’urgence dans l’attente de trouver mieux alors, admettons, même si l’idée n’est vraiment pas plaisante.<br /> Je pense aussi que la solution doit être un mélange entre baisse démographique, changement de modèle économique et reforestation. Ces solutions de stockage ressemblent plus à un pansement sur une plaie ouverte.
LeChien
Les idées reposant sur un stockage, sous quelque forme que ce soit, sont produites pour répondre à un des volets du problème : se donner du temps (ou faire en sorte d’en avoir moins perdu) face à l’urgence.<br /> Il me paraît évident que ceux qui sont à l’origine de ces idées comptent sur le fait qu’on avance se faisant un autre des volets : des solutions plus stables, pérennes… mais plus longues à faire effet (déjà parce qu’il faut arriver à les faire adopter).
nelectron
@paulposition : il ne s’agit pas de transformer la mer en eau Perrier, mais faire absorber le CO2 par le plancton végétal, qui est la plus grande forêt du monde.
philouze
exactement ma position :<br /> idéalisme : on chante kumbaya, tous les boomers y compris émiratis, russes et américains quittent le climatosceptiscisme et se convertissent comme par magie à la décarbonation altruiste, un suicide de masse supprime 4 milliards d’hommes, on s’auto-vote tous un pack global de décroissance et de transports en communs, le béton est interdit tout comme la viande de tout ruminant, avec les applaudissements du public mondial. Et on plante 1000 milliards d’arbres.<br /> pragmatisme : on ne va pas y arriver, on lance la transition autant qu’on le veut et peux, on alerte, on fait le job, on plante des arbres mais vu que ça bouge pas et que la dénatalité (déjà amorcée) sera ressentie dans un siècle, que ceux qui peuvent stockent tout le co2 qu’ils peuvent… ce qui en plus, ne suffira pas.<br />
OL556B3C4
Comme la Chine qui avait instauré la politique de l’enfant tunique, y viendra-t-on un jour lorsqu’il n’y aura plus le choix (c’est-à-dire dès aujourd’hui) ?
pecore
On ne peut pas l’imposer par la force et on ne peut pas convaincre les gens par la parole. La reproduction est tellement inscrite dans notre ADN que cela ne marche pas et en plus, pour certains, c’est aussi une source de revenu.<br /> La seule chose qui aurait une petite chance de marcher serait l’incitation financière. Mais cela entrainerait tout son lot habituel d’abus, de fraudes et de tricheries; Des enfants naitraient dans des «&nbsp;cliniques&nbsp;» non officielles pour ne pas être comptabilisés ou encore des personnes feraient des enfants à la chaine pour les vendre à des couples n’en ayant qu’un seul à eux et bien d’autres joyeusetés du même genre.<br /> Tout ça pour dire qu’on est pas sortis de l’auberge.
OL556B3C4
twist_oliver:<br /> La terre n’est pas surpeuplée, il y a encore beaucoup de marge<br /> Je ne comprends pas comment on peut proférer une telle ânerie.<br /> Que l’on soit trop est une évidence… évidente.<br /> Fournir à manger aux 8 milliards de personnes est déjà un challenge. Une bonne partie de notre planète crève de faim. Mais ce n’est qu’une partie du problème : il y a aussi l’accès à l’eau potable (de plus en plus problématique, même chez nous), l’accès à l’énergie, les déchets engendrés par les humains, la pollution, le tourisme excessif, etc. etc. Il est clair qu’être plus ne fera qu’empirer ces problèmes.<br /> Revenir en arrière (belle utopie, à voir la manière dont les gens sont collés à leur mobile et vivent pour les réseaux sociaux) pour avoir plus d’humains sur cette planète, quel intérêt ?
twist_oliver
Je ne comprends pas comment on peut proférer une telle ânerie.<br /> Sûrement parce que je suis bête à bouffer de l’avoine par sacs de 100kg, quoique je n’arriverais peut-être pas à tout manger, je ne suis donc peut-être pas un âne.<br /> Revenir en arrière (belle utopie, à voir la manière dont les gens sont collés à leur mobile et vivent pour les réseaux sociaux) pour avoir plus d’humains sur cette planète, quel intérêt ?<br /> Les réseaux sociaux sont, comme les programmes télés, majoritairement inutiles, un retour en arrière est toujours possible. C’est un choix de société, pour vivre heureux la technologie n’est pas forcément utile. Nous pourrions garder certaines choses comme la médecine. Si nous ne vivions pas dans un monde capitaliste, l’accès à l’eau serait plus aisé, à la nourriture aussi puisqu’au lieu de travailler derrière un ordinateur pour faire des choses qui dans l’absolu n’ont aucun intérêt vital (cf. le sentiment de plus en plus de gens de faire un bullshit job) les gens travailleraient pour eux-même, pour s’alimenter etc. consommant beaucoup moins qu’actuellement, consommant autrement (moins de viande qui est une aberration au niveau de la consommation d’eau) etc.<br /> avoir plus d’humains sur cette planète, quel intérêt ?<br /> L’intérêt ? il n’est pas question d’intérêt, la vie est belle et mérite d’être vécue et partagée par un maximum de personnes.<br /> Bon allez, hi-han, je m’en vais manger mon yaourt saupoudré d’épeautre (oui c’est plus croustillant que l’avoine)
OL556B3C4
twist_oliver<br /> Excusez pour le terme d’ânerie, mal choisi.<br /> Je comprends mieux votre point de vue, mais il reste absolument utopiste. Je suis pourtant du même avis : la technologie n’est pas si utile et comme vous dites, je garderais la médecine ; beaucoup de choses sont totalement inutiles et gaspillent les ressources.<br /> Le problème est, comme vous le soulignez, le capitalisme. On n’a pas trouvé mieux en théorie, et pourtant, cela ne marche pas en pratique, car personne ne sait se contenter de ce qu’il a. Et il y a ce fameux «&nbsp;paraître&nbsp;»…<br /> Chez moi, je suis souvent sidéré de voir le nombre de choses inutiles, accumulées durant des décennies. Si on multiplie cela par le nombre d’Occidentaux (ceux qui polluent bien), cela fait peur.<br /> Il fut une époque où l’on achetait une belle batterie de cuisine en cuivre pour la vie. Aujourd’hui, quand la poêle est grattée (sans jeu de mots), on la jette…<br /> Et malgré toute cette technologie, l’homme n’est pas plus heureux qu’avant.
hellcat1944
Faux non, la surpopulation accélère la pollution, la disparition des ressources, des forêts, des espèces, … C’est l’argument de la dénatalité qui est incorrect car cela concerne uniquement les pays riches, en particulier européens, mais ni la Chine ni l’Afrique ni l’Inde. Au final la dénatalité est de multiple fois compensée par la surnatalité de ces pays.
philouze
hmmm, attention aux préjugés et aux clichés sur vieil occident VS pauvres qui se reproduisent comme des lapins ; on s’achemine vers une planète vide à grand pas :<br /> https://www.amazon.fr/Planète-vide-John-Ibbitson/dp/B07YTD2VM9<br /> et pour un résumé, le démographe Hans Rosling est au top:<br /> et la grosse surprise pour l’occidental qui fantasme sur les hordes de pauvres et d’asie :<br /> l’inde se casse la tronche en natalité, avec des régions et des comportements incroyables ( stérilisations volontaires massives … )<br /> le bangladesh aussi<br /> le pakistan<br /> bien sûr toute l’Asie «&nbsp;riche&nbsp;» en général (contrairement à ce que tu penses la chine est en crise démographique totale, majeure, mais aussi la corée, le japon (au bout du rouleau) , vietnam, indonésie) , tout l’occident, les 2/3 de l’afrique, et on sait, quasi mécaniquement, que tout le reste suivra, c’est un corolaire du développement<br />
OL556B3C4
…et les microplastiques présents partout feront le reste (perturbateurs endocriniens).
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