L'Angleterre prend le harcèlement en ligne très au sérieux : une proposition de loi a récemment été faite pour faciliter l'accès aux informations de leurs harceleurs aux victimes. Des démarches judiciaires simplifiées qui ont permis à Nicola Brookes, une femme de 45 ans résidant à Brighton, de gagner en juin dernier devant les tribunaux la levée de l'anonymat de ses bourreaux sevissant sur Facebook.
Le combat de Nicola Brookes a été très médiatisé en Grande-Bretagne : cette mère de famille, après avoir posté un commentaire de soutien à un candidat d'une émission musicale sur le réseau social, s'est vue harcelée par des trolls. Outre des commentaires désobligeants à son encontre, ces derniers sont allés jusqu'à créer de faux comptes à son image, en la faisant passer tantôt comme une prostituée, tantôt comme une pédophile ou une toxicomane.
La Britannique a beaucoup souffert de la situation, d'autant qu'elle avait lieu sans raison réelle : elle a saisi la justice et est devenue la première personne à obtenir au Royaume-Uni la levée de l'anonymat d'utilisateurs de Facebook.
Il y a quelques jours, un nouveau rebondissement a eu lieu dans l'affaire lorsque la police comté de Sussex a mis la main sur l'un des harceleurs présumés, qui s'avère être... un policier de 32 ans résidant à Birmingham. Il s'agit du premier suspect arrêté dans l'affaire.
Les autorités ont précisé que l'enquête était encore en cours et que, a priori, le suspect n'aurait pas utilisé les ordinateurs de la police pour réaliser ses méfaits en ligne. « L'officier n'a pas été suspendu » a précisé un porte-parole au Guardian, qui ajoute qu'il ne s'agit pas « d'un agent de première ligne. »
Une information étonnante qui tend à prouver que les trolls sont partout. On relèvera également la dimension médiatique de la situation au Royaume-Uni, qui n'hésite pas à communiquer sur l'arrestation de harceleurs en ligne de manière conséquente : une tendance qui risque de se développer de plus en plus dans la mesure où les victimes de « cyberbullying » ont de plus en plus de recours outre-Manche pour faire valoir leurs droits.