© Fortescue Metal Group
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En Australie, le géant minier Fortescue a annoncé débuter le développement d'un train électrique capable de recharger ses batteries automatiquement en utilisant la force gravitationnelle des tronçons de voies de chemin de fer en pente. Une première pour une technologie de ce genre qui devrait être développée d'ici deux ans.

Les objectifs affichés par l'entreprise sont clairs : réduire les coûts, sortir du diesel d'ici 2030 et montrer qu'une utilisation des énergies renouvelables est possible à tous les niveaux.

Vers l'infini en pente douce

« Parcourant la blanche immensité d'un hiver éternel et glacé, d'un bout à l'autre de la planète, roule un train qui jamais ne s'arrête ». Ces vers tirés de la BD à succès de Rochette, Le Transperceneige, pourraient bien devenir réalité dans un futur proche (du moins pour le train, on espère fort que ce ne soit pas le cas pour le reste des événements) grâce à l'entreprise australienne Fortescue, spécialisée dans l'extraction et le transport de minerais de fer.

Le groupe a annoncé au début du mois avoir mis en place un plan de 50 millions de dollars pour développer une technologie inédite qui équipera l'Infinity Train, le train infini : des batteries électriques régénérantes. Le projet est développé en partenariat avec Williams Advanced Engineering, que Fortescue a racheté en janvier dernier, et devrait arriver à terme dans deux ans.

Concrètement, ce que propose le géant minier, ce sont des batteries capables de se recharger elles-mêmes en utilisant la force gravitationnelle des trains chargés sur les sections en pente du réseau de chemins de fer de l'entreprise afin de supprimer le temps de recharge inévitable à l'utilisation de telles technologies électriques. Objectif affiché : baisser drastiquement les coûts d'opération et de maintenance, et entamer une sortie du diesel qui devrait être totale d'ici à 2030.

Bonne conscience écologique

Elizabeth Gaines, P.-D.G. du géant minier ne le cache pas : « La régénération de l'électricité sur les sections en descente supprimera le besoin d'installations d'infrastructures de génération d'énergies renouvelables et de recharge, en faisant alors une solution efficace et capitale pour éliminer le diesel et les émissions de nos opérations sur rails ». Le train infini n'est pas un grand plan pour servir l'humanité, même si l'entreprise prévoit une distribution à un niveau plus global lorsque tout sera prêt et fonctionnel.

Mais il est à souligner que le développement de cette technologie diminuera énormément dans le futur les coûts et les émissions de CO2 des trains de Fortescue. L'entreprise dispose en effet d'une flotte impressionnante de 54 locomotives pouvant tracter chacune 16 wagons et transporter en tout quelque 34 400 tonnes de minerais de fer sur tout son réseau de chemins de fer. Cela demande des millions de litres de diesel par an, en témoignent les 82 millions de litres rapportés sur l'exercice fiscal 2021.

D'autres entreprises australiennes ont aussi commencé à développer des trains de transport électriques comme BHP ou Rio Tinto, mais la technologie de Fortescue est bien unique pour ce secteur.

Source : Renew Economy