Le Pentium laisse la place : Intel Core 2 Duo

14 juillet 2006 à 06h01
0
0000009100310132-photo-logo-intel-core-2-duo.jpg
C'est au crépuscule du XXe siècle, plus précisément en novembre 2000, qu'Intel lançait son célèbre processeur Pentium 4 et avec lui une toute nouvelle architecture, répondant au doux nom de NetBurst. Après des débuts difficiles, le Pentium 4 a fini par s'imposer grâce à l'arrivée de sa révision Northwood. Hélas pour Intel, le triomphe aura été de courte durée et la révision suivante, répondant au nom de Prescott, s'est avéré particulièrement décevante. Consommation en hausse, fréquences qui plafonnent, chauffe démesurée, figuraient au nombre des reproches. Et ce n'est pas l'avènement des Processeurs double-cœur qui a sauvé Intel du marasme, les Pentium D et autres Pentium Extreme Edition n'ayant pas convaincu, loin de là, face aux Athlon 64 X2.

Conscientes que l'architecture Netburst n'était plus du tout adaptée, et reconnaissant certaines des erreurs passées, les équipes d'Intel se sont donc remises au travail pour concevoir une toute nouvelle architecture répondant au nom d'Intel Core. Présentée en avant-première dans nos colonnes il y a quelques semaines de cela, le Core 2 Duo s'apprête maintenant à être commercialisé par Intel. L'occasion pour nous de refaire le point sur très attendu nouveau processeur de bureau d'Intel en exécutant cette fois-ci nos propres tests. Le règne d'AMD sur la catégorie des processeurs de bureau est-il fini ?

000000F000321661-photo-intel-core-2-duo-core-2-duo-conroe.jpg
000000F000321662-photo-intel-core-2-duo-core-2-extreme-conroe.jpg

Architecture Intel Core où le lourd héritage NetBurst...

000000B400310131-photo-intel-gordon-moore-moore-s-law.jpg
Nous l'évoquions en introduction, le NetBurst, après avoir connu son apogée avec les Processeurs Pentium 4 HyperThreading, n'a au final pas tenu ses promesses. Il faut dire que les ingénieurs d'Intel, qui avaient tout misé sur la fréquence, ont oublié un détail, qui tel un grain de sable, a enrayé toute la mécanique. Ce grain de sable étant essentiellement lié à la consommation électrique et à l'échauffement, deux paramètres qui devenaient critiques notamment sur les Pentium D. Si avec le Northwood ces valeurs demeuraient à peu près acceptables, on était déjà hors des clous en ce qui concerne l'utilisation du Pentium 4 dans les systèmes mobiles, et l'arrivée du Prescott n'a pas arrangé les choses, loin s'en faut ! Les prédictions d'Intel avaient beau faire état de fréquences supérieures à 5 GHz pour le Prescott et ses successeurs, ces fréquences n'ont jamais été atteintes, les lois immuables de la physique ayant pris Intel de cours. L'une des conséquences directes de l'impossibilité de pousser comme prévu l'architecture Netburst fut l'annulation pure et simple du Tejas, le nom de code du processeur qui devait initialement succéder au Pentium 4.

Accablé par une succession de mauvaises nouvelles, Intel a finalement bien dû admettre que la fréquence ne faisait pas tout, l'efficacité de l'architecture ayant une influence déterminante sur les performances d'un processeur, bien plus que la seule cadence d'horloge. Avec le recul il devient d'ailleurs évident que l'arrivée du Pentium M était déjà le premier constat d'échec d'Intel vis-à-vis de NetBurst... Le fondeur n'a en effet pas eu d'autres choix que de concevoir le Banias pour pallier l'inadéquation totale du Pentium 4 aux contraintes du monde mobile...

Architecture Intel Core : de nouvelles bases...

Le paragraphe précédent avait pour but de rappeler brièvement les principaux défauts de l'architecture NetBurst afin justement de mettre en avant les solutions qu'Intel se propose d'apporter avec le Core. Et nombre de ses solutions sont héritées des travaux du fondeur sur les processeurs mobiles, Pentium M et Core Duo en tête. L'occasion pour nous de rappeler que l'architecture Core est bel et bien différente de celle du processeur mobile Core Duo actuel, et ce, malgré la proximité de leurs noms de baptême respectifs.

Avec sa nouvelle architecture, Intel a pris des directions radicalement opposées à celles retenues à l'époque du NetBurst. Ainsi, le premier changement de taille face aux Pentium 4/D est le passage d'une architecture à pipeline long à une architecture à pipeline court. Des 31 niveaux du pipeline du Prescott on retombe à 14 étages pour le Core 2 Duo, soit tout de même deux étages de plus que le Core Duo. Certes ce choix réduit en théorie l'aisance pour monter en fréquence à l'avenir, mais il a pour mérite de palier à l'un des défauts du NetBurst, à savoir un pipeline trop imposant qui à chaque erreur de prédiction doit être entièrement vidé, engendrant par la même la perte de précieux cycles d'horloge. C'est précisément à cause de ce phénomène qu'à son lancement le Pentium 4 1,5 GHz était parfois plus lent qu'un Pentium III 1 GHz. Si le pipeline du Core 2 Duo, alias Conroe, est moins long, il s'avère en revanche plus large. C'est ce qu'Intel appelle le Wide Dynamic Execution et cela se concrétise par la capacité de chacun des noyaux d'exécution à charger, décoder, exécuter et sortir un maximum de 4 instructions par cycle, contre 3 pour les Pentium M. Ce simple changement devrait bien sûr profiter aux performances du processeur, tout en améliorant son efficacité de traitement.

0000010400327418-photo-intel-core-2-duo-intel-wide-dynamic-execution.jpg

Intel Wide Dynamic Execution

Le moteur d'exécution de l'architecture Core ayant un débit supérieur, les unités de calcul qui lui sont reliées se doivent de pouvoir ingurgiter le flot d'instructions leur parvenant. Pour cela, l'Intel Core dispose d'un total de trois unités de calcul supplémentaires pour les entiers, soit une de plus que sur les Pentium M. Mais le nombre accru d'unités de calcul n'est pas la seule nouveauté introduite par l'architecture Core, puisque Intel propose l'Advanced Digital Media Boost. Il s'agit ici d'augmenter les performances liées au traitement des instructions SSE avec la possibilité pour chaque unité de calcul de traiter une instruction 128 bits en un seul et même cycle d'horloge, alors que sur un Pentium 4 ou un Athlon 64, la même instruction s'exécute en deux cycles d'horloge. Mieux, les trois unités de calcul de la micro-architecture Intel Core peuvent chacune manipuler des instructions SSE entières sur 128 bits. Puisque nous abordons le sujet des instructions SSE, il faut savoir que le Core introduit en plus des instructions SSE, SSE2 et SSE3 un nouveau jeu d'instructions répondant au nom de Supplemental SSE3. Intel a en effet ajouté 16 instructions supplémentaires dédiées essentiellement au traitement de la vidéo.

000000F000310133-photo-intel-core-2-duo-digital-media-boost.jpg

Intel Digital Media Boost

Intel Core, macro-fusion et branchements

Au-delà des améliorations décrites ci-dessus, l'Intel Core reprend à son compte certains des mécanismes de fusion des instructions introduits par les Pentium M. On retrouve donc dans Core la micro-fusion. Ce mécanisme vise à réduire le nombre de micro-opérations générées depuis une instruction donnée. Ainsi plutôt que d'avoir à l'issu du décodage d'une instruction deux micro-opérations, on en aura plus qu'une seule qui cheminera à travers le pipeline. Cela permet de consommer moins de ressources et d'améliorer, in fine, l'agencement des tâches. Deuxième nouveauté, qui est ici réellement inédite pour Intel : la macro-fusion. Il s'agit cette fois-ci de réduire les temps d'exécution en combinant des paires d'instructions en une seule et même micro-opération. Ce processus intervient en amont de la phase de décodage et notre décodeur d'instructions, qui est rappelons-le capable de traiter quatre instructions par cycle, est en réalité en mesure d'en récupérer cinq s'il procède à une macro-fusion. Pour l'heure, seul un petit nombre d'instructions peut effectivement bénéficier d'une macro-fusion, ce qui limite encore l'intérêt de la fonctionnalité.

000000F000310102-photo-intel-core-2-duo-e6700-sans-macrofusion.jpg
000000F000310103-photo-intel-core-2-duo-e6700-avec-macrofusion.jpg

Intel Core : Sans macro-fusion, avec macro-fusion

Du côté de la gestion des branchements, l'Intel Core apporte là encore quelques améliorations significatives. Rappelons que lors de l'exécution d'un programme, certaines instructions dites de branchement altèrent son déroulement avec des sauts vers une nouvelle adresse dans le code. Typiquement, les branchements constituent un important goulet d'étranglement qui pénalise l'efficacité du pipeline. Avec l'Intel Core, on retrouve certaines améliorations déjà présentes dans le Pentium M comme le détecteur de boucle alors qu'Intel dit avoir amélioré les algorithmes de prédiction de branchement sans toutefois donner plus de détails.

Du neuf côté mémoire

En ce qui concerne la mémoire cache, la version double-cœur de l'architecture Intel Core étrenne l'Advanced Smart Cache que l'on trouvait déjà dans le Yonah, alias Intel Core Duo. Cette fonction est la résultante directe des problèmes du Pentium D qui encombrait le bus système pour faire communiquer la mémoire cache de second niveau de chacun de ses cœurs. Ici, plutôt que d'attribuer à chacun des cœurs du processeur sa propre quantité de mémoire cache de second niveau, Intel partage le cache de second niveau entre les deux cores. La méthode est intéressante, car elle réduit les accès mémoire et les temps de latence qu'elles induisent tout en permettant d'optimiser le remplissage du cache. Mieux, le cache est redimensionné dynamiquement en fonction des besoins de chacun des cœurs. Ainsi, il est possible d'attribuer à l'un des deux cœurs l'ensemble de la mémoire cache, ce qui devrait être bénéfique particulièrement pour les applications mono-threadées, c'est un comble !

0000011800327415-photo-intel-smartcache.jpg

Intel Advanced Smart Cache

Décidément très inspiré au niveau de l'appellation commerciale des technologies de l'architecture Core, Intel propose le Smart Memory Access pour la gestion des accès mémoire. Bien sûr, l'architecture Core étant dépourvue de contrôleur mémoire intégré, Intel n'a pas la même liberté d'action sur les performances du système mémoire que son concurrent AMD. Reste que la firme de Santa-Clara ne désarme pas et introduit une fonction baptisée « Memory Disambiguation ». Il s'agit ici de rendre les données en mémoire utilisables le plus rapidement possible tout en les rapprochant le plus possible du noyau d'exécution. Pour y parvenir, Intel dote les unités d'exécution du Core de la possibilité de charger, spéculativement, les données requises par des instructions sur le point de s'exécuter, et ce, avant même que toutes les instructions précédentes ne se soient exécutées. La chose est un rien complexe, mais il s'agit en gros de s'assurer que les données sont là où et quand les cores d'exécution en ont besoin. Dans un processeur comme le Pentium 4, lorsque le CPU remet en ordre les instructions en attente, il ne peut pas reprogrammer les opérations que l'on qualifie de load (chargement de données pour les instructions sur le point de s'exécuter) avant les opérations de store (stockage des instructions), car il pourrait violer certaines dépendances de données. Intel utilise donc divers algorithmes pour évaluer si un load peut être exécuté avant le store précédent afin d'offrir le plus haut niveau de parallélisme alors qu'une unité entière est dédiée aux opérations load et une autre aux opérations store dans le processeur.

En outre, les prefetchers sont toujours d'actualité dans le Core histoire de compléter convenablement la fonction de « Memory Dissambiguation ». Les prefetchers ont pour but de charger en mémoire cache certaines données, ou instructions, avec que le processeur ne les réclame dans le but d'accélérer la vitesse d'exécution globale. Ce sont pas moins de huit prefetchers qui sont dorénavant présents dans Core avec deux prefetchers par cache L1 et deux prefetchers pour le cache de second niveau. Concernant les temps de latence du cache enfin, nous avons relevé les valeurs suivantes, valeurs exprimées en cycle d'horloge :

 Cache L1Cache L2
Intel Core 2 Duo E6700314
Intel Pentium 4 670431
AMD Athlon 64 FX-60314

Processeurs Intel Core 2 Duo Extreme X6800, Intel Core 2 Duo E6700 et E6300

Pour mener à bien notre test du Core 2 Duo, Intel nous a fait parvenir ses deux nouveaux fleurons, les Core 2 Duo E6700 et X6800 et nous n'avons pas résisté à la tentation de nous procurer un Core 2 Duo entrée de gamme avec le modèle E6300. Tous trois au format Socket LGA775, les processeurs se distinguent tout d'abord par la quantité de mémoire cache de second niveau qu'ils intègrent. Alors que les E6700 et X6800 disposent de 4 Mo, le E6300 se contente de 2 Mo, mémoire qui, rappelons-le, est partagée entre les cœurs. Que ce soit le Core 2 Duo E6300, le Core 2 Duo E6700 ou encore le Core 2 Duo Extreme X6800, la fréquence du bus système s'établit à 1066 MHz (4x266 MHz). Cela nous donne donc une bande passante théorique de 8,5 Go à la seconde entre le northbridge et le processeur.

000000F000321808-photo-intel-core-2-duo-extreme-x6800.jpg
000000F000321809-photo-intel-core-2-duo-extreme-x6800-arri-re.jpg

Processeur Intel Core 2 Duo Extreme X6800

À ceux qui s'interrogent sur les différences du Core 2 Duo Extreme 6800 face au modèle E6700, la réponse tient à la seule évocation de la fréquence de fonctionnement. Alors que le Core 2 Duo E6700 opère à 2,66 GHz, le modèle Extreme tourne à 2,93 GHz ! Aucune autre différence fonctionnelle ne distingue les deux processeurs et l'HyperThreading n'est plus d'actualité sur la gamme Extreme d'Intel, la faute au pipeline raccourci du Core. Aucune autre différence ? Pas si sûr ! En effet, à l'instar d'AMD, Intel débloque le coefficient multiplicateur des modèles Extreme, alors que les Core 2 Duo classiques disposent d'un coefficient fixe. Voilà un détail presque insignifiant qui pourrait séduire certains passionnés d'overclocking. Quant au Core 2 Duo E6300, il est cadencé à une fréquence très modeste de 1,86 GHz.

000000B400327440-photo-intel-core-2-duo-intel-core-2-duo-e6300-cpu-z.jpg
000000B400321582-photo-intel-core-2-duo-e6700-cpu-z.jpg
000000B400321850-photo-intel-core-2-duo-extreme-x6800-cpu-z.jpg

Processeurs Intel Core 2 Duo E6300, E6700 et Core 2 Extreme X6800 vus par CPU-Z

Gravés en 65 nm, comme les derniers Pentium D Presler, les Core 2 Duo 4 Mo comptent 291 millions de transistors à comparer aux 227 millions de transistors d'un Athlon 64 FX-62. Physiquement, leur package n'évolue pas et rien ne saurait distinguer extérieurement un Core 2 Duo d'un Pentium D 950, si ce n'est peut être le nombre de condensateurs présents sous la puce. On note en effet une certaine recrudescence à ce niveau. Le die affiche de son côté une taille de 143 mm² et est toujours recouvert par un dissipateur thermique, en clair une coque métallique. Il faut également savoir que les Core 2 Duo qu'Intel mettra sur le marché seront basés sur le stepping 5 de leur noyau, stepping qui par rapport aux précédents est censé faciliter l'overclocking. Qui plus est et contrairement aux processeurs utilisés dans ce test, les Core 2 Duo du commerce porteront la révision B2. Celle-ci n'est pas encore supportée par les BIOS des Cartes mères et il faudra passer par une mise à jour indispensable. Intel ayant communiqué ce détail assez tardivement à ses partenaires, nombre de cartes mères Core 2 Duo ont besoin d'une mise à jour BIOS ce qui devrait retarder quelque peu leur arrivée dans les rayons. Côté alimentation, les Core 2 Duo exigent une tension avoisinant les 1,3 volt et alors que le modèle E6300 utilise un coefficient multiplicateur de 7x, le modèle E6700 a recours à un coefficient de 10x, la version extrême ayant pour sa part un coefficient de 11x.

0000011800321659-photo-intel-core-2-duo-le-die-conroe.jpg

Le Die du Core 2 Duo


Quelques mots sur les « T's »

Chez Intel, on désigne par « T's », prononcez à l'anglaise « Teas », les diverses technologies ou fonctions proposées par le processeur. Pour l'heure, l'Intel Core 2 Duo n'introduit pas de nouveau « T' s », en revanche il profite d'un certain nombre d'anciens « T's » et nous avons cru bon de les mentionner. L'EM64T est naturellement présent dans les processeurs Core 2 Duo, ce qui permet à Intel de gérer les systèmes d'exploitation 64 bits, même si le fondeur reste assez frileux à ce sujet. En parallèle, Intel propose la gestion de VT, anciennement Vanderpool Technology, et maintenant rebaptisé Virtualization Technology. Il s'agit d'offrir un contrôle semi-matériel pour accélérer certaines fonctions des logiciels comme VMWare. Pour que VT soit pleinement opérationnel, il faut non seulement que le processeur prenne en charge la technologie, mais également le chipset. Les Core 2 Duo reprennent à leur compte la technologie « Execute Disable Bit », introduite en son temps par AMD et qui permet de protéger certaines plages mémoire contre une écriture sauvage dans le but de lutter contre les logiciels néfastes (virus, spywares, etc.). Comme indiqué plus haut, l'HyperThreading n'est plus proposé, alors que la technologie Intel Enhanced Speed Step a été reconduite.

Consommation et refroidissement

000000A000321853-photo-intel-core-2-duo-consommation-lectrique-core-2-duo-e6700.jpg
La problématique énergétique est un point fondamental pour le Core 2 Duo et plus généralement pour Intel. Il faut dire que les Pentium D illustrent tristement les limites de l'architecture NetBurst tant en matière de consommation énergétique qu'en terme de dissipation thermique. Rappelez-vous, l'un des derniers fleurons d'Intel, le Pentium Extreme Edition 955 affichait un TDP, ou enveloppe thermique, de 130 Watts ! Le Core 2 Duo E6700 s'affiche pour sa part avec un TDP beaucoup plus raisonnable de 65 Watts contre 75 Watts pour le modèle Core 2 Extreme X6800. Comparativement, le dernier Athlon 64 FX-62 d'AMD est annoncé avec un TDP de 125 Watts, c'est quasiment deux fois plus que le Core 2 Duo E6700. Durant nos tests et avec une température ambiante plutôt élevée, le Core 2 Duo atteignait les 50°C en pleine charge avec le ventirad Intel pour Socket LGA775, ventirad de première génération encore plutôt silencieux. Il faut opposer ce résultat aux 68°C atteint sur le même système par un Pentium Extreme Edition 840...

En matière de gestion de l'énergie, le Core 2 Duo dispose là encore d'un certain nombre de nouveautés. Héritier des Processeurs mobiles d'Intel, il profite de la technologie SpeedStep, technologie qui permet de réguler tension d'alimentation et fréquence de fonctionnement selon les conditions d'utilisation. D'après Intel, des améliorations ont été apportées à l'EIST, ou Enhanced Intel SpeedStep Technology, et le processeur profite d'une meilleure granularité en ce qui concerne les blocs de transistors qu'il peut éteindre en période d'inactivité. Côté consommation électrique enfin, les Core 2 Duo font largement mieux que leurs aînés, ou concurrents, comme montré dans le tableau ci-dessous :

 Core 2 Duo E6300Core 2 Duo E6700Core 2 Extreme X6800Pentium Extreme Edition 840Athlon 64 FX-62
Consommation157 Watts187 Watts193 Watts245 Watts220 Watts


Quid de la compatibilité ?

Question compatibilité, les nouveaux processeurs Core 2 Duo, aussi extrêmes soient-ils, sont pris en charge par les derniers jeux de composants du fondeur compatibles avec le FSB1066, à savoir les i945 et i975X. Petit souci toutefois, il faut impérativement que la carte mère prenne en charge la onzième version des spécifications VRM d'Intel. Dans les faits très peu de Cartes mères de bureau gèrent cette spécificité, et il faudra donc dans bien des cas changer de carte mère pour accueillir le Core 2 Duo. Exit donc les actuelles Gigabyte GA-G1975 ou Asus P5WD2E... Dommage !

Overclocking

L'overclocking a bien sûr été au cœur de nos préoccupations avec ce nouveau processeur que l'on disait particulièrement malléable. Autant dire que nous ne sommes pas déçus ! En conservant un refroidissement naturel, et malgré les fortes chaleurs qui règnent actuellement, nous avons pu aisément faire grimper notre Core 2 Duo E6700 à 3,4 GHz sur la plate-forme Asus, alors que le Core 2 Duo Extreme X6800 a bien voulu atteindre les 3,74 GHz, et ce, de manière stable. Bien sûr nous avons dû tâtonner un peu pour atteindre ces fréquences en augmentant notamment les tensions d'alimentation de la mémoire et du processeur.

Pour le Core 2 Duo E6700 dont le coefficient multiplicateur est fixe, nous avons réglé le FSB à 340 MHz puis nous avons fixé la tension d'alimentation processeur, autrement dit le vCore à 1,475 volt. Il faut également veiller dans la manœuvre à utiliser un ratio mémoire adéquat afin que la DDR2 tienne le choc. En ce qui concerne le Core 2 Duo Extreme X6800, nous avons opté pour une stratégie différente, stratégie où nous conservons une fréquence de bus par défaut, à savoir 266 MHz, pour augmenter simplement le multiplicateur. C'est ainsi qu'en réglant le coefficient multiplicateur sur 14 nous avons atteint les 3,74 GHz avec une tension processeur à 1,5250 volts. Côté échauffement, ces overclockings n'ont pas fait exploser outre mesure la chaleur générée par le CPU, puisque nous restions dans des valeurs avoisinant les 55°C en pleine charge.

0000010400325166-photo-intel-core-2-duo-e6700-overclocking-3-4-ghz.jpg
0000010400324683-photo-overclocking-intel-core-2-duo-extreme-x6800-3-73-ghz-14x266.jpg

Overclocking du Core 2 Duo E6700 à 3,4 GHz et overclocking du Core 2 Extreme X6800 à 3,74 GHz : chaud devant !

Intel D975XBX : ou le retour de la Bad Axe

Pour le lancement du Core 2 Duo, Intel ne propose pas de nouvelle carte mère à proprement parler. Non, le fondeur se contente de relancer sa carte mère haut de gamme, la D975XBX ou Bad Axe, mais cette fois-ci dans une nouvelle révision. Car Intel n'échappe pas au problème de VRM et il vous faudra disposer de la révision 304 de la carte mère D975XBX pour espérer l'utiliser avec un processeur Core 2 Duo. Nous sommes en présence d'une carte au format ATX dont l'une des originalités est de disposer de trois emplacements physiques de type PCI-Express 16x, mais nous aurons l'occasion d'y revenir. La carte mère adopte naturellement le socket LGA775 et comme son nom le suggère, elle accueille un chipset i975X complété par un southbridge de type ICH7R. Avec quatre emplacements mémoire DDR2 pouvant accueillir un maximum de 8 Go de mémoire, la carte dispose de seulement deux ports PCI et d'aucun port PCI-Express 1x ou 4x. Côté stockage, la D975XBX gère un seul canal IDE et offre donc un seul connecteur alors que le Serial-ATA est à la fête avec un total de huit ports. Si les quatre premiers ports sont gérés par le southbridge Intel, les quatre autres, matérialisés en bleu sur la carte, dépendent d'une puce Silicon Image, référence Sil3114. On regrettera d'ailleurs qu'Intel ait retenu une telle puce qui pèche par son interface PCI et le non support du Serial-ATA 3 Gb/s.

0000015400327771-photo-intel-d975xbx-1.jpg

Carte mère Intel D975XBX alias Bad Axe, révision 0304

Offrant toujours un bon vieux connecteur pour le lecteur de disquettes, la carte voit son étage d'alimentation recouvert par des radiateurs évoquant la forme de flammes. Il faudra qui plus est relier un connecteur ATX 24 broches ainsi qu'un connecteur ATX 12 volts 8 broches pour que la D975XBX soit suffisamment alimentée (l'emploi d'un connecteur ATX 12 Volts Standard ne permettra pas de démarrer le système). En ce qui concerne les trois ports PCI-Express 16x, seul le premier est effectivement câblé en 16x. Le second connecteur est câblé sur 8x alors que le troisième est câblé sur 4x. Cela permet à Intel de gérer les solutions CrossFire d'ATI, alors que le troisième port peut parfaitement être utilisé pour y relier une carte PCI-Express 1x ou 4x notamment. À côté de quatre connecteurs pour ventilateurs, dont un dédié au processeur, la carte dispose d'une prise Molex optionnelle visant à apporter plus de courant aux connecteurs PCI-Express. Le refroidissement du chipset s'avère entièrement passif, même si le northbridge est recouvert d'un très imposant radiateur. On notera par ailleurs que la D975XBX embarque un contrôleur FireWire de marque Texas Instruments alors que la partie audio est confiée à une puce Sigmatel. Pour le réseau, Intel est vraisemblablement adepte du vieil adage « on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même », puisque la D975XBX est dotée d'une puce Intel 82573L, puce qui utilise le bus PCI-Express et gère le gigabit.

000000A000327772-photo-intel-d975xbx-2.jpg
000000A000327773-photo-intel-d975xbx-3.jpg
000000A000327774-photo-intel-d975xbx-4.jpg

Détails de la D975XBX...

En ce qui concerne la connectique, la carte offre quelques vestiges du passé avec notamment un port parallèle, deux ports PS/2 et un port série. On retrouve quatre ports USB 2.0, un connecteur RJ45 et un connecteur FireWire ainsi qu'une rampe de six connecteurs audio, dont un TOSlink. Côté BIOS et comme toujours chez Intel, on a droit à une interface un rien spartiate, interface qui s'avère de surcroît assez lente lorsque l'on change de ligne. On notera que le BIOS permet d'ajuster les temps de latence mémoire, mais aussi de choisir la fréquence de fonctionnement de la DDR2. Nous en profitons d'ailleurs pour rappeler qu'officiellement le chipset i975X ne gère pas la DDR2-800 : les barrettes de ce type sont donc réglées par défaut en DDR2-667. Il faudra impérativement faire un tour par le BIOS pour accéder au mode DDR2-800. La tension d'alimentation de la mémoire peut également être réglée depuis le BIOS alors que certaines fonctions comme l'EIST ou encore l'Execute Disable Bit peuvent être activées ou désactivées.

000000B400327775-photo-intel-d975xbx-5.jpg
000000B400327776-photo-intel-d975xbx-6.jpg

Plus de détails de la Bad Axe !

Asus P5W-DH Deluxe

Chez Asus, le problème du VRM s'est naturellement posé pour la gestion du Core 2 Duo. Toutefois, à l'inverse d'Intel, le Taïwanais a développé une toute nouvelle carte mère pour prendre en charge les Core 2 Duo : c'est un moindre mal pour les nouveaux acheteurs qui n'auront pas à courir après une révision particulière. En revanche, les possesseurs de l'onéreuse P5W-D2E ont toutes les raisons d'être crispé puisqu'il faudra à nouveau passer par le tiroir caisse pour espérer utiliser le Core 2 Duo... Succédant à la P5W-D2E, la P5W-DH Deluxe inaugure quelques nouveautés assez intéressantes comme nous le verrons un peu plus loin. Physiquement, la carte se présente au format ATX, profite du Stack Cool (un traitement spécial du PCB censé permettre une meilleure dissipation de la chaleur) et adopte le chipset i975X, ici complété par un southbridge ICH7R. Avec un socket LGA775, la carte accepte tous les Processeurs Intel à ce format, du Pentium 4 au Pentium D en passant par les Pentium Extreme Edition et le Core 2 Duo. Asus propose pour l'alimentation un connecteur ATX 24 broches, complété par un connecteur ATX 12 volts, ici câblé sur quatre broches. Avec un circuit d'alimentation sur huit phases, la carte adopte un refroidissement entièrement passif qui se distingue de celui des cartes A8N32 ou M2N32 par sa compacité. En effet, les radiateurs cuivrés du southbridge et du northbridge ne sont pas reliés. Seul le radiateur du northbridge est relié par un heat-pipe à un autre radiateur qui, flanqué de ses ailettes, recouvre une partie de l'étage d'alimentation.

0000014000327679-photo-carte-m-re-asus-p5wdh-deluxe.jpg

Carte mère Asus P5W-DH Deluxe

La P5W-DH Deluxe comporte trois ports PCI, deux slots PCI-Express 1x, et deux ports PCI-Express 16x en plus de ses quatre emplacements DDR2. On notera au passage qu'Asus utilise ici la couleur orange pour certains de ses connecteurs, ce qui n'est pas forcément du meilleur goût. Si la carte possède deux ports PCI-Express 16x, il faut noter que le second connecteur n'est câblé que sur 8x, le northbridge du chipset i975X ne pouvant pas gérer plus de 16 lignes PCI-Express. Quoi qu'il en soit, cela permet à Asus de proposer la compatibilité avec la solution multi-VPU d'ATI, le CrossFire, avec pour bémol un fonctionnement de chacune des Cartes Graphiques en mode 8x. En ce qui concerne les fonctionnalités, Asus complète logiquement ce qu'offre de base le chipset i975X et on retrouve notamment la prise en charge du FireWire, via un classique composant Texas Instruments. La partie réseau se retrouve gérée par deux composants Marvell, des puces Gigabit Ethernet interfacées en PCI-Express. Attention toutefois, le simple emploi de ses circuits 88E8053 prive la P5W-DH Deluxe de la certification Intel ViiV... Mais est-ce bien indispensable ? Asus vient à la rescousse du seul canal IDE géré par le chipset i975X en adjoignant une puce JMicron JMB363 qui permet de gérer un canal IDE supplémentaire tout en offrant quelques raffinements comme le RAID 0/1, mais également la gestion de deux ports Serial-ATA. Il faut en effet savoir que le connecteur eSATA présent à l'arrière de la carte mère dépend de ce contrôleur, tout comme d'ailleurs le connecteur Serial-ATA qui se trouve coincé entre la carte Wi-Fi et le heat-pipe. Mais Asus ne s'arrête pas en si bon chemin et les trois ports Serial-ATA 3.0 Gb/s gérés par le chipset Intel se voient secondés par un tout nouveau contrôleur Silicon Image Sil4723. Celui-ci ajoute la gestion de deux ports Serial-ATA 3.0 Gb/s avec prise en charge matérielle du RAID 0/1. Mieux la puce 4723 peut permettre la création d'un volume RAID 0+1 en combinant les disques gérés par elle-même et par l'ICH7R. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'Asus a sacrifié un des ports Serial-ATA géré par l'ICH7R, celui-ci servant de lien avec la puce Sil 4723. Par défaut, Asus propose la fonction EZ-Backup sur les deux ports gérés par la puce Silicon Image : les deux disques connectés sont alors automatiquement configurés en RAID 1 sans nécessiter de pilote ou de configuration BIOS. La gestion audio incombe de son côté à une puce Realtek ALC882M ce qui permet à Asus de proposer certaines fonctions sous licence Dolby.

0000009600327680-photo-carte-m-re-asus-p5wdh-deluxe-d-tail-1.jpg
0000009600327682-photo-carte-m-re-asus-p5wdh-deluxe-d-tail-3.jpg
0000009600327681-photo-carte-m-re-asus-p5wdh-deluxe-d-tail-2.jpg

Détails Asus P5W-DH Deluxe

Désireux de se distinguer de ses concurrents, Asus dote sa P5W-DH de la gestion Wi-Fi. On retrouve pour cela une carte fille connectée à la carte mère, l'époque des circuits Wi-Fi soudés à même la carte mère étant révolue. On notera d'ailleurs que la position du circuit Wi-Fi est plutôt mal choisie car il est un rien trop proche du premier connecteur PCI-Express 1x ! Mieux vaut espérer ne pas avoir à se servir de ce connecteur à l'avenir... Question caractéristiques techniques, la puce Wi-Fi retenue par Asus est une Realtek RTL8187L qui prend en charge la norme i802.11g pour un débit théorique de 54 Mbps. La puce est naturellement compatible WEP et WPA et on félicitera Asus pour le logiciel fournit qui permet de transformer son PC en point d'accès sans fil pour que d'autres PC puissent s'y connecter. En revanche, on félicitera nettement moins le constructeur question localisation : les pilotes et les applicatifs étant en anglais ou en chinois. À ces fonctions, s'ajoute une télécommande qui est censée permettre, via le récepteur infrarouge USB livré, de piloter les fonctions basiques du système. Hélas, durant nos essais, le logiciel pilotant la télécommande nous indiquait avec obstination que celle-ci n'était pas connectée. Pas très concluant donc, et nous nous rabattrons sur une autre fonction originale baptisée MP3-In : il s'agit ici de brancher son lecteur MP3 via une connexion jack à la carte mère et de profiter de ses morceaux sur les enceintes reliés au PC sans que l'ordinateur ne soit en route.

000000F000324539-photo-asus-p5wdh-pilote-wi-fi.jpg

Pilotes Wi-Fi de la P5W-DH

Particulièrement riche en terme de connecteurs la P5W-DH offre quatre ports USB 2.0, un port firewire, un port série, deux ports PS/2, un connecteur eSATA, deux ports RJ45, et une rampe de six connecteurs audio qui se voit complétée par une sortie TOSLink et une sortie SPDIF. On retrouvera à même la carte un connecteur pour le lecteur de disquettes, deux ports IDE, cinq ports Serial-ATA, une diode de fonctionnement et cinq connecteurs pour les ventilateurs du système, dont un dédié au processeur. Le bundle est pour sa part relativement opulent, Asus livrant toutes une ribambelle d'accessoires avec une antenne WiFi, une télécommande infrarouge, son récepteur USB et son socle à fixer sur le côté du PC, un ventilateur optionnel à accrocher sur le radiateur de l'étage d'alimentation, un I/O Shield, une équerre avec deux ports USB 2.0, une équerre avec un port FireWire supplémentaire, le fameux accessoire MP3-In, une nappe IDE et une nappe pour le lecteur de disquettes et quatre câbles Serial-ATA (dont deux répondant à la norme 3,0 Gb/s) avec les adaptateurs électriques Molex qui vont bien. A tout ceci s'ajoutent les manuels ainsi que l'inévitable CD de pilotes, sans oublier la suite logicielle InterVideo.

Terminons par quelques mots sur le BIOS qui s'avère nettement moins riche que celui des A8N32 ou M2N32. Exit en effet les options avancées de réglage mémoire et l'on devra ici se contenter du minimum syndical avec l'ajustement des principaux temps de latence, le choix d'un ratio CPU/mémoire ou encore le changement de tension (maximum 2,4 volts). Bien sûr, le BIOS permet de régler la fréquence du bus processeur (maximum 450 MHz), mais aussi celle du bus PCI-Express alors que l'utilisateur peut choisir de verrouiller la fréquence du bus PCI. En fonction du processeur installé, le coefficient multiplicateur peut, ou non, être modifié (jusqu'à 20x). On retrouve les fonctions habituelles Asus avec le PEG Link, un module de mise à jour intégré au BIOS ou encore la possibilité de désactiver les fonctions Intel telles la virtualisation ou l'EIST.
00051152-photo-configuration-compl-te.jpg
Pour tester les performances des nouveaux venus nous avons eu recours à un total de trois plates-formes, une pour les Processeurs Intel, deux pour les processeurs AMD. Voici le détail de la plate-forme Intel :
  • Carte mère Intel D975XBX révision 0304,
  • 2x1 Go Corsair Twin2X 6400C4,
  • Carte graphique NVIDIA GeForce 7800 GTX 512,
  • 2 Disques durs Western Digital Raptor 150 Go
Cette première plate-forme nous a permis de tester non seulement les Core 2 Duo mais également les Pentium D et autres Extreme Edition de notre sélection. Nous avons également opposé les processeurs Intel à leur concurrents AMD et pour cela nous avons eu recours à la plate-forme suivante, au format Socket AM2 :
  • Carte mère Asus M2N32-SLI Deluxe,
  • 2x1 Go Corsair Twin2X 6400C4,
  • Carte graphique NVIDIA GeForce 7800 GTX 512,
  • 2 disques durs Western Digital Raptor 150 Go
Etant donné que nous avons voulu faire figurer des processeurs Socket 939 dans nos graphiques, nous avons également employé la plate-forme ci-dessous :
  • Carte mère Asus A8N32-SLI Deluxe,
  • 2x1 Go Corsair TwinX 3200XL,
  • Carte graphique NVIDIA GeForce 7800 GTX 512,
  • 2 disques durs Western Digital Raptor 150 Go
Nos deux systèmes utilisaient Windows XP Professionnel Service Pack 2 ainsi que les derniers BIOS et pilotes disponibles à la date du test. Côté processeurs nous avons eu à coeur de tester les Core 2 Duo E6300 (1,86 GHz avec 2Mo de cache), E6600 (2,4 GHz avec 4 Mo de cache), E6700 (2,66 GHz avec 4 Mo de cache) et Core 2 Duo Extreme X6800 (2,93 GHz avec 4 Mo de cache). Nous ne manquerons pas d'opposer ces processeurs à leurs prédécesseurs mais également aux Athlon 64 concurrents. Enfin nous avons testé le Core 2 Extreme sur la carte mère d'Asus, la P5W-DH Deluxe, histoire de voir ce que cette carte a dans le ventre !

Test mémoire DDR2

Avant de nous plonger dans nos divers logiciels de test, nous avons tenter de mettre en avant l'importance qu'ont, pour le Core 2 Duo, les temps de latence et la fréquence de la mémoire DDR2. Pour ce test, nous avons eu recours à plusieurs types de barrettes Corsair et à trois outils nous permettant de relever les performances. Le tableau ci-dessous montre les performances relevées avec ces différentes barrettes sur une seule et même plate-forme avec un Core 2 Duo E6700.

 DDR2-533 - 4/4/4/12DDR2-667 - 4/4/4/12DDR2-667 - 3/2/2/8DDR2-800 - 4/4/4/12DDR2-800 - 5/5/5/12
Type de barretteCorsair Twin2X C4300C4Corsair Twin2X 5400C4Corsair Twin2X 5400ULCorsair Twin2X 6400C4Corsair Twin2X 6400
Doom 3230231,5232,4232,7231,5
Sandra 2007 - Entiers51345322539555625511
Sandra 2007 - Flottants51235319539755655522
Far Cry v1.33159,82164,32169,01168,91166,69

Il est intéressant de noter que si la DDR2-533 tire vers le bas les résultats, la DDR2-667 avec des temps de latence agressifs fait parfois mieux que notre DDR2-800. Normal puisque de toute façon le Core 2 Duo n'a qu'une bande passante de 8,5 Go/s et que donc au delà de la DDR2-667, le surplus de bande passante ne peut pas être exploité à son maximum par le processeur.

3DMark 06 - CPU

00327700-photo-intel-core-2-duo-3dmark06.jpg

Pour 3DMark 06, le test processeur propulse les Core 2 Duo E6700 et X6800 sous les feux de la rampe. Alors que le Core 2 Duo E6700 se montre 5 % plus performant qu'un Athlon 64 FX-62, le Core 2 Extreme X6800 est 20 % plus rapide, rien que ça ! Double-coeur oblige, le Core 2 Duo E6300 se paye le luxe d'être 47 % plus performant que l'Athlon 64 FX-57. Face à l'Athlon 64 X2 4800+, le Core 2 Duo E6600 est 13 % plus véloce. On notera que le gain de performances entre le Core 2 Duo E6700 et le modèle Extreme s'établit à 14 %.

PCMark05 - CPU

00327658-photo-intel-core-2-duo-pcmark05-cpu.jpg

Le test processeur de PCMark 05 affiche sans détour la supériorité du Core 2 Duo qui, dans sa version Extreme, se hisse à la première place. Le Core 2 Duo E6700 est 17 % plus performant qu'un Athlon 64 FX-62 alors qu'il est jusqu'à 37 % plus performant que l'Athlon 64 X2 4800+ ! La comparaison avec les anciens processeurs Intel fait encore plus mal et le Core 2 Duo E6700 explose littéralement le Pentium D 820 grâce à un écart de 45 % ! Le Core 2 Duo E6300 est 15 % plus rapide qu'un Athlon 64 FX-57. Enfin, concernant les Core 2 Duo haut de gamme, le modèle E6700 est 11 % plus rapide que la version E6600, tandis que le modèle Extreme surclasse ces deux processeurs, l'écart en sa faveur face au E6700 s'élevant à 11 %.

PCMark05 - Mémoire

00327659-photo-intel-core-2-duo-pcmark05-m-moire.jpg

Le test mémoire de PCMark05 donne ses faveurs aux processeurs Core 2 Duo et c'est le X6800 qui termine premier. En revanche, l'écart avec les Athlon 64 est bien plus réduit et le FX-62 se hisse à la troisième place alors que le FX-57 termine sixième. Toutefois, les Core 2 Duo font globalement mieux que leurs aînés les Pentium D et Pentium Extreme Edition ce qui n'est pas négligeable. Les performances du sous-système mémoire d'un Core 2 Duo E6700 sont ainsi 24 % supérieures à celles d'un Pentium Extreme Edition 840.

Sandra 2007 - Test processeur

00327764-photo-intel-core-2-duo-sisoft07-cpu.jpg

Le test processeur de Sandra 2007 donne le Core 2 Extreme X6800 comme grand gagnant, ce dernier s'affichant près de 10 % plus performant qu'un Athlon 64 FX-62. FX-62 qui se montre d'ailleurs à égalité avec le Core 2 Duo E6700. D'après Sandra 2007, le Core 2 Extreme X6800 est 12 % plus performant qu'un Core 2 Duo E6700. Ce dernier modèle étant lui-même 11 % plus rapide qu'un Core 2 Duo E6600. Quant au Core 2 Duo E6300, il est légèrement derrière les Athlon 64 X2 3800+ et 4000+.

Sandra 2007 - Test mémoire

00327770-photo-intel-core-2-duo-sisoft07-m-moire.jpg

Il est intéressant de noter que le test de bande passante mémoire théorique de Sandra donne l'avantage aux processeurs AMD et même aux anciens Pentium D et Pentium Extreme Edition. Alors qu'avec un Athlon 64 FX-62 on relève des pics à plus de 9000 Mo/s, les Core 2 Duo oscillent entre 5100 et 5600 Mo/s. Pourtant, comme nous le verrons plus loin, cette bande passante mémoire en retrait ne limite en rien les performances.

ScienceMark 2.0

00327699-photo-intel-core-2-duo-sciencemark-2.jpg

On termine cette première page de tests avec ScienceMark 2.0. Si les processeurs AMD affichaient jusqu'alors une domination systématique avec ce test, l'arrivée du Core 2 Duo change la donne et Intel réussit à placer trois de ses processeurs sur les quatre première marches du podium, aux côtés d'un Athlon 64 FX-62 qui termine troisième. L'écart séparant le Core 2 Duo E6700 du Core 2 Extreme X6800 est de 13 %, tandis qu'un Core 2 Duo plus modeste comme le modèle 6600 est à égalité avec un Athlon 64 X2 4800+. Les Pentium D et autres Extreme Edition sont sévèrement pénalisés dans ce test et on observe des écarts ébouriffants avec un Core 2 Duo E6300 41 % plus performant qu'un Pentium D 820 !

Cinebench 9.5

00327714-photo-intel-core-2-duo-cinebench-9-5.jpg

Cinebench, issu d'un logiciel de modélisation 3D, semble plébisciter les Core 2 Duo. Seul l'Athlon 64 FX-62 arrive encore à faire face, les Core 2 Duo E6600, E6700 et X6800 trustant les premières places. Le Core 2 Extreme X6800 se montre 16 % plus performant qu'un Athlon 64 FX-62, alors que le Core 2 Duo E6700 est 21 % plus rapide que l'Athlon 64 X2 4800+ ! Le Core 2 Duo E6600 enfonce encore le clou en surpassant l'Athlon 64 X2 4400+ de quelques 19 %. Enfin, face à un Athlon 64 X2 3800+, le Core 2 Duo E6300 marque le pas et se montre 3 % plus performant.

Adobe Photoshop CS

00327660-photo-intel-core-2-duo-photoshop-cs.jpg

Avec l'application phare de retouche photographique, nous mesurons le temps nécessaire pour appliquer un filtre sur une photographie à la résolution élevée. Attention, les résultats sont ici exprimés en secondes, il faut donc lire le graphique à l'envers. Les Core 2 Duo semblent intouchables et même le modeste modèle E6300 parvient à faire mieux qu'un Athlon 64 X2 4800+ pourtant commercialisé trois fois plus cher ! Même l'Athlon 64 FX-62 s'avère impuissant face à cette marrée bleue, le modèle E6600 se montrant 21 % plus rapide !

Windows Media Encoder 9.0

00327717-photo-intel-core-2-duo-wme9.jpg

L'exercice d'encodage vidéo, ici au format WMV, se solde presque par un K.O. pour AMD. Les Core 2 Duo E6600, E6700 et Core 2 Extreme X6800 sont en tête et seul l'Athlon 64 FX-62 parvient à sauver les meubles en terminant quatrième. Reste que face au Core 2 Extreme X6800, l'Athlon 64 FX-62 mettra pratiquement une minute de plus pour venir à bout de notre vidéo ! Concernant le Core 2 Duo E6300, qui rappelons-le sera commercialisé dans les 180 euros, l'encodage met tout juste 22 secondes de plus qu'un Athlon 64 X2 4800+, lui commercialisé dans les 600 euros.

Mathematica 5.1

00327743-photo-intel-core-2-duo-mathematica-5-1.jpg

Application mathématique par excellence, Mathematica confirme les très bonnes prestations du Core 2 Duo dont les trois modèles vedettes terminent en tête. Les Athlon 64 FX-62 et 57 affichent de beaux restes ce qui leur permet de ne pas totalement perdre la face. Face au FX-62, le Core 2 Extreme X6800 est 21 % plus performant. Bien sûr, le Core 2 Duo E6600, commercialisé dans les 320 euros, est à égalité avec le FX-62 qui se négocie dans les 1000 euros... Ca fait désordre ! Face au Pentium D 820, véritable lanterne rouge de ce test, un simple Core 2 Duo E6300 est 36 % plus rapide. Core 2 Duo E6300 qui fait jeu égal avec les Athlon 64 X2 4000+ et 4200+.

Encodage MP3 - LAME

00327715-photo-intel-core-2-duo-lame.jpg

Comme pour Mathematica, les résultats des tests d'encodage MP3 sont exprimés en secondes. Ici les Core 2 Duo cartonnent littéralement et le modèle E6600 met 12 secondes de moins qu'un Athlon 64 FX-62 pour venir à bout de nos 14 fichiers WAVE. Comparé à un Athlon 64 X2 4800+, le Core 2 Duo E6600 s'affranchit de la même tâche en 44 secondes de moins ! L'écart entre le modèle E6700 et le très haut de gamme Core 2 Extreme X6800 s'établit ici à 15 secondes en faveur de ce dernier, soit à peu près 10 %.

Compression de fichiers - Winrar 3.60

00327716-photo-intel-core-2-duo-winrar.jpg

WinRAR nous permet de formuler le même constat, les Core 2 Duo dominant outrageusement leurs concurrents. Les Athlon 64 FX sont relégués en cinquième et sixième position, alors que le Core 2 Duo E6300 parvient à distancer les Athlon 64 X2 4400+. L'écart entre le Core 2 Extreme X6800 et le Core 2 Duo E6700 est ici moins significatif, seulement deux secondes séparant les deux protagonistes. Les amateurs de chiffre retiendront que le Core 2 Duo E6700 est ici 13 % plus performant qu'un Athlon 64 FX-62.

3DSMax 8

00327724-photo-intel-core-2-duo-3dsmax-8.jpg

Notre test sous 3DSMax 8 consiste à mesurer le temps pour effectuer le rendu d'une scène 3D plutôt chargée. Si le Core 2 Duo E6600 est à égalité avec l'Athlon 64 FX-62, les modèles E6700 et X6800 se montrent logiquement plus performants. Face au FX-62, la même scène sera rendue vingt six secondes plus rapidement avec un Core 2 Extreme X6800. Le Core 2 Duo E6300 se comporte une fois de plus mieux que les Athlon 64 X2 4000+, 4200+ et 4400+, alors que le Core 2 Duo E6600 est deux fois plus rapide qu'un Athlon 64 3800+ !

Pinnacle Studio 10.5.2

00327698-photo-intel-core-2-duo-studio-10.jpg

On termine cette seconde page de tests, avec Studio. Il s'agit ici de mesurer le temps mis par chacun de nos Processeurs pour effectuer le rendu complet d'un projet vidéo. Les Core 2 Duo se retrouvent une fois de plus premiers, le modèle E6600 se payant même le luxe de devancer l'Athlon 64 FX-62. Face au FX-62, le Core 2 Extreme X6800 s'acquitte de sa tâche trente trois secondes plus rapidement. L'écart entre le Core 2 Extreme X6800 et le Core 2 Duo E6700 est ici relativement faible, voire même imperceptible. Enfin, le Core 2 Duo E6300, un modèle d'entrée de gamme, fait aussi bien qu'un Athlon 64 X2 4800+ !

Doom 3 v1.3 - 1024x768 - High Quality

00327734-photo-intel-core-2-duo-doom-3.jpg

Pour commencer cette page de tests dédiée aux jeux, nous avons jeté notre dévolu sur ce bon vieux Doom 3. Les Core 2 Duo s'affichent ici comme les grands champions et le framerate identique entre les modèles E6600, E6700 et X6800 tend à suggérer que nous atteignons les limites de la carte graphique. Face à l'Athlon 64 FX-62, le Core 2 Duo E6600 se montre pratiquement 5 % plus performant alors que le même processeur est 8 % plus véloce qu'un Athlon 64 X2 4800+. Le Core 2 Duo E6300 se tire ici très bien de l'exercice puisqu'il s'offre le luxe d'être 3 % plus performant qu'un Athlon 64 FX-57, processeur qui est cadencé à 2,8 GHz, alors que notre petit Core 2 Duo E6300 ne tourne qu'à 1,86 GHz...

Call Of Duty v1.2 - 1024x768

00327736-photo-intel-core-2-duo-call-of-duty-2.jpg

Call Of Duty 1.2, ici testé avec une démo personnalisée et une résolution de 1024x768, donne curieusement la première place au Pentium Extreme Edition 955. Les Core 2 Duo sont toutefois à proximité et l'on ne notera pas de différence majeure entre le X6800, le modèle Extreme, et le E6700. Face à un FX-62, le Core 2 Extreme X6800 est 7 % plus performant alors que notre Core 2 Duo E6300 fait ici mieux que l'Athlon 64 X2 4800+, grâce à un framerate 6 % supérieur ! Quant à comparer un Core 2 Duo E6600 avec un Athlon 64 3800+, le résultat fait mal, le processeur d'Intel étant 21 % plus performant !

Far Cry v1.33 - 1024x768

00327735-photo-intel-core-2-duo-far-cry.jpg

On termine ce test, en apothéose, avec Far Cry... Les Processeurs Core 2 Duo explosent ici les précédents records et notre Core 2 E6700 est 24 % plus rapide qu'un Athlon 64 FX-62 alors que le Core 2 Extreme X6800 enfonce le clou avec des performances 36 % plus élevées ! Même le petit Core 2 Duo E6300 il fait aussi bien que les Athlon 64 X2 3800+ et 4000+, les modèles supérieurs étant légèrement devant, comme dans un sursaut d'orgueil !

Conclusion

00055962-photo-s-lection-clubic-80.jpg
0000006400264200-photo-intel-lead-ahead.jpg
Le Pentium 4 est mort, vive le Core 2 Duo ! Telle est la conclusion qui s'impose sans hésitation à l'issue de ce dossier. Après des années de vaches maigres, Intel réussit enfin à proposer une gamme de Processeurs qui semble gagnante sur tous les tableaux : performances, consommation et overclocking ! Il faut dire que la nouvelle architecture Intel Core semble avoir été particulièrement travaillée, Intel n'ayant pas franchement envie de réitérer l'erreur NetBurst, erreur particulièrement coûteuse tant sur le plan financier qu'en terme d'image de marque. D'ailleurs l'architecture Intel Core est pratiquement tout le contraire de ce qu'était NetBurst ! Qu'on se le dise, désormais chez Intel on ne privilégie plus la fréquence brute, mais bien l'efficacité de l'architecture ! À ce sujet, il nous faut souligner qu'il est assez rare qu'une nouvelle architecture offre, dès son lancement, des gains de performance aussi importants face à la génération actuelle. Les processeurs Intel Core 2 Duo éclipsent totalement leurs homologues AMD qui semblent pour le coup à bout de souffle, alors même qu'il y a quelques mois encore ils menaient la vie dure aux Pentium D d'Intel ! Quel incroyable retournement de situation !

Le plus intéressant dans l'histoire est sans aucun doute à chercher du côté de la tarification puisqu'un Core 2 Duo E6600, processeur qui fait très souvent mieux qu'un Athlon 64 FX-62, est proposé autour des 300 euros, quand le FX-62 se négocie plus de 1000 euros pièce ! AMD est donc bel et bien dépassé et sa seule arme pour répondre à Intel semble être une plus que probable baisse des prix. Pour les autres tarifs, sachez que le Core 2 Duo E6300 est annoncé autour des 190 euros contre 550 euros pour le E6700 et 1000 euros pour le Core 2 Extreme X6800. Côté disponibilité, il ne faut pas espérer voir des Core 2 Duo dans le commerce avant au mieux fin juillet d'autant qu'Intel risque de favoriser les fabricants de PC au détriment des revendeurs... Un mot pour conclure sur la carte mère Asus P5W-DH Deluxe, carte mère très haut de gamme qui offre de bonnes performances, souvent supérieures d'ailleurs à la D975XBX d'Intel, et s'avère richement dotée. Reste que son prix est élevé, que le BIOS est encore peu stable, et que certaines fonctions tiennent vraiment du gadget !

Intel Core 2 Duo E6700

8

Les plus

  • Très bonnes performances
  • Consommation en baisse
  • Cache partagé de 4 Mo
  • Potentiel overclocking

Les moins

  • Compatibilité carte mère réduite
  • Prix élevé

0

Performances8

Innovation8

Qualité prix8



Intel Core 2 Extreme X6800

6

Les plus

  • Coefficient multiplicateur débloqué
  • Consommation raisonnable
  • Performances extrêmes

Les moins

  • Simple montée en fréquence
  • Prix pharaonique

0

Performances9

Fonctionnalités8

Qualité prix6

Haut de page