Malgré leur popularité croissante, les MiniPC n'occupaient cette année encore qu'une part tout à fait retreinte du marché total du PC : autour de 1.5% des ventes. Ce chiffre en constante augmentation devrait toutefois exploser au cours de l'année qui arrive et Shuttle, actuellement leader incontesté, entend bien ne pas se laisser supplanter par la concurrence naissante des BioStar, Soltek et autres EPoX. La firme taiwanaise s'ingénie donc à fidéliser sa clientèle déjà existante mais surtout à convaincre les acheteurs potentiels de choisir un modèle de sa gamme XPC.
Afin de convaincre le plus de monde possible, la technique employée par Shuttle n'est pas neuve et a déjà fait ses preuves dans de nombreux secteurs : offrir les produits les plus variés et les plus ciblés afin que chacun puisse trouver chaussure à son pied. Après avoir été le premier à rendre disponible un MiniPC Pentium 4, le premier à distribuer un MiniPC Athlon et le premier à embarquer un chipset nForce 2 dans si petite machine, il est maintenant le premier à offrir aux amateurs de Pentium 4, le chipset mis au point par ATi avec son ST61G4.
Pas forcément le plus beau modèle de la gamme ?
C'est évidemment une question de goût mais qu'elle ne fût pas ma surprise lorsque j'ai ouvert pour la première fois le carton du ST61G4. Si le design extérieur reprend celui du modèle à destination des Athlon 64 (SN85G4), Shuttle a eu la drôle d'idée de remplacer la couleur grise du panneau central par une plaque "mirroir" qui ne me semble pas du meilleur effet... Loin de là ! Peut-être est-ce tendance chez les adeptes du tuning, mais ce n'est pas vraiment discret et comme les façades Shuttle ne sont plus aussi facilement modifiables que les précédents modèles, il faudra faire contre mauvaise fortune, bon coeur. Le design de ces petites machines destinées à prendre place sur le bureau est à n'en pas douter un élément à prendre considération, ce n'est toutefois pas forcément ce qui aura le plus d'importance à vos yeux et il nous faut donc sans plus attendre nous pencher sur le "contenu" de la bête...A l'envers, à l'endroit : le Shuttle ST61G4
Variation sur le même thème du SN85G4, la façade du ST61G4 n'est à mon sens pas la meilleure idée qu'ait pu avoir Shuttle. Avant de juger trop abruptement ce choix, il nous faut tout de même voir si la compagnie taiwanaise n'a pas opéré d'autres changements certes plus insidieux mais qui sait peut-être aussi aux conséquences beaucoup plus importantes.
Au dehors : du bon et du moins bon !
La plaque "mirroir" un peu trop flashie abrite donc le fameux lecteur de Cartes Mémoire qui rendra tant de services aux possesseurs d'appareils photo numériques. Ce lecteur prend la place du lecteur de disquettes (on ne peut donc en mettre qu'à la place du lecteur de CDROM) et se trouve être est un modèle "6 en 1" on ne peut plus classique qui permet donc de lire les cartes au format Compact Flash, MicroDrive, SmartMedia, MultiMediaCard, Memory Stick et SecureDigital. Plus bas on peut remarquer la présence des très discrets boutons de mise sous tension et de réinitialisation à côté des puissantes LED de fonctionnement et du disque dur. La discrétion de l'intégration de ces derniers éléments tranche d'ailleurs assez nettement avec l'aspect tape à l'oeil du "mirroir" de la plaque. Plus bas encore sur la façade, on retrouve la maintenant classique ligne de connecteurs sur laquelle sont regroupées toutes les fiches nécessaires à un PC moderne. Amusant d'ailleurs de voir à quelle vitesse on peut s'habituer à ces petites progrès : pensez-donc qu'il y a encore trois ans, les boîtiers arborant de tels connecteurs en façade étaient tout simplement rarissimes ! Les deux prises audio permettent de brancher un casque et un microphone alors qu'à leur droite on peut distinguer deux connecteurs USB 2 et un port FireWire 4 broches. Longuement réclamé par certains utilisateurs, ce dernier témoigne de l'attention que porte Shuttle aux remarques, mais on regrettera malgré tout que la compagnie ne daigne toujours pas intégrer une entrée optique en façade : c'est pourtant si pratique pour les possesseurs de MiniDisc !L'essentiel des connecteurs est disponible mais Shuttle a encore oublié l'entrée optique en façade
En retournant la machine, on distingue justement cette prise à côté de la sortie optique, au-dessus des emplacements AGP/PCI. La face arrière du ST61G4 ne change pas beaucoup de ce que propose depuis déjà un bon moment Shuttle. On remarque donc toujours la grille du ventilateur du heat-pipe ainsi que la position de l'alimentation. En dessous de ces deux éléments, la traiditionnelle palette de connecteurs rassemble l'essentiel des entrées / sorties de la machine : deux ports PS2 (clavier / souris), un port série, un port VGA, une sortie TV, trois sorties audio analogiques, un connecteur FireWire 6 broches, un port RJ45 et enfin seulement deux ports USB 2. Ces derniers semblent un peu léger dans la mesure où d'autres MiniPC, dont certains signés Shuttle, en offrent quatre : au vue de la généralisation de la norme USB, ce surcroît de connecteurs n'est pas du luxe. C'est d'autant plus dommage qu'une nouvelle fois, on peut remarquer qu'il reste de la place sur cet ensemble de connecteurs : de la place qui aurait permis d'intégrer une deuxième sortie VGA pour du double écran (mais nous y reviendrons) ou bien deux ports USB supplémentaires.
Conception interne classique...
L'examen externe n'ayant pas été le plus réjouissant possible, passons rapidement à l'ouverture de la bête et à son "autopsie". Au départ, rien de bien extraordinaire : initiée par Lian Li sur les boîtiers ATX, la mode des vis moletées s'est rapidement imposée sur les MiniPC et on voyait mal comment Shuttle, pionnier en la matière, aurait pu changer son fusil d'épaule. On regrettera par contre que de telles vis ne soient toujours pas employées pour fixer les cartes d'extension AGP / PCI. Au nombre maximum de deux, celles-ci adoptent un positionnement strictement identique à ce à quoi Shuttle nous a déjà habitué : le port AGP (8x bien entendu) est ainsi équipé d'un ergot plastique de maintien mais sa proximité avec la paroi du boîtier empêche la mise en place des dernières GeForce FX. A côté du port AGP, on se félicitera de voir que Shuttle semble maintenant fait à l'idée de placer de manière accessible le cavalier de ClearCMOS. Le reste de la carte mère, référence FT61, est on ne peut plus semblable à ce que propose Shuttle sur ses autres produits. On identifie évidemment au premier coup d'oeil le Socket 478 qui autorise la mise en place des Celeron et des Pentium 4 les plus récents : sur FSB 400 MHz, 533 MHz mais aussi bien sûr 800 MHz. A noter que la manuel utilisateur précise que les core Northwood et Prescott sont supportés. Nous n'avons toutefois et bien évidemment pas été en mesure de vérifier la véracité de cette dernière allégation... Le temps nous le dira !Une fois tout monté, le ST61G4 est quelque peu encombré !
Autour de ce processeur, on identifie quelques uns des plus fidèles compagnons des Cartes mères Shuttle. Le chip son est une fois encore le Realtek ALC650 qui gère le son de manière convenable et offre le support du son 5.1 pour les amateurs de DVD. Le VIA VT6307 se charge de la fonction FireWire qui permet un débit de 400 Mb/s. Enfin, on notera tout de même une différence importante avec les autres MiniPC Shuttle puisque la fonction réseau est ici laissée aux bons soins d'une puce BroadCom Ethernet 10/100. Auparavant, c'était un composant Realtek qui en avait la charge mais vu l'excellente réputation dont jouit BroadCom, on ne ne va pas se plaindre de ce changement. Changement qui s'accompagne d'ailleurs d'un logiciel de diagnostique réseau très complet un peu à la manière de ce que propose Intel. Enfin, on notera de gros changements effectués sur l'alimentation. Plus puissante (250W), elle est également plus aérée puisqu'elle dispose de deux ventilateurs 40x40mm. Cela permet en plus à Shuttle de les faire tourner moins vite et diminue donc les nuisances sonores.
... Mais à la sauce ATi !
Pour terminer ce petit tour du propriétaire, il nous faut nous arrêter un instant sur ce qui constitue LA curiosité de ce ST61G4 : son chipset. Il s'agit en effet d'une des premières tentatives d'ATi dans le domaine et c'est surtout la première fois qu'un MiniPC à destination des Pentium 4 dispose d'un chipset avec solution graphique de qualité... Au moins sur le papier. Alors que tout le monde aimerait transposer le duel ATi / NVIDIA du monde des Cartes Graphiques "bureau" à celui des chipsets, il faudra attendre encore un peu puisque pour le moment les deux compagnies se sont "partagé" le marché : le chip ATi n'est disponible que pour plate-forme Pentium 4 et le NVIDIA est réservé aux Processeurs AMD. Malgré cette "incompatibilité" notable, nous ne manquerons évidemment pas de penser à la solution nForce chaque fois que nous parlerons des caractéristiques du RS300 et de son compagnon IXP150. Tout d'abord et comme vous pouvez le voir sur nos photos, la solution graphique embarquée au sein du RS300 a contraint Shuttle et ATi à disposer un ventilateur pour évacuer la chaleur du chipset comme le fait NVIDIA. De la même manière, la solution graphique proposée par ATi ne peut être considérée comme du haut de gamme. Alors que NVIDIA équipe son nForce2 d'une déclinaison du GeForce4 MX, ATi intègre lui-aussi un processeur graphique plus ou moins dépassé en faisant confiance au Radeon 9100... Sorte de Radeon 8500LE rabaptisé.Gravée en 0.15µ, cette solution graphique reprend les principales caractéristiques de ce Radeon 9000 à savoir le support complet de DirectX 8.1, des Pixel Shaders v1.4 et Vertex Shaders v1.1. Une habitude chez ATi, la décompression MPEG2 est évidemment au programme. Comme tous ses équivalents, cette solution puise sa mémoire dans la mémoire vive du système. L'utilisateur peut choisir d'allouer entre 16 et 128 Mo, largement de quoi satisfaire aux besoins de tous : même les joueurs ! L'une des fonctions majeures du RS300 prend alors tout son sens : la gestion de la mémoire sur deux canaux. Au même titre que le nForce2 de NVIDIA, le RS300 peut effectivement travailler avec les deux barrettes mémoire simultanément pourvu que celles-ci soient strictement identiques. Cette fonction aussi intéressante soit-elle, pose tout de même un petit problème avec les MiniPC car comme vous vous en êtes peut-être déjà aperçu, le nombre de ports mémoire est on ne peut plus limité : deux, pas un de plus ! Le ST61G4 peut fonctionner avec la DDR PC1600, PC2100, PC2700 ou PC3200 et supporte un maximum de 2 Go mais avec seulement deux ports, les possibilités d'évolution sont évidemment très limitées.
Au coeur du ST61G4, le chipset ATi RS300 assure l'essentiel des fonctions
Pour compléter le northbridge RS300, ATi et Shuttle ont intégré le composant ATi IXP150 qui permet d'apporter quelques unes des fonctions les plus modernes mais n'est toutefois pas aussi complet que son homologue que chez NVIDIA, le MCP-T. Il permet entre autres choses d'offrir deux connecteurs IDE "seulement" à la norme ATA100 mais comme il n'offre pas de ports Serial ATA, Shuttle a été contraint de le compléter par une puce Silicon Image pour proposer deux ports à cette nouvelle norme. L'IXP150 gère un maximum de 6 ports USB 2 bien que Shuttle n'en exploite que quatre mais, surtout, c'est l'absence de solution audio intégrée qui déçoit. Alors que le nForce 2 offrait quelque chose de très intéressant, Shuttle est ici obligé de se rabattre sur un produit Realtek certes convenable mais absolument pas du même niveau !
En termes de conception, on ne peut vraiment pas dire que Shuttle ait fait preuve d'une imagination débordante. Le ST61G4 ressemble beaucoup aux autres machines de la gamme XPC avec des qualités et des défauts que nous avons depuis déjà un moment mis en évidence : finition efficace mais relatif désordre interne, nombreuses fonctions intégrées mais quelques oublis étonnants. C'est donc principalement par son design, sa nouvelle alimentation et, surtout, par son chipset inédit que le ST61G4 se détache. L'étape "performances" est celle qui intéresse le plus de monde et il est vrai que de voir le logo ATi un peu partout éveille la curiosité. Après tout, le nForce 2 n'est-il pas le chipset Athlon le plus performant ? N'est-il pas le seul à proposer une solution graphique permettant de se détendre avec des titres de moins 18 mois ?
Nous avons donc décidé de faire passer quelques tests relativement classiques au ST61G4. Nous l'avons équipé de composants relativement récents et l'avons passer au grill de Sandra 2004, PC Mark 2002, 3D Mark 2001 SE et 3D Mark 2003. Les résultats obtenus par le ST61G4 ont été comparé à ceux obtenus avec un SB61G2 (à base de chipset Intel i865G) afin de voir si les espoirs suscités par ATi n'ont pas été déçus. Enfin, comme le BIOS permet de faire fonctionner la mémoire vive à différents "ratio" nous avons décidé de reconduire tous ces tests en faisant fonctionner la mémoire en mode "synchrone". Avant de passer aux résultats, voici, pour informations, le détail des configurations ici mises en oeuvre :
- Shuttle ST61G4, Shuttle SB61G2
- Intel Pentium 4 2.53 GHz
- Corsair 2x256 Mo DDR PC3200
- IBM 120 Go 7200 tr/mn
Avant de présenter les différents résultats, il nous faut insister sur un problème rencontré par de nombreux testeurs. Nous n'avons pour notre part aucune critique à formuler, mais certains confrères ont eu quelques soucis avec différentes barrettes mémoires. Shuttle nous a toutefois fait savoir que ces problèmes ne devraient pas survenir avec les exemplaires destinés à la vente puisqu'une mise à jour du BIOS est d'ores et déjà disponible.
Performances brutes
Notre premier test est le logiciel multifonctions de SiSoft, le célèbre Sandra 2004. Parmi la vaste panoplie d'outils disponibles, nous n'avons utilisé que les deux modules processeur et mémoire. Si le premier ne permet pas de conclure grand chose, le test mémoire est beaucoup plus intéressant et les performances relevées avec le ST61G4 sont tout simplement impressionantes. Que la mémoire soit réglée en mode synchrone ou asynchrone, le chipset ATi fait des merveilles et relègue bien loin le chipset Intel i865G du SB61G2.
Logiciel différent mais résultats pour ainsi dire identiques. En attendant la venue de la version 2004, PC Mark 2002 nous permet de tirer les mêmes conclusions que Sandra 2004. L'indicateur de performances processeur n'est pas très probant mais le test mémoire est lui sans appel. Une nouvelle fois, le chipset Intel est loin derrière celui d'ATi faisant du ST61G4 le MiniPC Pentium 4 le plus performant. Notons que, comme avec Sandra 2004, le mode asynchrone est très efficace permettant un surcroît de performances non négligeable.
Pour les tests 3D nous nous sommes contenté des résultats obtenus avec les logiciels de FutureMark : les deux versions les plus récentes de 3D Mark. 3D Mark 2001 SE étant optimisé pour DirectX 8.1 c'est lui qui permet au RS300 de s'exprimer au mieux et on peut dire que les débats ne s'éternisent pas : le chipset i865G est largement distancé (logique !) que l'on sélectionne le 800x600 ou le 1024x768. On remarque par ailleurs que le mode asynchrone permet une nouvelle fois de booster les performances du ST61G4.
Etant donné les innombrables points communs qui existent entre le RS300 et les Radeon 9000 / 8500, nous n'avons pas jugé bon de multiplier les expériences "3D". 3D Mark 2003 sera donc notre dernier logiciel de mesure. Dernier logiciel qui permet de confirmer les conclusions déjà mises en évidence précédemment. Le RS300 se distingue et même si l'écart est moins important, le i865G ne fait pas le poids bien longtemps.
Globalement, Le RS300 se tire donc très bien de cette séance de tests en menant la vie très dure au chipset Intel i865G. Plus puissant quelque soit le domaine testé ou le logiciel employé, le chipset ATi se place ainsi au niveau du nForce2 mais pour les plates-formes Intel. Une solution graphique de qualité et suffisante pour s'essayer à des jeux même très récents puisque le Trackmania de Focus testé il y a peu sur Clubic (voir ici), tourne très bien sur le ST61G4... Même en 1024x768 !
Nuisances sonores et température
Comme lors de chacun de nos tests de MiniPC, nous terminons avec la partie relative aux températures et aux nuisances sonores. Vous avez précédemment pu remarquer que le ST61G4 proposait des performances de premier ordre et pas simplement au niveau de la gestion du processeur ou de la mémoire. Le Radeon 9100 intégré au northbridge accomplit un travail non négligeable qui n'a pas d'équivalent chez la concurrence. Une double question se lit cependant sur toutes les lèvres des habitués de MiniPC : la carte graphique ainsi intégrée n'est-elle pas justement "trop" puissante ? N'entraîne-t-elle pas une augmentation abusive de la chaleur ? Et, surtout, le ventilateur qui surmonte le northbridge n'est-il pas une source envahissante de bruit ? Vous me direz que cela ressemble plutôt à une triple question et je vous répondrais que je ne suis pas ingrat, je ne vous en tient pas rigueur. Au contraire, je vais tenter d'apporter la réponse la plus précise possible à cette question. Tout d'abord, il me faut cependant signaler qu'un léger bug doit être présent dans le BIOS du ST61G4 tant les résultats retournés pour la température du RS300 semblent élevés.
Après une heure continue du dernier jeu d'action signé Ubi Soft, XIII, la température de ce dernier était en effet de 83°C ! Tout ça alors que les deux autres indicateurs du BIOS nous annonçaient "seulement" 45°C (CPU) et 50°C (PWR), mais surtout alors qu'au "toucher", le chipset n'est pas spécialement chaud ! Si le chiffre du RS300 semble erroné, il n'en demeure pas moins que le ST61G4 ne paraît pas devoir chauffer plus que les autres MiniPC conçus par Shuttle. On peut de ce fait envisager l'intégration de Processeurs très performants sans trop se soucier du dégagement de chaleur et de la même manière, l'ajout d'une carte graphique dernier cri se fera sans arrière-pensées aucune. Rappelons à ce titre que l'alimentation fournie par Shuttle est plus généreuse (250 W) tout en étant plus silencieuse que les précédentes. Cette habile transition (NDLR : hum hum) me permet de vous parler des nuisances sonores produites par le ST61G4.
Shuttle ayant décidé de conserver comme ventilateur principal le "tout sauf discret" Sunon 80x80 mm : le jour où le fabricant se décidera pour un modèle plus silencieux, un grand pas sera franchit. Si d'aventure vous conservez ce ventilateur, inutile donc d'espérer quelque chose de vraiment plus silencieux que pour les autres Shuttle. C'est comme à chacun de nos tests lui qui génère le plus de bruit et son remplacement par un Papst ou un NoiseBlocker fait le plus grand bien ! N'exagérons rien et le système FanGuardian fait tout de même bien son travail : selon la chaleur du processeur, le ventilateur accélère ou ralenti sa rotation selon quatre paliers. Lorsqu'il est au maximum (ce qui n'arrive pour ainsi dire jamais) c'est pratiquement 49dB qu'il faut supporter mais et c'est heureusement le cas le plus fréquent, on ne dépasse pas 43dB. C'est évidemment trop pour parler de machine silencieuse mais cela reste dans la moyenne des MiniPC.
Conclusion
Si le ST61G4 n'est pas à proprement parler le produit le plus surprenant mis au point par Shuttle, il n'en demeure pas moins qu'il remplit parfaitement son rôle. Ses caractéristiques techniques découlent directement des spécificités de son chipset à propos duquel on ne peut pas critiquer grand chose. Gestion des derniers Processeurs mis au point par Intel, gestion de la mémoire sur deux canaux, performances graphiques plus que satisfaisantes et échauffement relativement faible, l'essentiel est bien là. Même si la comparaison avec le nForce n'est pas tout à fait pertinente dans la mesure où les deux chipsets ne fonctionnent pas pour les mêmes processeurs, on ne peut s'empêcher de regretter la solution audio "made in" NVIDIA, autrement plus performante que le simple chipset Realtek ALC650 que Shuttle a intégré au ST61G4.De la même manière, le chipset ATi étant incapable de gérer le réseau, Shuttle a du employer un composant Broadcom heureusement de grande qualité et on regrettera enfin que le RS300 ne puisse afficher sur deux écrans simultanément comme sait si bien le faire le nForce. A ce sujet, ATi nous a toutefois annoncé une nouvelle plutôt intéressante puisqu'autour du mois de janvier, les Catalyst (nom donné aux pilotes ATi) devraient permettre de combiner la solution graphique intégrée au ST61G4 et une carte graphique standard pour offrir l'affichage sur un maximum de trois écrans : une manière élégante de continuer à utiliser une solution graphique techniquement dépassée.
Malgré ces lacunes, le chipset ATi permet au Shuttle ST61G4 de compter parmi les MiniPC les plus performants et les plus modernes du moment. Shuttle s'est en outre permis quelques petites modifications que nous avions déjà pu expérimenter sur le modèle pour Athlon 64 comme le lecteur de Cartes Mémoire intégré ou le changement de design. L'alimentation a elle aussi été améliorée (double ventilation) et dans l'ensemble ce modèle respire le travail bien fait même si l'imbroglio de câbles à l'intérieur de la machine reste nettement plus désagrable que les machines mises au point par BioStar ou Soltek par exemple. Espérons donc qu'à l'avenir Shuttle se décidera à faire des progrès sur ce point là tout en évitant ce "deux pas en avant / un pas en arrière" auquel il nous habitue depuis un petit moment.